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JAWS

Simplicity

JAWS - Simplicity
Chronique Album
Date de sortie : 04.11.2016
Label : JAWS
35
Rédigé par Jérémie Lacker, le 7 novembre 2016
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« I've heard very bad bad, bad things about you Birmingham people ». En cette phrase, Alphie Solomons, personnage incarné par Tom Hardy dans la série Peaky Blinders résume de manière plutôt précise l'opinion que se fait l'Angleterre des fameux « Brummies ».

Car il faut bien avouer que la deuxième ville d'Angleterre peine à trouver grâce aux yeux de ses voisines : aucune équipe de football digne de ce nom – RIP Aston Villa -, pas située assez au Nord pour intégrer la confrérie des villes ouvrières, mais déjà bien assez pour se targuer de cet accent à couper au couteau que ne rattrape hélas pas sa scène musicale – RIP The Twang -. Pour la faire simple, pour les anglais Birmingham est un trou que même les Black Sabbath n'ont pas réussi à remettre sur la carte.

Seulement, à l'image des Shelbys dans la série, la nouvelle scène locale est bien décidée à descendre régler ses comptes avec l'aristocratie londonienne. En tête de ce cortège de potes d'enfance : Peace, SWIM DEEP et donc les jeunes de JAWS qui nous reviennent en cette année 2016 avec Simplicity, second album qui, s'il ne révolutionne fondamentalement le son du groupe, a le mérite de le rendre plus massif, les éloignant ainsi des accointances math rock des débuts.

Une impression qui transpire dès les premières notes de Just A Boy qui, ne vous fiez pas à son titre, met les choses à plat : le JAWS 2016 n'est pas venu pour faire dans le détail. Mais si les riffs se font tranchants, et que la reverb semble toujours bloquée à son maximum, Connor Schofield et sa bande n'en ont pas pour autant perdu leur sens du refrain bien senti. En témoigne What We Haven't Got Yet qui aurait tout autant sa place ici que sur un album de Catfish & The Bottlemen, tant la structure et les arrangements rappellent l'immanquable Cocoon de leurs voisins gallois.

Après un Right In Front Of Me qui plaira aux fans de la première heure, sans pour autant les faire tomber de leur chaise, arrive enfin le break avec 17. Première réelle incartade de l'album sur laquelle le groupe nous montre qu'en plus d'être passés de petits garçons à hommes viriles, ils sont aussi passés d'hommes viriles à hommes sensibles, ça grandit si vite ces petites choses là...

C'est d'ailleurs à ce moment-là que l'album entre dans le vif du sujet. Un hymne de rock indé de plus, un interlude et sans prévenir, le groupe nous emmène au soleil, bien loin de Birmingham donc. Savant mélange entre les riffs de Los Porcos, et les balades gavées de vitamine D de Only Real, On The Sunshine entretient encore un peu plus la filiation de la nouvelle scène de Birmingham avec ses aïeuls du Madchester. Un ensoleillement que l'on retrouve sur Work It Out qui clôt la passade estivale d'un album qui entame alors sa descente avec, en baroud d'honneur, les très Peace-esques Simplicity et The Invisible Sleep qui ferme la marche.

En somme, pas de révolution sonore pour le quartet birmighamois mais plutôt une confirmation du fait que bien plus que Manchester, Birmingham est la ville d'où sortent les groupes les plus excitants du moment. Comme le disent leurs concitoyens, « This place is under new management, by order of the Peaky Blinders ».
tracklisting
    01. Just a Boy
  • 02. What We Haven't Got Yet
  • 03. Right In Front Of Me
  • 04. 17
  • 05. Cast
  • 06. Interlude
  • 07. On The Sunshine
  • 08. Work It Out
  • 09. In The Morning
  • 10. Simplicity
  • 11. The Invisible Sleep
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    17 - On The Sunshine - Simplicity
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