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Death In Vegas

Transmission

Death In Vegas - Transmission
Chronique Album
Date de sortie : 27.05.2016
Label : Drone
3
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 9 juin 2016
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Cinq ans se sont écoulés depuis Trans-Love Energies, quatrième album officiel de Death In Vegas (si on élimine le Dead Elvis de 1997), groupe protéiforme s'il en est et mené par Richard Fearless, seul rescapé de la formation qui, à l'époque de leurs plus forts hits, comprenait Simon Hanson, Steve Hellier et Tim Holmes.

Rangé des guitares électriques et des peaux de tambours, Death In Vegas (cela aurait pu être considéré comme un album solo de Richard Fearless si ce n'était l'apport vocal de Sasha Grey) s'immergent, encore un peu plus dans l'électronica intello avec dix titres seulement, mais plus d'une heure de musique. Avec des formats de chansons (le plus souvent sans textes) dépassant parfois les dix minutes, Transmission s'impose en forme de transition dans le style musical du groupe autrefois qualifié d'electronica, voire de néo-psychédélique. Ce sixième album est en fait le remplaçant d'un opus perdu à jamais ; Richard Fearless ayant, après de longs mois de travail, été cambriolé avec perte et fracas, délesté, par la même occasion toutes ses compositions d'un précédent sixième album.

Pour mener à bien ce disque, Richard Fearless s'est enfermé dans son studio-conteneur sur les bords de la Tamise – un conteneur échoué sur un dock, pile en face du Dôme du millénaire – dans lequel il a enregistré tous les titres de Transmission. Véritable fourre-tout du crossover techno rock (mais de moins en moins rock tout de même) à l'anglaise, ce Death In Vegas nouvelle mouture démarre le tracklisting de Transmission avec le titre instrumental Metal Box (aucun rapport avec le Metal Box de Public Image Ltd sorti en 1979) en forme de ballade électronique froide et venteuse comme un jour de brouillard à Londres. Le Consequences Of Love (avec la voix de Sasha Grey) qui suit sonnerait presque bucolique comparé au reste de l'album. Pour des compositions anxiogènes par endroit (Transmission) voire métalliques, Richard Fearless explique comment son environnement direct l'a influencé pour la composition de ces dix nouveaux titres : « En face de mon studio, il y a une usine de traitement de l'acier. Toute la journée, des bateaux vont et viennent et font un raffut de tous les diables. Si tu tends bien l'oreille en écoutant Metal Box, le premier morceau du disque, tu peux entendre un peu de l'environnement sonore qui est le mien dans ce studio. A force de l'entendre en toile de fond de ma musique, je me suis dit qu'il fallait absolument que je l'y incorpore d'une manière ou d'une autre ».

Un environnement sonore que Transmission retranscrit avec intelligence, notamment dans ses dérives techno-trance que n'aurait pas reniées Sven Vath (Arise). Album urbain s'il en est, Transmission révèle, dans certains titres (You Disco I Freak) l'odeur de tabac froid et de pissotière que tous les bons clubs anglais et de Navarre, de l'ex Hacienda à l'actuelle Fabrik imposent aux odorats les plus fins, décuplés par la méthamphétamine et la kétamine...

Disque arty et introverti (seuls les titres Arise et Transmission et leur tempo exponentiel pourront s'imposer en soirée) Transmission s'écoute comme on lit la biographie intime d'un artiste qui a choisi le repli pour s'exhiber à nouveau. Avec un final aux accents de Jean Michel Jarre sous Xanax (Transwave), les dix titres de Transmission flottent dans l'éther ; pas assez baroques pour marquer les esprits savants et trop expérimentaux pour intéresser le mainstream.
tracklisting
    01. Metal Box
  • 02. Consequences Of Love
  • 03. Transmission
  • 04. Mind Control
  • 05. Flak
  • 06. Sequential Analog Memory
  • 07. Arise
  • 08. Strom
  • 09. You Disco I Freak
  • 10. Transwave
titres conseillés
    Arise - You Disco I Freak - Consequences Of Love
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