Union Of Knives

Operated On, le premier single du side-project de Chris Gordon, leader charismatique de feu Baby Chaos et de Deckard, fers de lance de la nouvelle génération écossaise depuis une bonne dizaine d’années, nous avait emballés. Le second, paru plus récemment, I Decline, nous avait surpris, voire déçus, par ses accents trop dansants et éthérés. Quant au troisième, sorti dans la foulée, Taste For Harmony, il nous avait à nouveau épatés.

Le premier album sonne donc comme l’heure de vérité. Et au moins, d’une certaine manière, il tient toutes ses promesses puisqu’une fois encore, Union Of Knives suscite des sentiments mitigés et contradictoires. En effet, l’album oscille entre des morceaux trance technoïdes à tendance trip-hop, comme Lick Black Gold et We Can’t Go Wrong, qui ne proposent rien de véritablement original, et les titres expérimentaux aux mélodies accrocheuses et à l’orchestration subtile, à l’instar de Opposite Direction et Evil Has Never. On assiste donc à la quasi-alternance de chansons pouvant figurer dans la dernière compilation de remixes à la mode et de morceaux plus complexes et travaillés, où l’esprit rock demeure grâce à de forts relents de guitare électrique (par exemple, dans Operated On).

Sur un plan plus global, il apparaît que, si le projet de Chris Gordon remporte un franc succès chez nos voisins d’Outre-Manche, tandis que notoriété et reconnaissance ont toujours injustement fait un peu défaut à Deckard, Violence And Birdsong est un album inégal, quoique varié, et fait la démonstration que le jeune groupe, dont les membres fondateurs viennent d’horizons très divers (un disc-jockey et un guitar-hero), n’a pas encore véritablement trouvé sa voie, peinant à proposer un son homogène, malgré une foultitude d’idées très intéressantes et novatrices. Si Union Of Knives démontre un goût sûr pour l’harmonie, il n’est pas encore tout à fait opérationnel.