Thom Sonny Green

Thom Sonny Green : ce nom ne vous dira probablement rien et pourtant, il est fort à parier que vous connaissiez le bonhomme. Œuvrant d'habitude derrière sa batterie au sein d'Alt J, Green propose aujourd'hui une vision bien plus personnelle de son art avec son premier album, High Anxiety.

Loin de la pop édulcorée d'Alt J, Thom Sonny Green a profité des longues tournées avec le groupe pour s'essayer à la production et à l'aventure solo. Sans autre but que celui de vouloir se guérir de ses angoisses, il s'immerge dans un monde plus abstrait et électronique durant vingt-et-un titres. Cet album thérapeutique, dévoilé avec Vienna, le premier single, joue avant tout sur la texture plus que sur les mélodies. Aux antipodes des constructions pop qu'on lui connaît, il dévoile un monde sombre et anxiogène (40 Beers ou Arizona), où dans un recoin, à un moment inopportun, les violons s'invitent, à l'image de Market, qui n'est pas sans rappeler les pérégrinations de Boards of Canada.

Presque cinématographique, High Anxiety est imprévisible et déroutant, rempli de changements de rythmes et d'ambiances. Néanmoins, on ne peut nier le fait que ces vingt-et-un titres poussent un peu dans la longueur mais c'est mal connaître le jeune Thom Green qui nous offre une seconde moitié d'album tout bonnement incroyable. Si l'articulation des titres était déjà éblouissante dès l'entame, le duo Beach/Grounds finit d'assommer par une puissance impressionnante.

High Anxiety est donc un album intéressant et expérimental, avec des surprises malgré quelques longueurs. On imagine que si Thom Sonny Green décidait de verser un peu de sa folie au sein d'Alt J, le groupe gagnerait un nouvel élan. Le jeune batteur a confié à la presse que son prochain projet serait un album de métal. A suivre...