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Garden Nef Party

Angoulême, du 17 au 18 juillet 2009

Live-report rédigé par Emeline le 23 juillet 2009

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vendredi 17
Grand rendez-vous musical de la région charentaise de l'été, la Garden Nef Party, qui s'installait du 17 au 18 juillet à Angoulême sur le joli site bucolique de la Ferme des Valettes, n'a peut être pas atteint son objectif de fréquentation (18 000 festivaliers contre 20 000 attendu), mais en revanche, côté qualitatif, il y avait de quoi être satisfaits de l'événement : Franz Ferdinand, Phoenix, Ghinzu ou encore Blood Red Shoes figuraient à l'affiche de la première journée de cette troisième édition.

En fin d'après-midi, c'est le rock de la jeune Izia, fille de Jacques Higelin, qui ouvre les hostilités sur la petite scène. Chaussures à talons, cycliste moulant et cheveux dans le vent, la chanteuse est une boule d'énergie infatigable et qui n'a pas peur de faire du bruit. Aidée de ses trois musiciens et de sa voix à l'écrin presque soul, elle parvient finalement à faire de sa jeunesse candide et effrontée un atout imparable sur scène.
Ce que tenteront de faire dans un style un peu différent les Parisiens de Stuck In The Sound, pas franchement aidés par les quelques averses tombées du ciel lors de leur concert. Mais il en faudra bien plus à ces jeunes rockeurs pour se décourager. Leur solution miracle pour faire revenir le soleil (avec succès) ? Brancher les guitares et monter le volume pour en faire ressortir un bon son rock tirant parfois vers le krautrock et le new-wave, agréable en ce début de soirée.

Premier des nombreux duos programmés cette année (à croire que cette structure du groupe serait typiquement à la mode en ce moment), Joe Gideon & The Shark change ensuite de cap musical pour s'orienter vers un blues-rock remarquablement savant. Loin de se figurer comme un énième combo cherchant à percer en s'affichant comme de pales copies d'Elvis ou d'Eddie Cochran, celui-là tient au contraire quelque chose de rare. Guitare, basse et chant pour Joe Gideon, batterie, piano et autres accessoires (joués parfois en même temps) pour sa petite soeur The Shark, et c'est parti pour une heure de pur plaisir ! Leurs voix typiques et graves, leur aisance scénique et leur morceaux iraient presque jusqu'à donner envie au quatrième âge de taper du pied!
Quelques heures plus tard, c'est un autre duo, Blood Red Shoes, qui se charge de montrer que ce n'est pas toujours l'union qui fait la force. Car avec seulement deux membres, ce projet, constitué de Laura-Mary Carter, jeune et petite femme mignonnette dans sa robe noire, et de Steven Ansell à la batterie, n'est pas de ces petits couples scéniques à prendre à la légère. Chez eux, la musique rime avec puissance et énergie, fureur et rythme. Tandis qu'elle sort de sa guitare de lourds riffs et rythmiques rock voire punk, lui, cogne sur sa batterie, n'ayant que faire des oreilles les plus sensibles. La complémentarité du combo opère à merveille et l'ensemble vous rend tour à tour nostalgiques de Nirvana et de Placebo.

En grands attendus du festival, les musiciens de Phoenix avaient aussi un grandi défi à relever ce soir : prouver que le buzz et le succès qui caractérisent leur dernier album au nom pompeux, Wolfang Amadeus Phoenix), et leur récents concerts donnés dans la capitale n'étaient pas qu'un feu de paille prêts à s'éteindre dés qu'on passe le périphérique parisien. Le pari semble réussi, leur prestation est parfaite : rodée, captivante et enlevée. Très pros dans leur maitrise de la scène et des morceaux, les Versaillais prouvent finalement qu'on peut encore assister à un concert de pop sans se tourner les pousses d'ennui. Groovy et synthétiques, les nouvelles chansons tout comme les anciennes (It's Never Been Like That, Run Run Run, etc) du combo tiennent au final sacrément bien la route.
Une mention spéciale au folk-rock psychédélique et totalement envoutant de Sleepy Tun sur la petite scène et il est temps d'aller rejoindre les morceaux alambiqués de Ghinzu à 21h. Fidèlement campé de ses lunettes de soleil noires, John Stargasm, tête pensante du projet, a du mal à rester assis sur sa chaise pour jouer les mélodies au piano, surtout quand la basse vrombissante de Cold Love fait son entrée. D'autres morceaux comme Take It Easy et le cultissime Do You Read Me? feront notamment sensation auprés du public.

Peu avant 23h, les écossais de Franz Ferdinand arrivent sur la scène sous les applaudissements du public, déjà conquis d'avance par l'aura du groupe. Alex Kapranos, chanteur-leader de la troupe s'essaie à communiquer en Français entre deux morceaux sautillants de son dernier album intitulé Tonight : Franz Ferdinand, même si au final, c'est toujours l'éternel tube du groupe, Take Me Out, qui remportera sans doute le plus de suffrages. Scéniquement, rien à dire : le groupe a de l'expérience dans les pattes, une évidente présence, une certaine classe, et surtout, une polyvalence à construire un univers jovial et léger autant qu'une ambiance électronique totalement extatique en fin de set.

Un coup d'oeil à l'un des maîtres de l'électro-techno, Vitalic, embraseur de foule sur la grande scène, puis au rock de Boss Hog passées deux heures du mat', et direction la sortie du festival pour se reposer avant d'attaquer la journée du lendemain, encore plus fortes en émotions.
artistes
    Vitalic
    Franz Ferdinand
    Ghinzu
    Phoenix
    Stuck in the Sound
    Boss Hog
    The Night Marchers
    Blood Red Shoes
    Sleepy Sun
    Joe Gideon & The Shark
    Izia
    DJ French Tourist + DJ Captain
    Monotonix
    Feromil + Adrien Monteiro