Quatre ans séparent le premier album de Weird Dreams,
Choreography, de ce second, paru il y a deux semaines. Alors que l'on connaissait Weird Dreams en tant que groupe, c'est à présent en tant que projet solo de Doran Edwards que celui-ci revient, plus sinistre et désespéré que jamais.
Laissant de côté la pop enjouée pour exploiter une synth pop planante, l'anglais laisse assez sceptique. Bien que parvenant à éviter la lassitude ambiante que peut habituellement provoquer ce genre de musique, ce
Luxury Alone n'a ni l'aura ni le petit grain de folie de
Choreography. Fort heureusement, Doran Edwards est assez intelligent pour disséminer dans la plupart de ses compositions des pics d'intérêt, des éléments qui, de-ci de-là, font tendre l'oreille et gentiment dodeliner de la tête.
L'album débute fort avec rien de moins que ses deux meilleures compositions. On s'approche ici davantage de
Choreography, comme s'il souhaitait opérer un basculement progressif de celui-ci vers un son qui, au fil de
Luxury Alone, se fait de plus en plus sombre et posé. Exit les synthés espiègles et la batterie débridée une fois
Binary et
Heaven's Hounds passées – si ce n'est sur l'entraînant
Digital Water –, on a maintenant affaire à une dream pop plus classique mais, toutefois, pas dénuée d'intérêt.
On peut ainsi retrouver le crescendo délicat de
Chalk Scrawls, l'Airien
The Ladder dont la mélodie reste longtemps en tête, ou encore l'envoûtant
Mirror, dont le clavier et la basse parviennent à instaurer une ambiance funeste des plus réussies. On n'hésitera toutefois pas à faire l'impasse sur
Fantasy Building, longue plage éthérée qui ne se dévoile jamais véritablement, ainsi que la fin d'album, pas mauvaise mais relativement dispensable.
Alors que les sorties musicales 2016 ne cessent continuellement de nous impressionner, que ce soit du côté des confirmations comme des révélations, et que nous ne sommes encore que fin juin, difficile de rester longuement excité par ce
Luxury Alone qui, clairement, n'est pas à la hauteur de son prédécesseur, et se laisse manger par la quantité et la qualité des disques qui ne sont parus rien que ce mois-ci. Espérons que ce ne soit qu'un faux pas de danse, et que Weird Dreams revienne plus tard à ses premières amours ou, du moins, parvienne à nous surprendre, cette fois-ci en bien.