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Depeche Mode

Playing The Angel

Depeche Mode - Playing The Angel
Chronique Album
Date de sortie : 17.10.2005
Label : Mute
45
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 16 octobre 2005
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Après avoir résisté à deux ou trois splits, plusieurs crises d’excès rock and roll, Depeche Mode revient en 2005 plus vite qu’on ne les y attendait. Il aura fallu moins d’un an entre l’annonce du projet et sa sortie, même pas repoussée. Alors, je vous l’annonce d’emblée, Playing the angel est un album majeur dans la discographie de Depeche Mode. Cela vaut bien une petite notice historique.

Après le départ de Vince Clarke en 1981, leader mais pas chanteur de la première mouture de Depeche Mode, la répartition des rôles de chacun de ses membres a toujours été très réglementée. Martin Gore écrit, Dave Gahan chante, Andrew Fletcher fait le lien, le producteur produit et Alan Wilder trouve les sons et les ambiances. Le départ de ce dernier en 1996, donnera une place encore plus importante au producteur, véritable quatrième membre intérimaire et éphémère.

Avec les problèmes des uns et des autres, les albums deviennent des concepts albums, la rédemption Songs and faith and devotion en 1993, le miracle de la survie Ultra en 1997, le retour à la vie Exciter en 2001… Ces disques plus ou moins réussis, n’égalent jamais le mélange incroyable de sons bizarroïdes, d’ambiances malsaines et de tubes imparables que sont Some Great Rewards en 1984 et le génial Black Celebration en 1986.

Après une paranthèse de vingt ans, Playing the angel est pourtant le digne successeur de ce dernier. A l’écoute de Precious ou de Damaged People je ressens les mêmes frissons qu’il y a presque vingt ans quand je passais en boucle la cassette de Black Celebration. Ici point d’exagération d’un chroniqueur nostalgique, cet album est plein d’émotions toutes nues, comme on les trouve généralement dans les premiers albums impudiques de groupes prometteurs.

Vous avez du le lire cent fois déjà, mais Martin Gore a finalement « autorisé » Dave Gahan à écrire ses propres chansons et Depeche Mode ressemble de nouveau à un groupe. Le choix de Ben Hillier (Blur, Doves, Suede…) à la production donne un disque très brut au son un peu crade auquel le groupe n’était pas habitué.

C’est un album qui s’écoute plusieurs fois car la musique de Depeche Mode a toujours été paradoxale : bizarre et commerciale. Ici elle devient d’une extrême simplicité, mais elle demande quand même à être décodée pour rentrer dans ce monde lugubre qui pourtant attire terriblement. Paradoxale je vous dis. A la dixième écoute, ce qui ne devrait vous prendre que trois ou quatre jours en fonction de votre travail, vous réaliserez que la moitié des morceaux sont des tubes en puissance et que la bagarre pour le meilleur album de l’année 2005 va être sanglante.
tracklisting
    01. A pain that I'm used to
  • 02. John the revelator
  • 03. Suffer well
  • 04. The sinner in me
  • 05. Precious
  • 06. Macrovision
  • 07. I want it all
  • 08. Nothing's impossible
  • 09. Introspectre
  • 10. Damaged people
  • 11. Lilian
  • 12. The darkest star
titres conseillés
    A pain that I'm used to - Precious - Nothing's impossible - Damaged people - Lilian
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