Giddy Motors

Après une traversée du désert d’une poignée d’années et un léger changement de line-up, rafraîchi au tiers, Giddy Motors nous livre le successeur de son premier album Make It Pop. Dès l’introduction de l’opus, les vrombissements caractéristiques du son unique entrent en action et l’on peut vérifier, avec Sick, que le groupe n’a rien perdu de sa lourdeur ni de son agressivité.

Désormais moins jazz expérimental, la musique, de par son atmosphère torturée à la saturation très électrique, évoque, bien plus que par le passé, The Jesus Lizzard, Helmet ou encore Gay For Johnny Depp. Ainsi dès la troisième chanson, Early Morning Pipe, assiste-t-on au lancement d’un bulldozer, où la rythmique oppressante et le chant asthmatique ne sont pas une fin en soi mais se mettent au service d’un post-punk made in USA, mâtiné de hardcore et de grunge, à la manière d’un TAD.

Dans le sillage de Girls VS Boys première version, à savoir celle des années 90-95, Giddy Motors, en véhiculant une image à la fois dure et rebelle, ressuscite un rock brouillon et musclé jusqu’aux oreilles, sans toutefois tomber dans les travers du genre. Il en résulte un deuxième album réussi qui enchaîne les titres à la construction sans faille et à la mélodie entêtante, même si le son et le style ont parfois un petit parfum de désuétude.