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Frightened Rabbit

Painting Of A Panic Attack

Frightened Rabbit - Painting Of A Panic Attack
Chronique Album
Date de sortie : 08.04.2016
Label : Atlantic Records
25
Rédigé par Louise Beliaeff, le 6 avril 2016
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Au commencement de Frightened Rabbit, il n'y a que deux frères : Scott à la voix et à la guitare et Grant Hutchinson à la batterie. Écossais originaires de Selkirk, ils se lancent dans l'aventure en 2008 avec un premier album Sing The Greys produit par Hits The Fan. Les sonorités sont teintées de rock indé, de pop, le tout dans la simplicité. Une guitare, une batterie, une voix claire et des paroles écrites avec soin par Scott. Et puis de deux, Frightened Rabbit passe à trois, quatre, pour finir à cinq, pour leur cinquième cuvée qu'on découvre aujourd'hui : Painting Of A Panic Atttack.

Entre ceux qui partent et ceux qui rejoignent les deux frères, le groupe a beaucoup changé de visage. Le guitariste Gordon Skene quitte le projet en 2014 mais Bill Kennedy, Simon Liddel et Andy Monaghan sont entrés dans les rangs entre temps, à la guitare, et à la basse. Aujourd'hui basé à Glasgow, le quintette revient en force après trois années de pause à la suite de leur dernier album Pedestrian Verse. Le disque n'apportait pas beaucoup d'originalité à leur discographie préexistante et manquait d'âme. Painting Of A Panic Attack n'est, hélas, pas plus sensationnel. Et ce, malgré l'aide d'Aaron Dessner, dont on sent incontestablement la pâte. En plus d'être le compositeur du groupe The National, inspiration suprême de Frightened Rabbit, Aaron est aussi le producteur des récents albums de This is the Kit ou de The Lone Bellow.

Difficile d'être emballé, malgré les qualités purement musicales de l'ordre de l'écriture des textes, des refrains chiadés, de l'instrumentation et la progression en crescendo de nombreux titres. Mais tout semble tourner autour de la même veine et il n'y a finalement que peu de vagues et peu d'éclats dans ce cinquième opus. Death To Dream ouvre le bal sur une introduction hymnique qui frôle la grandiloquence lorsque les choeurs se répondent en canon après une progressive montée en puissance. Par la suite, Get Out, I Wish I Was Sober, Lilttle Drum, Still Want To Be Here (entres autres), sont des morceaux propres qui marchent bien mais qui ne réveillent pas en nous d'émotion particulière, qui nous délassent sans nous électriser.

Quand l'oreille perçoit quelque chose d'un peu différent, comme l'énergie dégagée par Woke Up Hurting, ou la sensibilité de Die Like A Rich Boy ou 400 Bones, alors Frightened Rabbit ravive notre attention. Ce dernier titre rappelle d'ailleurs (sans le vouloir assurément) la mélodie de River Lea, issu du dernier album d'Adele. La simplicité du dispositif piano/voix intime touche et contraste avec le climat installé, assez morne.

A force de gonfler l'effectif, le groupe aurait peut-être tendance à s'égarer et à s'éloigner de l'essence de leur musique. Frightened Rabbit, c'est le petit nom qu'avait trouvé la mère des deux protagonistes originels pour décrire la tête que l'on fait face à une situation embarrassante en société. Mais ce n'est pas l'expression qu'on aimerait lire sur les visages à la sortie de leur prochain album, s'il y en a un.
tracklisting
    01. Death Dream
  • 02. Get Out
  • 03. I Wish I Was Sober
  • 04. Woke Up Hurting
  • 05. Little Drum
  • 06. Still Want to Be Here
  • 07. An Otherwise Disappointing Life
  • 08. Break
  • 09. Blood Under the Bridge
  • 10. 400 Bones
  • 11. Lump Street
  • 12. Die Like a Rich Boy
titres conseillés
    Woke Up Hurting, 400 Bones
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