Garden Nef Party

Le lendemain après-midi, le temps ne sait pas trop sur quel pied danser et hésite entre soleil et petites averses. En revanche, côté programmation, pas de groupes en demi-teinte aujourd'hui, mais que du lourd, du connu et du qualitatif !

Pour cette deuxième journée, le festival permet d'abord à de jeunes pousses de se faire remarquer : le duo électro-rock John & Jehn charme la foule par son énergie et sa nervosité contenue tandis que Papier Tigre prouve que le rock n'est finalement pas prêt à mettre de l'eau dans son vin. Electrique et puissant, ce jeune trio nantais fait de ses mélodies délicieusement décousues un régal en concert !
Quant aux têtes d'affiches de ce samedi, inutile d'y aller par quatre chemins : elles ont sans doute rameuté le plus de spectateurs sur le site bucolique et boisé du festival, chacune d'elle ayant démontré - s'il fallait encore en fournir la preuve - que leur succès était bien à la hauteur de leur talent.
Car, qu'il s'agisse du duo Anglais Ting Tings ou des très en vogue Gossip, autant dire que sur scène, ces deux groupes ont de l'énergie à revendre ! En interprétant leurs singles cultes respectifs (That's Not My Name pour les premiers, Standing In The Way Of Control pour les seconds), les deux combos se révèlent à la fois explosifs et à l'aise sur scène, drôles et investis.

En revanche, s'il y avait bien un groupe qui jouait un peu à l'aveuglette et en terre relativement inconnue, c'est bien Zone Libre, furieux et étrange trio noise-rock emmené notamment par le guitariste Serge Teyssot-Gay de Noir Désir. Pas forcément connu de tous, le groupe joue accompagné des rappeurs Casey et Hamé pour offrir un set totalement décapant d'énergie. Sorte de rap urbain mélangé à un rock bruitiste, sa musique fait dans l'artillerie lourde, permettant au musiciens de pousser l'électricité des guitares dans ses derniers retranchements et aux deux MCs de s'appuyer sur des textes revendicatifs, rappés et à haute tension, dont on peut vite devenir accros !
Moins radicaux mais tout aussi captivants, les Américains expérimentateurs de Tv On The Radio jouent à 23 heures sur la petite scène pour proposer un set maîtrisé et hybride, où sont mêlés expérimentations jazz apportées par un saxophone fou, relans rock impeccablement exécutés sur les morceaux Staring At The Sun et Playhouse et ambiances gospels.

Défection de Santigold oblige, c'est finalement peu avant 22h que l'on se retrouve sur la grande scène le maître du Human Beat Box, Rhazel des Roots, accompagné de son acolyte DJ Mix Master Mike des Beastie Boys. Malgré quelques problèmes de son, le bonhomme s'en sort haut la main, gagnant la séduction du public notamment par son remix tonitruant de Killing In The Name de Rage Against The Machine et par sa technique vocale impressionnante qui lui donne la capacité de tenir une ligne de basse, une rythmique de batterie et d'assurer le chant en ayant pour seul et unique instrument sa bouche.

Un détour rapide du coté de l'électronique synthétique d'Etienne de Crécy sur la grande scène au dans la nuit et nous voilà satisfaits d'une Garden Nef Party 2009 dont le cru restera certainement dans les annales.