The Answer

Alors voilà… du hard-rock, du lourd, du gras qui tâche, comme si on en avait pas déjà suffisamment entendu par le passé et comme si le « heavy-blues » basique intéressait vraiment encore quelqu’un en 2006. Bah oui sauf que ces petits prétentieux de The Answer (Joli le nom les gars… on avait pas fait mieux depuis The Music!) déboule avec un premier album, certes ultra-caricatural, mais qui a le mérite de déposer ses couilles sur le comptoir à l’entrée, histoire d’assumer une bonne fois pour toutes chaque hurlement aigu et chaque solo de guitare surjoué…

Premier gros choc: le son. Un putain de gros son, qu’on entend plus vraiment tous les jours, à la fois puissant et limpide qui fait du premier riff de guitare du rouleau compresseur Under The Sky forcément un grand moment et qui incite quand même fortement à poser une oreille plus qu’attentive sur l’ensemble de ce Rise débarquant tout droit … d’Irlande Du Nord!
La suite est au diapason et l’on comprend alors pourquoi la presse britannique s'est emparé du phénomène The Answer et a voulu en faire les nouveaux « sauveurs du rock » de la semaine: l’intro de Never Too Late semble toute droite sortie d’une autre époque (où l’on avait pas honte de faire un solo de guitare… le pied quoi!) alors que Come Follow Me déboule pied au plancher jusqu’à un refrain limpide, accrocheur et … ringard à la fois.

Et oui car à l’image des pénibles ballades Be What You Want (merci du conseil au fait, on y aurait pas penser tout seul!) ou Always, l’atout majeur de The Answer se retourne quelques fois contre eux: à trop vouloir assumer et imposer leurs influences, on se retrouve parfois plus proche de Whitesnake ou de Skid Row que des Black Crowes ou de Led Zeppelin.
Mais, ce léger reproche disparaît assez facilement écoute après écoute, et l’on se retrouve plus que surpris au final par les solis démentiels du bluesy Memphis Water, la rythmique sauvage (très inspirée du Paranoïd de Black Sabbath) d’Into The Gutter, les chœurs gospel de Preachin’ ou encore la surprenante impression d’être en train d’écouter des inédits de la période (la seule et unique!) Appetite for Destruction des Guns N’ Roses pendant Leavin’ Today.

Ainsi, à défaut d’avoir sorti un véritable chef d’œuvre de «blues-rock» enjoué, The Answer débarquent dans le sillage des Datsuns ou des Blueskins avec un premier disque «couillu», rempli à ras bords d’hymnes imparables mais également de fautes de goûts assumées. Evidemment, il faut forcément aimer un tant soit peu le style et ne pas avoir peur des poils et de la sueur pour aborder positivement ce Rise aussi lourd que percutant.
Mais, les amateurs risquent bien d’y trouver leur compte… et d’adorer faire chier leurs voisins… comme à la grande époque en somme…