Coldcut

Un album de remixes est un moyen d'augmenter l'exploitation commerciale des derniers morceaux d'un artiste. Dans le cas de Coldcut, nous ne pouvons blâmer Ninja Tunes de vouloir faire durer la musique car il s'était tout de même écoulé cinq années entre Re:volution et Sound Mirrors.

Nous pouvons même remercier leur label d'y ajouter un DVD pour le même prix. Enfin et surtout, comme ils l'avaient montré sur leurs précédents singles, les remix de Coldcut sont excellents tellement leur musique s’y prête. Au lieu d'être une boucherie commerciale, cet album est une tuerie musicale. Le son étant souvent « bad boy », cette expression courante y est parfaitement tolérée pour décrire l’ambiance urbaine et apocalyptique qui se dégage du disque comme dans les films de science-fiction des 80s : Mad Max, New York 97, Blade Runner…

Grand rendez-vous de DJ, la variété des talents fait de ce Sound Mirrors, un grand set surréaliste et sombre où cohabitent un Man In A Garage (par Snap Ant) qui doit autant à Duran Duran qu’au hip hop des années 80s, un cauchemar « sous emprise chimique » signé Tiga et la BO d’un jeu d’arcade post moderne par Qemist que n’aurait pas renié Prodigy. Cette version de Everything Is Under Control est tellement retravaillée qu’enchaînée après son original l’auditeur n’a pas l’impression d’entendre deux fois le même titre.

Ce disque « accessoire » est au final une excellente surprise, même meilleur que son original.