The Enemy

Retombés aussi vite dans l'anonymat qu'ils en étaient sortis avec leur premier album, The Enemy reviennent avec un quatrième disque, It's Automatic, inattendu ou plutôt, pas vraiment attendu. Un premier album guère emballant, un second à peine meilleur et un troisième un peu au-dessus de ses prédécesseurs. C'est peu dire que le trio anglais n'est pas un groupe très emballant. Aura-t-on droit à une révélation soudaine avec ce quatrième disque ?

Trustant régulièrement les hauteurs des charts anglais, adulés par NME, les gars de Coventry ont réussi à remplir la Wembley Arena en 2009. Bel exploit compte tenu de la faiblesse musicale de leur discographie. Et si l'on ne dénombre plus les perles qui ne passent malheureusement pas la Manche jusqu'à chez nous, on ne déplore pas que les Enemy restent entre leurs frontières.



Ce quatrième disque n'est l'occasion ni de prouver la maturité du groupe, ni d'innover. Et pourtant, Tom Clarke, le leader, estime qu'il s'agit là de leur meilleur disque, qu'il risque de choquer les gens restés bloqués en 2007 mais que c'est une progression naturelle.
Aucune chanson ne se détache de cet album tant celui-ci semble être animé par la linéarité. Le comble serait néanmoins So Much Love où les paroles aussi peu variées que mièvres sont assénés en voix de tête. Mieux, il y a même trois notes de piano pour accompagner le chant. On imagine aisément qu'il a fallu trois ans au groupe pour produire un tel album.



SuperHero nous offre un bel exemple de dissonance : des synthétiseurs techno, une guitare de ballade et une batterie bourrin. Rien ne fonctionne, aucune harmonie. A cet égard le titre Magic a également sa part d'incohérence : une introduction en finesse, et l'arrivée de la voix qui apporte avec elle les bruits sourds d'une batterie bien trop compliquée et épuisante à la longue.

Il est compliquée de mener de front l'écoute complète de ce disque. La réussite du groupe : malgré la médiocrité de leurs arrangements, et la pauvreté de leurs compositions, il parvient à livrer des chansons qui ne se ressemblent pas à la note près. Les paroles sont bien tristes, et l'on a du mal à comprendre l'arrogance du leader, et le soutien permanent qu'affiche la presse spécialisée anglaise à l'égard de ce groupe qui n'aurait jamais du survivre aussi longtemps.