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The Wedding Present

Going, Going...

The Wedding Present - Going, Going...
Chronique Album
Date de sortie : 02.09.2016
Label : Scopitones
4
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 6 septembre 2016
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Ceci n'est pas un album. C'est un condensé de savoir-faire et de savoir-vivre artistique. Un Best Of des trente dernières années sous forme de sonorités jangle pop pétulantes, de vidéos post-apocalyptiques (le terme « courts-métrages » serait plus approprié) et de textes au cordeau qui marquent le neuvième opus des « Weddoes ».

Depuis leur formation à Leeds, en 1985, The Wedding Present, héros d'un folk rock anglais très nerveux né dans les mid-eigthies (inspiré de la jangle pop des Byrds et des Beatles), auront connu tous les succès et tous les déboires qu'un groupe se doit de connaître. Des débuts fracassants en autoproduction avec leurs premiers singles et l'album George Best (grâce au soutien de John Peel qui a longtemps affirmé que David Gedge écrivit parmi les plus beaux textes romantiques des années 80) aux collaborations prestigieuses avec Steve Albini (The Pixies, PJ Harvey) pour les albums Bizarro et Seamonsters jusqu'à leur séparation en 1996 et leur réformation en 2005 après une période blanche, les voilà de retour et de la plus belle des manières avec un album intitulé Going, Going... (un hommage au titre Going Going, Gone de Bob Dylan ?).

Pour celles et ceux qui espèrent à nouveau entendre les ritournelles aux forts accents du Yorkshire de la voix bourrue de David Gedge et le jeu de guitare rapide à la Peter Solowka (qui a quitté le groupe en 1991), il convient d'être patient. Ce neuvième album de The Wedding Present qui ne ressemble à rien d'autre de ce que le groupe à proposé jusque là ouvre le tracklisting avec quatre pistes rêveuses, quasi instrumentales.
Sur le titre évanescent et sans paroles Marblehead (avec les backing vocals de Katharine Wallinger, bassiste) ou l'instrumental Sprague en forme de dialogue entre un piano limpide et un violon qui pleure, le sentiment de musique de film en format cinémascope est omniprésent. Et quoi de plus normal pour David Gedge qui, entre 1998 et 2002 avait formé le groupe Cinerama... Le titre Fordland marque de ses cordes les réminiscences de ce groupe avec qui David Gedge a sorti trois albums.

Quand arrive Two Bridges, plus aucun doute n'est permis sur les origines de Going, Going... : l'agressivité, toute relative, de la guitare rapide et la voix de David Gedge apparaissent enfin sur un titre tapageur et qui renvoie, inévitablement, au Dalliance de 1991 sur Seamonsters. « I did love you, and maybe i stil do, but there's no way of knowing » ; un texte dont le destinataire est inconnu...
Du jeu à double voix sur Bear (une marque de fabrique dont Belle And Sebastian se feront les porte drapeau) au son quasi lo fi et tempo punkisant de Secretary (non sans rappeler les Pixies) The Wedding Present impriment un nouveau souffle à leur carrière, déjà longue.

Si certains titres peuvent être considérés comme superflus (Emporia ou Broken Bows), on ne peut s'empêcher d'applaudir au travail effectué et au chemin parcouru pour revenir au devant de la scène trente ans après les début du groupe.
Vingt titres, pas moins plus un DVD accompagnant le CD et proposant une vidéo par titre (ce que David Gedge avait déjà proposé avec Cinerama)... C'est du travail d'orfèvre et, rarement, le sentiment d'en avoir pour son argent aura été aussi prégnant dans une production récente, pour un groupe aussi ancien !

Un superbe cadeau pour jeunes et vieux mariés !
tracklisting
    01. Kittery
  • 02. Greenland
  • 03. Marblehead
  • 04. Sprague
  • 05. Two Bridges
  • 06. Little Silver
  • 07. Bear
  • 08. Secretary
  • 09. Birdsnest
  • 10. Kill Devil Hills
  • 11. Bells
  • 12. Fifty-Six
  • 13. Fordland
  • 14. Emporia
  • 15. Broken Bow
  • 16. Lead
  • 17. Ten Sleep
  • 18. Wales
  • 19. Rachel
  • 20. Santa Monica
titres conseillés
    Two Bridges - Teen Sleep - Santa Monica
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