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The Electric Cinema

The Electric Cinema

The Electric Cinema - The Electric Cinema
Chronique Album
Date de sortie : 26.02.2007
Label : Sugarlow Records
35
Rédigé par Johan, le 3 mars 2007
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Quel meilleur nom que The Electric Cinema pour un groupe pop fasciné par l'image ? The Visual Music, peut-être. Mais la notion de groupe perdrait beaucoup de son intérêt. The Visual Band, à la rigueur. Mais la musique s'effacerait ici au profit des apparences. The Visual, alors ; tout simplement. Peut-être trop simple, justement. La musique du groupe ne se laisse pas aussi aisément conquérir. Non, The Electric Cinema est définitivement le nom parfait. Mystérieux et ambitieux à la fois. Car The Electric Cinema ne se résume pas à ces quelques mots crayonnés sur un bout de papier en fin de soirée sur un coup de tête. The Electric Cinema, c'est bien plus que ça. C'est l'association concrète entre la musique et le cinema. Entre le texte et ses expressions. Le projet du groupe : porter à l'écran les dix compositions que contient The Electric Cinema en dix courts-métrages. Donc oui, The Electric Cinema est le nom parfait.

Ces courts-métrages que nos élégants garnements nous promettent, on les retrouvera prochainement sur leur myspace si tout va bien. Pour le moment, seul l'esprit fonctionne.
On imagine pour Cut Down le chanteur en équilibre sur un fil électrique, errant à tâtons dans l'espace pour rejoindre la ligne d'arrivée, une mélodie tendue et fragile. So Hello/Goodbye exhibe les organes de Dan Neale ; mis à nu, ondulant dans les airs, ses cordes vocales s'enroulent autour de sa dépouille jusqu'à la recouvrir totalement. Sur We Are All Robots plane une atmosphère doucereuse où les hommes, morcelés et veloutés, se font ingurgiter voracement par les machines. Monday Morning Radio laisse tournoyer les mots qui s'échappent d'une fissure lumineuse à travers l'obscurité environnante pour apparaître désarticulés entre des détritus rhétoriques consommés, consumés. Sur Heat Exchange, un jeune couple se balance la porcelaine de grand-mamie à la gueule sur un ralenti lyrique de Wong Kar Wai – dans l'espace, une nouvelle fois.
Toujours dans l'espace, car The Electric Cinema est incroyablement vaste et dépouillé. Alliant tour à tour l'excentricité de Arcade Fire et la minutie des Flaming Lips, les titres nous entraînent dans un décor en ruine, un monde artificiel où plus rien n'a d'importance hormis le filet de voix qui partiellement nous retient et nous raccroche à la réalité.

Pas besoin de ces courts-métrages, finalement. Chaque chanson délivre naturellement son propre film. La musique de The Electric Cinema érige des émotions, suscite des images, arbore une intensité qu'on ne retrouvait alors que chez les audacieux Mercury Rev. L'album est ainsi un bijou de pop mélancolique comme on n'en fait plus – ou presque – où tout repose sur le chant vulnérable de Dan qui a pour mission de traduire seul la mélodie en images. Pari osé mais relevé haut la main.
tracklisting
    01. Cut Down
  • 02. I Could Know All Of You
  • 03. Brand New Blues
  • 04. Heat Exchange
  • 05. We Are All Robots
  • 06. Your Manga Eye
  • 07. Forecast For Tomorrow
  • 08. Monday Morning Radio
  • 09. So Hello/Goodbye
  • 10. It's Fire We Crave The Most
titres conseillés
    Cut Down, It's Fire We Crave The Most
notes des lecteurs