Bert Jansch

On le surnomme le ‘Bob Dylan britannique’. Pourtant Bert Jansch fait partie de ces artistes cités comme références par les plus grands, mais dont les noms restent plus ou moins inconnus de notre coté de la Manche. On compare ses talents de guitariste à ceux de Jimmy Hendrix et sans lui, le rock des années 60/70 n’aurait sans doute pas été le même. Bob Dylan, Neil Young, Nick Drake, The Beatles: tous reconnaissent avoir trouvé leur inspiration dans la musique de Bert Jansch.

Cet Ecossais originaire de Glasgow a composé 25 albums et des dizaines d’Eps, compilations et albums live. Puisant dans la folk (Anne Briggs), le jazz (John Coltrane) et le rock, il est parti tenter sa chance à Londres au début des années 60, à l’époque où la folk music occupait le devant de la scène. Son premier album éponyme sorti en 1965 fit un tabac, dévoilant sa technique de guitariste hors pair. Il créa un groupe, The Pentangle, avec John Renbourn, Jacqui McShee, Terry Cox and Danny Thompson, qui produisit six albums avant de se séparer en 1973. Son retour à une carrière solo fut parsemé de succès, ainsi que de la sortie d’une biographie: Dazzling Stranger: Bert Jansch and the British Folk and Blues Revival (Colin Harper). Il a même reçu le Mojo Merit Award en juin 2006, le magazine anglais récompensant sa longue et brillante carrière.

Son nouvel album The Black Swan vient prouver que son talent ne s’est pas altéré avec le temps. Bert Jansch s’est entouré d’artistes folk du moment comme l’Américain Devendra Banhart ou l’Anglaise Beth Orton sur un très beau morceau When the Sun Comes Up, collaborations qui redonne un souffle à sa voix très évocatrice. Cet album est largement inspiré de la culture américaine, de ses décors de cow-boys et de prisons en plein désert, de chevauchées solitaires et mélancoliques. Il offre un mélange bien ficelé de titres chantés--comme la ballade de prison irlandaise The Old Triangle--et acoustiques--Magdalina’s Dance--, de duos de voix féminine et masculine.
Alors que de son coté Bob Dylan renaît de ses cendres aux Etats-Unis, Bert Jansch vient prouver que les maîtres folk ne sont pas en voie d’extinction.