The Others

Après un changement de label en ce début d'année, The Others nous reviennent avec toujours cette énergie débordante dont ils font preuve depuis leurs débuts, accompagnée de surcroît d'un nouvel album, Inward Parts, digne successeur de l'album éponyme paru début 2005.

La voix électrisante de Dominic Masters fait toujours son petit effet, notamment sur Watch It où elle se fait rauque et puissante à la manière d'un Sam Forrest de Nine Black Alps. La basse est toujours aussi omniprésente (Probate, Thick As Thieves) et la guitare incisive (Got No Money, Desolate). La simplicité et l'immédiateté demeurent les maîtres mots définissant à merveille la musique de The Others.

Les morceaux sont encore plus basiques que sur le premier opus, à l'instar du single The Truth That Hurts et de l'efficace Why Should I Try. Ce qu'on peut dès lors reprocher à The Others est le peu de spontanéité qu'ils ont incorporé à leurs nouvelles compositions, comme s'ils restaient en retrait par rapport à leur propre musique. Ainsi, Always Be Mine ou encore Guard My Mind ne sont que de bonnes chansons rock alors qu'avec plus de minutie et de maturité, d'inventivité et de passion, elles auraient pu devenir de vrais hymnes pour toute une génération comme ont su le faire les Franz Ferdinand, Arctic Monkeys et autres Kaiser Chiefs, ou mieux encore, comme The Others ont su eux-même le faire par le passé avec l'exemplaire This Is For The Poor.

Le groupe parvient donc encore à surprendre dans un genre certes classique mais qu'il tente – et souvent parvient – de manier à sa façon et y apporter sa personnalité saisissante, voire même creuser son style, affiner les mélodies, accentuer le chant, et plus précisément les souffles, tel que sur l'apocalyptique Probate, envoûtant crescendo de près de neuf minutes qui, dans une cacophonie harmonieuse, clôt avec brio et prestance ce disque mené de main de maître.