The Sunshine Underground

« We've had the best time ever in this band but the time has come to announce the end of The Sunshine Underground. Ten years on from our debut album feels like the right time to draw a line under what has been an absolute blast and look to new musical adventures... »

Love forever!
Craig, Stu, Matt


Depuis leur mémorable Raise The Alarm, passé à l'époque relativement inaperçu puisque débarquant une poignée d'années trop tard sur la scène britannique – après des Franz Ferdinand, Bloc Party et autres Arctic Monkeys –, The Sunshine Underground ne sont pas parvenus à surpasser l'énergie bouillonnante et la créativité insouciante qui parcouraient le disque.
Plusieurs compositions, disséminées à droite à gauche sur Nobody's Coming To Save You et The Sunshine Underground, ont grandement retenu notre attention mais se sont faites trop rares pour recréer l'engouement que l'on ressentait en écoutant des The Way It Is et Commercial Breakdown.

Le fameux trio de Leeds nous revient donc en ce mois d'octobre 2016 avec un quatrième et dernier album, Luminescent, passant une nouvelle fois par la case PledgeMusic, plateforme de financement participatif dédiée à la musique, atteignant 152% de leur objectif initial.
Et, disons-le de go, Luminescent ne possède ni l'aura ni l'inspiration des précédents opus. Dès Rise, la lassitude se fait rapidement sentir : peu inspiré, sans énergie, le titre serait passable pour tout groupe lambda mais n'est clairement pas digne de The Sunshine Underground. Le chant de Craig Wellington n'est pas vraiment convaincant, lui-même ne semblant pas y croire tant il se fait relativement plat et sans grande gravité.

Après cette entrée en matière plutôt ratée, Something's Gonna Happen a des allures de tube en puissance. Plus que la voix de Wellington, qui ici montre davantage de nuances et subtilités comme à son habitude, ce sont les instruments qui prennent le pouvoir, avec cette rythmique tribale accompagnant des synthés aliénants et débridés qui restent fort longtemps en tête.
Dans un désir de se renouveler, The Sunshine Underground partent dans des directions plus électroniques, quelque part entre Wild Beats et Glass Animals, tout en conservant leurs sonorités rock et, surtout, les cordes vocales de Wellington, pièce maîtresse du trio anglais, qui alterne entre ses habituelles envolées épiques et un chant vocodé plus posé.


Alors que les albums précédents mettaient en avant Craig Wellington, Luminescent met ainsi lui en lumière les instruments, notamment les claviers qui ne cessent de s'entremêler, de se répondre, portés par des boîtes à rythme énervées et dansantes. Fortement électro, voire à la limite de la house comme sur la chanson-titre, ce quatrième opus offre un revirement bienvenu mais pas assez convaincant par rapport à leur discographie passée.
Quelques chansons tirent bien évidemment leur épingle du jeu, à l'image du funky Sunbeam ou encore de Shimmer et son intense refrain, certainement le titre le plus proche des anciens albums. Mais celles-ci sont bien trop timides pour véritablement pouvoir nous convaincre de l'intérêt de ce revirement musical...

Luminescent se conclut sur Radiator, la plage la plus expérimentale de The Sunshine Underground, comme pour nous prouver qu'ils peuvent clairement aller au-delà de leurs racines rock. On ne peut qu'être déçu de voir se conclure une relation longue de dix ans par un disque qui, même s'il est loin d'être mauvais, ne possède pas la fougue d'antan, celle qui nous a tant fait aimer le groupe.
Au final, leur décision d'annoncer l'arrêt de The Sunshine Underground à l'issue de leur tournée UK est peut-être la plus sage si l'on se fie à ce quatrième album mi-figue mi-raisin... Elle est aussi peut-être la plus stupide, Luminescent étant, peut-être, juste un faux pas et le cinquième album aurait été la renaissance tant attendue ! On ne le saura hélas jamais. Ce que l'on sait en revanche est que l'aventure est loin d'être terminée pour les membres du groupe qui, espérons-le, nous offriront chacun de leur côté des friandises sonores tout aussi savoureuses qu'ils ont su ensemble nous proposer ces dix dernières années.