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Gurtenfestival

Berne, du 16 au 18 juillet 2009

Live-report rédigé par Aurélien le 23 juillet 2009

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samedi 18
Après une deuxième nuit trempée au sein du camping, on se force enfin à dénicher un équipement digne de ce nom, bottes de pêcheur du plus bel effet et anoraks imperméables aux couleurs vives, afin de survoler sans encombre l’océan de boue entourant notre pauvre îlot de confort toilé, avec comme but ultime en ligne de mire, suivre la riche programmation du jour qui s’offre à nous jusqu’à tard dans la nuit.

Ainsi, le premier rendez-vous est pris avec la découverte Silbermond, l’horloge indique 16h sur son cadran. Les quatre membres du groupe arrivent tout droit d’un pays limitrophe, l’Allemagne voisine, pour nous jouer leur pop-rock puissant et sincère, attirant une foule ravie à leurs pieds. Une réelle frénésie traverse le public pendant la prestation du groupe germanique, on s’étonne même à croiser des jeunes filles en pleur, prises par un trop plein d’émotions à la vue de leur groupe fétiche, qui il faut bien le rappeler chante en allemand, une vraie aubaine pour toucher une assemblée presque intégralement adepte de ce langage et surtout mettre l’ambiance. La chanteuse du groupe, rockeuse au coeur tendre, fait preuve d’un réel charisme, touchant son auditoire sur certaines ballades, l’électrisant sur d’autres titres plus durs et n’hésitant pas à converser entre les titres. On ne peut s’empêcher de faire un léger rapprochement avec les français de Superbus au niveau de la physionomie du groupe. Fin du concert, la chanteuse se permet le plus long bain de foule du festival, un aller-retour de la scène jusqu’à la tour régie-son pour le plus grand plaisir de ses fans qui n’ont pas hésités à chanter du début à la fin du concert tout le répertoire du groupe.

Ensuite, petit détour vers la scène couverte de l’est, où se produit Tokyo Ska Paradise Orchestra, collectif ska original de musiciens japonais, dans l’optique de faire passer le temps avant l’arrivée des appréciés Razorlight. Un vrai concert festif décalé nous y attend. L’orchestre nippon se permet même de revisiter certaines musiques de jeux vidéo de notre enfance, avec toute leur panoplie de cuivres, étonnant les quelques curieux qui assistent à ce show loufoque, un moment rigolo et distrayant.

Mais place aux choses sérieuses avec l’arrivée, côté grande scène, des musiciens de Razorlight. Les quatre anglais, emmené par un Johnny Borrell survolté, nous gratifient d’une performance très rythmée, gagnant rapidement le coeur d’un public attentif, heureux de découvrir une autre facette du groupe, plus dansant que jamais, à l’instar de Golden Touch, titre référence des Razorlight, chanté à tue-tête par une assemblée remuante. Les musiciens enchaînent les bons morceaux, du nostalgique America au petit nouveau Wire To Wire, sans jamais lasser leurs groupies. Puis ils s’en vont, sans aucun rappel, sous un tonnerre d’applaudissements.

Très bon échauffement sonore avant le clou du spectacle, c’est-à-dire la venue imminente des rockstars d’Oasis, attendues par tous depuis le début du festival, arrivant enfin sur scène à 22h tapante. Sous l’exaltation du public, les frères Gallagher entâment leur show par leurs grands tubes rock, Supersonic, Rock’n’Roll Star, Morning Glory, tous y passent. La foule souriante tantôt chante à l’unisson avec Liam, tantôt remue son corps satisfait, mais pas assez aux yeux de l’arrogant chanteur qui n’hésite pas à se plaindre entre deux morceaux de l’inertie de son auditoire. Dès lors, on aura le droit à un combat futile entre le meneur du groupe et ses paroles glaçantes dans le genre “You’re fucking cold” et un public répliquant par des jets de verres et autres projectiles. Heureusement que, au contraire de son frère, Noel n’est pas mal luné ce soir, réhaussant le spectacle en offrant le magistral tube planétaire Don’t Look Back In Anger, chanté en choeur par une quinzaine de milliers d’âmes, dans une allégresse sans égale. Puis retour sur scène de l’impoli frangin qui se résout à calmer les tensions latentes, diffusant les premières notes du grandiose Wonderwall, calmant à tout jamais les esprits dans une splendide communion fraternelle.

Les tout-puissants anglais d’Oasis étant déjà partis sous les acclamations du public, changement de lieu et nous voilà prêts à découvrir leurs protégés, les rageurs Glasvegas. La formation écossaise arrive tout droit de Glasgow pour nous jouer son rock dense et profond. Le chanteur, blouson en cuir noir, lunettes noires façon The Blues Brothers, fait son petit effet auprès des minettes postées aux devants de la scène. Les quatre musiciens alignent les chansons tirées de leur seul et unique album avec décontraction. Vient ensuite le titre Geraldine, déjà sur toutes les lèvres, permettant au chanteur dans un élan musical d’enlever le haut afin de prouver à son auditoire que ses muscles sont taillés pour la scène. Très bon concert placé également sous le signe de la révélation.

Nos mines défraîchies de campeurs commencent à se fatiguer et chercheraient bien un peu de repos, mais pas le temps de bâiller, les australiens de Pendulum pointent leurs nez sur scène pour une fin de soirée déjantée, transformant la scène de l’est en pogo géant. Leur puissant rock électronique fait mouche, achevant quiconque ayant osé mettre ses pieds au concert, avec une mention spéciale à leur cover de I’m Not Alone de Calvin Harris qui boute le feu à la tente dans un brasier sonore endiablé jusqu’au petit matin.

artistes
    Phenomden
    Silbermond
    Razorlight
    Oasis
    Tricky
    Moonraisers
    Tokyo Ska Paradise Orchestra
    Lovebugs
    Glasvegas
    Pendulum
    Loose Connection
    Henrik Belden
    Redcharly
    Eluveitie
    Wurzel 5