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Duke Garwood

Garden Of Ashes

Duke Garwood - Garden Of Ashes
Chronique Album
Date de sortie : 03.02.2017
Label : Heavenly Recordings
4
Rédigé par François Freundlich, le 1er février 2017
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L'époque est plus que jamais propice au blues et le huitième album du songwriter Duke Garwood tombe plutôt à pic. On se souvient de sa collaboration avec Mark Lanegan sur l'album Black Pudding ou encore avec Archie Bronson Outfit, mais le londonien s'impose ici comme un maître du genre avec ce Garden Of Ashes dont l'écoute ferait presque passer l'hiver à elle toute seule.

On y sent avant tout la maîtrise d'un blues folk intemporel qui sonne comme à son âge d'or, celui qui sent la cigarette et le whisky d'une cave de bar voûtée. L'âme de Duke Garwood s'y exprime sans filtre ni dilution. Ses cendres dispersées nous font frissonner, installant une atmosphère brumeuse et délicate. On sent une grande chaleur dans le son de guitare dont les cordes semblent effleurées au creux de l'oreille. Les instrumentaux vaporeux laissent une grande place à une voix hypnotisante et rocailleuse, souvent parlée et parfois prolongée idéalement par les chœurs féminins des Smoke Fairies. Elle nous conte des histoires mystérieuses, invoquant Nick Cave ou Mark Kozelec. Duke Garwood joue sur l'enivrement à force de boucles et d'accumulations de couches sonores faisant apparaître un psychédélisme parfois torturé comme sur Sonny Boogie.

En dehors de toute structure, les titres évoluent dans leur propre monde avec pour préoccupation première, la beauté des sonorités et des arrangements. Le rythme est souvent lourd et tranquille alors que les guitares ou autres mandolines s'illuminent sur lui dans des instrumentaux insaisissables. Duke Garwood y murmure dans un écho cathartique où la basse sauvage de Hard Dreams fait trembler chaque centimètre autour de l'enceinte. Les textes sont expirés comme si Garwood soufflait dans du verre, dont l'intérieur serait un épais brouillard mélancolique. Il nous perd dans des méandres acousti-cosmiques jusqu'à cette ballade Sleep, prenant la forme plus directe d'une comptine pour endormir un enfant. Le single d'ouverture Coldblooded se voit finalement prolongé en conclusion dans un crescendo soyeux et piquant aux chœurs angéliques.

Duke Garwood signe une œuvre complète, nocturne, qu'on écoutera comme pour se réchauffer à la chaleur du son. Voilà un retour aux sources en clair obscur complètement charmant.
tracklisting
    01. Coldblooded
  • 02. Sonny Boogie
  • 03. Blue
  • 04. Days Gone Old
  • 05. Sing to the Sky
  • 06. Garden of Ashes
  • 07. Heat us Down
  • 08. Hard Dreams
  • 09. Move Softly
  • 10. Sleep
  • 11. Coldblooded the Return
titres conseillés
    Coldblooded, Sonny Boogie, Sleep
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