logo SOV
Killing Joke - Pylon
Chronique Album
Date de sortie : 23.10.2015
Label : Spinefarm Records
35
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 8 novembre 2015
Bookmark and Share
Il a beau vivre en ermite sur une île déserte, sans eau courante ni électricité (et ne lui parlez pas d'Internet), Jaz Coleman n'en est pas moins un artiste très prolifique (recueil de poèmes, compositions philharmoniques, documentaires pour le cinéma...), en lutte constante avec le temps qui passe... et ça fait 37 ans qu'il défile, sans presque une ride pour Killing Joke ! Trois ans après l'album MMXII, les Killing Joke sont de retour dans une chrominance des plus metal et avec une inspiration musicale qui ferait rougir plus d'une formation sur le retour.

Dès le premier titre, Autonomous Zone (comment ne pas penser à Hakim Bey et son livre TAZ, Temporary Autonomous Zone ?) on respire le gros son à pleins poumons. Une entame électro clash et des riffs usinés chez Arcelor metal ; un peu comme si Archive (la similarité avec l'intro de Kid Corner est frappante) avait copulé avec Rammstein ! Ça fleure bon l'apocalypse et les prêches de fin du monde que vient renforcer l'artwork du disque ; un symbole Aztèque enfermé dans un cube aux allures de machine infernale...

Les titres du tracklisting reflètent constamment cet état d'esprit : New Cold War et sa guitare solo dont les notes nous replongent dans le célèbre, Love Like Blood, New Jerusalem et sa coloration inquiétante due au clavier de Reza Udhin, sur les six minutes que dure le titre, le très martial War On Freedom qui recèle tout ce que Killing Joke a toujours su faire de meilleur ou l'excellent et très rapide, Delete dont les riffs de guitare jouent à scier avec férocité toutes les formations qui, depuis leur avènement, se réclament de Killing Joke (Motorhead, Slayer, Iron Maiden...). Avec Autonomous Zone, ces deux seuls titres justifient l'achat du disque et le respect porté à Killing Joke et Jaz Coleman par une fan base qui n'a jamais rendu les armes.

Il manquait la touche d'humour noir que Jaz Coleman aime à glisser dans ses chansons. Avec I'm The Virus, Jaz Coleman déclare, une fois de plus, qu'il s'est hissé une fois pour toutes hors de la société, hors du monde et même hors de lui, aidé de la batterie de Paul Ferguson et des cordes de Geordie Walker et Youth Glover qui renvoient Nine Inch Nails à la garderie pour un titre qui rendra dingue tout métalleux qui se respecte. Tout cela se termine comme cela avait commencé, sur de gros, lourds et puissants riffs en acier avec Into The Unknown.

Dix titres, à peine, mais presque une heure d'écoute rageuse et à l'image d'un groupe qui revient à son niveau le plus respectable. Un post-punk et un rock industriel couplés à des textes occultes et parfois visionnaires, assénés à grand coups de barres faites d'un acier inaltérable, malgré les années.
tracklisting
    01. Autonomous Zone
  • 02. Dawn Of The Hive
  • 03. New Cold War
  • 04. Euphoria
  • 05. New Jerusalem
  • 06. War On Freedom
  • 07. Big Buzz
  • 08. Delete
  • 09. I Am The Virus
  • 10. Into The Unknown
titres conseillés
    Autonomous Zone - Delete - I'm The Virus
notes des lecteurs
Du même artiste