Chronique Album
Date de sortie : 04.09.2006
Label : Cooking Vinyl
Rédigé par
Jimprofit, le 9 octobre 2006
Trois bonnes années après leur précédent opus, les désormais bien moins prolifiques Seafood - le temps où ils enchaînaient mini-albums, singles, albums et tournées à travers l'Angleterre, semble révolu - reviennent sur le devant de la scène rock britannique avec Paper Crown King. Ce cinquième véritable album marque un nouveau tournant discographique pour le groupe, après le très surprenant, calme et mélodique, As The Cry Flows, lequel tranchait déjà beaucoup avec le rock endiablé et virevoltant des débuts.
Dès le premier morceau, I Will Talk, le ton est donné par le truchement d'une construction bien plus progressive que d'ordinaire, laquelle ne déparerait pas dans les productions à la mode du moment, telles This Et Al ou encore Isis. Si la superbe voix, à la fragilité toujours intacte, nous fait toujours autant vibrer, et se pose parfaitement sur une mélodie subtile, qui sait être tour à tour violente et douce, à l'instar de Last Outpost ou Little Pieces, au fil de l'album, toutefois, l'auditeur finit par ressentir un tantinet de lassitude et d'ennui.
Malgré quelques brûlots percutants et extrêmement efficaces, véritables concentrés d'énergie finement distillée, par exemple, Time And Tides, l'album iene un peu à trouver se marques et à se démarquer, justement, de la production ambiante. Pêchant indubitablement par manque d'originalité, les efforts consentis par Seafood n'en sont pas moins louables et ne doivent pas moins être salués.
Ce cinquième album, encore une fois aux antipodes des périodes précédentes, lesquelles courent sur pratiquement dix ans, nous laisse donc une impression mitigée, entre curiosité et respect pour la prise de risque musicale, et circonspection pour la voie plutôt engorgée et déjà écumée empruntée. Au bout du compte, Paper Crown King, à l'image de son titre, oscille entre l'excellence du roi et la fragilité du papier, la légèreté et l'éphémère.