Tom Chaplin

« And if you have a minute, why don't we go, talk about it somewhere only we know ? » : tous les kids de 2004 ont encore cette mélodie à l'esprit. On connait moins le leader du groupe, Tom Chaplin, un artiste talentueux qui vient de sortir son premier album solo.

Le retour de Keane ? Pas si sûr, une chimère toute autre, un renouveau. Exit cette pop bien propre qui fait le bonheur des jeunes adolescentes en fleur et des mères de bonne famille, Tom Chaplin a de l'allure dans le costume et une virtuosité dans la voix. L'artiste écrit pour dévoiler, transmettre son expérience, à sa fille, à ses auditeurs. Il est question ici d'un témoignage en musique. L'album The Wave retrace ce cheminement avant / pendant / après l'addiction. Cette maladie du siècle qui vous brusque vers la limite. C'est le symbole d'une délivrance complète, à la fois guérison mais également libération artistique, par laquelle Tom Chaplin peut se réaliser en tant qu'auteur. Élément manquant au cours de ses années Keane.

Ouverture par les cordes frottées des violons. L'artiste est tout d'abord ce « garçon qui tente d'attraper une part de ciel » dans Still Waiting : « Buried in the rubble, there's a boy in trouble, reaching for a piece of the sky ». Un fantôme vagabond, qui s'envole, incontrôlable, atteignant les sommets de la folie pour ressentir la vérité dans Hardened Heart : « Oh, I know that my hardened heart is beating still. I drove it to the point of madness just to feel », transition qui mène vers le punchy The River pour redescendre vers la miséricorde de Worthless word (« I'm sorry, so sorry, I'm sorry now »).
Une ballade qui va de pair avec la jolie et mélodieuse Hold On To Our Love. Des paroles qui réchauffent les cœurs (« We have gotta hope, we're strong enough whatever the world throws at us we have gotta hold on to our love »).
Et hop ! Quicksand, retour de la vitalité, ode à la liberté, avertissement plein d'amour à sa fille (« But if you crash land in the quicksand, I will pick you up, I'll pull you out »). Ce bel ouvrage prend fin sur The Wave, non pas un point final mais une phrase non-terminée, qui tend à prolonger le plaisir par l'imagination d'un futur prometteur.

L'album The Wave nous shoote, offrant une preuve ultime que la musique reste la meilleure des drogues.