Peace Burial At Sea

Trois bonnes années après le succès d’estime de leur premier opus, This Is Such A quiet Town, distribué par le légendaire Captains Of Industry, et qui annonçait la tempête qui succède au calme, le quatuor de Newcastle nous revient avec onze titres finement ciselés, peaufinés et extrêmement aboutis.

Désormais affranchi de toute contrainte de production et d’interprétation, ayant, à l’image de This Et Al, par exemple, choisi la voie de l’autodistribution, le groupe donne libre cours à son imagination et son talent pour nous délivrer ses accords post-hardcore mâtinés de synthés ronflants et dépressifs, et nappés de murs de guitares en fusion. Ainsi, comme dans, par exemple, They Kill Us For Their Sport, Czarine Catherine et B-Movie Karma, on navigue avec une grande maîtrise et une habileté certaine entre Isis, pour la caution métal progressif, et Joy Division, pour l’alibi dark wave et gothique.

La voix d’outre-tombe de Jonny Longrigg, qui présente de sérieuses similitudes avec celle, que l’on pensait unique, de Ian Curtis, survole de son charisme les mélodies extrémistes à la manière de The Rise. Si les chansons puisent toutes leur inspiration dans un univers glauque et sombre, confinant parfois au malsain, au-delà de cette constante, on constate qu’elles offrent, à l’instar de And The Driver Wears A Halo, Aleph O et Take My Things And Burn Them, une grande diversité au plan de la construction.

Alors qu’album éponyme signifie souvent un nouveau départ, pour Peace Burial At Sea, il ne s’agit rien d’autre que d’un vrai premier départ. Le groupe nous offre un album sans fausse note même si elles sont très graves et sombres. Ces chansons à texte brillamment orchestrées et interprétées donnent un opus très personnel qui, paradoxalement, malgré l’atmosphère lourde et étouffante, apporte une touche de fraîcheur et d’authenticité.