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The Streets

The Hardest Way To Make An Easy Living

The Streets - The Hardest Way To Make An Easy Living
Chronique Album
Date de sortie : 10.04.2006
Label : 679 Recordings
4
Rédigé par Johan, le 8 août 2006
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Il était une fois, précisément le 27 novembre 1983 au soir, un jeune garçon dont c'était l'anniversaire. Toute la famille était réunie dans la salle à manger et le regardait déballer ses paquets, excité du haut de ses cinq ans fraîchement arrivés. Avant même que ses maigres doigts ne déchirent le papier du dernier cadeau, le jeune Mike savait ce qui l'attendait mais ses yeux ne purent contenir les larmes qui coulaient à la vue du clavier tout neuf. Des milliers d'images défilèrent à cet instant dans la tête du garçon.

Il s'imaginait créer son premier album dans sa chambre et le nommer simplement Original Pirate Material, qu'il sortirait sous le nom de The Streets. Il entrerait dans les charts anglais et serait nominé pour le Mercury Music Prize. Tout un buzz se créerait autour de lui et de son talent incontestable. Les critiques l'encenseraient. « Jamais le garage n'avait côtoyé le hip-hop avec autant de subtilité et d'originalité. » « À 22 ans, Mike Skinner a tout d'un grand. » « Un génie est né. » Voilà ce que diraient les critiques.

Son second album le propulserait davantage sur le devant de la scène. Il ferait les couvertures des magazines les plus prestigieux, serait reconnu et apprécié partout dans le monde, et surtout sortirait enfin de sa sordide banlieue de Birmingham.

Son troisième album s'intitulera The Hardest Way To Make An Easy Living. Il se démarquera des précédents par son approche plus directe, tant sur le fond que sur la forme. Le grand Mike aura abandonné la misère et l'ennui dans lesquels il puisait son inspiration, pour rejoindre Londres et tout le beau monde. Le sexe (son premier single When You Wasn't Famous, War Of The Sexes), la drogue (Prangin' Out) et l'argent (Can't Con An Honest John) régiront sa vie, qu'il racontera avec une verve digne des plus grands auteurs et ce cynisme pertinent qu'on lui connaîtra déjà. Ses mélodies accrocheront l'oreille de l'auditeur dès la première écoute et ses refrains addictifs ne sortiront plus de sa tête, si ce n'est la soul sirupeuse de All Goes Out The Window, seule fausse note de l'album – car il faut toujours une fausse note pour demeurer : l'insipide Friday I'm In Love des Cure, David Bowie et son ridicule Let's Dance –. Fort heureusement, le flow incomparable de Mike relèvera miraculeusement le morceau et se fera même mélancolique sur Never Went To Church, et tout simplement grandiose sur les pré-refrains de l'éponyme The Hardest Way To Make An Easy Living qui ne feront que s'intensifier progressivement jusqu'à ce que des frissons ne cessent de parcourir l'auditeur, ce que l'on avait encore jamais entendu dans le hip-hop.

Voilà ce à quoi aspirait le garçon, les yeux plein d'ambition rivés sur son passeport pour la célébrité ; il n'avait qu'une idée en tête : conquérir le monde avec son baluchon sur l'épaule et son clavier sous le bras. Les bougies à la main, sa mère le regardait, heureuse pour lui car elle lui avait permis de s'évader de sa banlieue l'espace de quelques minutes.
tracklisting
    1. Prangin' Out
  • 2. War Of The Sexes
  • 3. Hardest Way To Make An Easy Living
  • 4. All Goes Out The Window
  • 5. Memento Mori
  • 6. Can't Con An Honest John
  • 7. When You Wasn't Famous
  • 8. Never Went To Church
  • 9. Hotel Expressionism
  • 10. Two Nations
  • 11. Fake Streets Hats
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    The Hardest Way To Make An Easy Living, When You Wasn't Famous, Fake Street Hats
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