Aereogramme

Quatrième album studio d'Aereogramme, My Heart Has A Wish That You Would Not Go marque le retour du quatuor écossais au sein du label Chemikal Underground après un rapide crochet chez Undergroove Records le temps de sortir le très abouti Seclusion en 2004. Un retour aux sources contraire à l'évolution musicale suivie par la formation au son plus adouci et orchestré que jamais.

Premier fait marquant à l'écoute de ce disque, Craig B, contraint par des ennuis de santé récurrents à maîtriser et économiser sa voix, ne crie plus. On retrouve donc sur les dix titres du disque un chant apaisé, capable de monter dans les aigûs à chaque instant, mais avant tout en adéquation parfaite avec l’univers musical créé. Une mutation certes surprenante, mais d’une certaine manière logique à l’écoute de l’orientation suivie par la formation au fil des années.
Instrumentalement, la tonalité du disque se situe à des années lumières du son post-metal/post-hardcore des débuts d'Aereogramme. L’électricité et la tension des premiers opus laissent place à de nombreuses orchestrations et arrangements traditionnellement utilisés par les artistes pop et folk. Violon et claviers sont ainsi à l’honneur tout au long du disque, le plus souvent utilisés à bon escient et avec une maîtrise remarquable. L’aspect progressif des compositions est toujours palpable mais à la fois plus subtile et déguisé que par le passé.
Passées les premières écoutes traumatisantes pour tout vieil amateur du groupe, ce nouvel album se dévoile comme le disque le plus accessible publié par les écossais depuis leurs débuts. Judicieusement placés en ouverture du disque, les formidables Conscious Life For Coma Boy et Barriers ne sont qu’une simple introduction aux épiques et grandiloquents Living Backwards et Nightmare avant que l'aventure ne se termine en acoustique sur un tendre You're Always Welcome.

Avec My Heart Has A Wish That You Would Not Go, Aereogramme débutent une nouvelle carrière dont le juste aboutissement sera probablement l'acquisition d'une nouvelle notoriété. L'Ecosse n'en finira décidément jamais de nous surprendre !