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Paléo Festival

Nyon, du 21 au 26 juillet 2009

Live-report rédigé par Aurélien le 31 juillet 2009

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Après les hauteurs de Berne quelques jours plus tôt, retour en suisse romande, dans le canton de Vaud, pour mettre un point final à notre trilogie estivale des festivals suisses. Direction les alentours de la ville de Nyon, proche de Genève, pour assister à la 34ème édition du très convivial Paléo Festival situé à l’orée d’une forêt, sur l’immense plaine de l’Asse. Sur place, c’est quelques six scènes qui vous attendent sur le gigantesque site, prêtes à vous offrir une brochette d’artistes divers et variés allant du rock ou de la chanson française, à la musique traditionnelle indienne, pays hôte de l’édition 2009 du festival. Bref, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs.

Pour notre part, en ce mardi 21 juillet, une programmation musicale rock riche et attrayante nous attend, afin de démarrer en beauté cette longue semaine sans répit. Après quelques dizaines de minutes plus tôt passées dans les bouchons sur l’autoroute, puis ayant soigneusement parqué notre véhicule dans un coin repérable, histoire de s’éviter une future chasse au trésor fatigante pendant la nuit, nous voici enfin arrivés aux portes du festival, sous un soleil de plomb et sans l’ombre d’un nuage, pour assister au premier concert du jour sous le grand chapiteau.
On y retrouve la chanteuse Anaïs, délivrant avec panache sa variété française, bons musiciens à l’appui, devant un public déjà bien fourni. La demoiselle s’avère être bien plus qu’une simple ambassadrice de son tube Mon Coeur Mon Amour, délivrant une prestation musicale sportive et n’hésitant pas à mouiller son short pour l’occasion. Mention spécial à son guitariste qui a rendu littéralement la foule hystérique à coups de riffs d’AC/DC et de Nirvana avant d’entamer son tube précédemment cité.

Très bonne mise en jambe, avant de passer du côté de la grande scène du Paléo, une infrastructure colossale pouvant accueillir le gros des festivaliers en temps de concert, pour suivre la première représentation réellement intéressante de la soirée, les Gossip. Le groupe américain qui doit sa renommée à son imposante chanteuse Beth Ditto, foule les planches du Paléo pour la première fois. Ces derniers interpellent rapidement leur auditoire, de un par la physionomie hors norme de leur chanteuse et de deux par leur musique qui s’avère puissante et efficace, mélange entre punk rageur et soul vibrante. Le groupe parvient à ravir ses fans présents en nombre aux premiers rangs, tout en initiant de nombreux curieux loin derrière, à force de livrer des titres qui font mouche, à l’instar du tube Heavy Cross, permettant à l’immanquable chanteuse d’en mettre plein la vue avec son impressionnant organe vocal. L’heureuse assemblée sue et saute en chœur avec l’américaine qui se permet même de finir le show par un bain de foule humide.

Pas le temps de chômer que nous voilà, quelques centaines de mètres plus loin, de nouveau debout sous l’étouffant chapiteau pour découvrir une des grandes étoiles montantes suisses, la jeune Sophie Hunger. Cette dernière, maîtrisant sa voix avec une rare précision, tantôt emporte l’auditoire dans des contrées mélodiques magiques comme seul Jeff Buckley pouvait le faire, tantôt envoie gros comme par exemple avec son éclatant titre Round And Round. La jeune zurichoise et ses guitares, accompagnés de musiciens jazz, trombones à coulisse, flûtes ou autres xylophones, ensorcellent les quelques milliers de têtes curieuses, présentant un concert plus rock qu’à l’accoutumée selon les experts. Tout y est pour enchanter un public abasourdi et ce n’est pas sa ravissante reprise de Le Vent Nous Portera des Noir Désir, dans un français hésitant, qui est là pour nous contredire. Conclusion des une heure et quart de concert, on est bien en face d’une jeune artiste prometteuse à placer illico dans le panier des révélations musicales du festival.

Place maintenant à une des deux grosses têtes d’affiche de la soirée, résolument rock, les anglais de Kaiser Chiefs prennent l’espace de la scène principale devant un auditoire ravi. Les cinq membres du groupe ont pris du galon depuis leurs débuts en Suisse, quelques années plus tôt, passant d’une petite salle bondée à Fribourg, aux grands airs nocturnes d’un festival archi-comble. Étiquettes de rock stars collées aux basques, les anglais gèrent très bien la transition, jouant juste et fort leurs gros morceaux fédérateurs à l’image du déchaîné I Predict A Riot, de l’énervé Everyday I Love You Less And Less ou encore du mélodique Ruby, rassemblant la foule sur chaque refrain dans un chant passionné. L’agité chanteur Ricky Wilson comble chaque recoin de la scène, passant de gauche à droite et de droite à gauche, jouant avec la foule à son jeu favori qui consiste à compter « un, deux, trois » avec ses doigts et de faire crier le public en réponse, entre deux chansons.
De plus, les bouillonnants anglais ne lésinent pas sur leurs derniers titres, faisant la part belle aux synthétiseurs sans pour autant jeter aux oubliettes leurs grosses guitares, comme par exemple sur le motivant Never Miss A Beat et le remarquable Good Days Bad Days.
Ainsi, pour résumer, interaction maximale entre le groupe déchaîné et l’assemblée enchantée pour un concert réussi, constat indéniable à la fin de ce bon moment passé en la compagnie de Kaiser Chiefs.

Petit détour vers les stands de nourriture, le ventre plein, mélangé à quelques mousses plus tard, il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin au sein de la masse humaine figée devant l’imposante scène. Des milliers de fans ayant déjà pris place depuis la fin du concert, c’est un peu excentré qu’on se retrouve pour célébrer le retour des rodés musiciens de Placebo sur les bords de l’Asse. On découvre pour la première fois aux côtés de Brian Molko et de Stefan Olsdal, le petit nouveau Steve Forrest à la batterie. Le trio rock a vraiment l’air heureux de jouer ensemble ici ce soir et nous le fait savoir. Pour l’occasion, quelques musiciens anonymes, tous vêtus de blanc, postés en arrière plan loin des paillettes, sont là pour les soutenir sur scène, dans un souci de richesse et de profondeur sonore.
Les tubes s’enchaînent pour le plus grand plaisir d’une assemblée demandeuse, Every You Every Me, Special K, Infrared, The Bitter End, dans une explosion rock des plus réussies. La foule remue, le chanteur se fâche, sermonnant la les gens d’arrêter de pousser pour ne pas compresser les groupies postées aux premières lignes et menaçant de quitter la scène. Pas très rock’n’roll, Brian Molko reçoit une volée de sifflets, en réponse à ses paroles moralisatrices, d’une foule adulte n’appréciant guère les sermons.
Puis le concert redémarre instantanément dans la bonne humeur, morceaux tirés du dernier opus à la clé, à l’instar de l’efficace Battle For The Sun ou encore du multi instrumentale For What It’s Worth, jusqu’à la dernière note. Le groupe quitte les lieux sous un tonnerre d’applaudissements sur le coup des 1h du matin.

Mais ce n’est pas encore l’heure d’aller se coucher, les excellants White Lies nous attendent sous le chapiteau pour se faire connaître auprès d’un public romand d’amateurs. Ces derniers, comme quelques jours plus tôt au Gurtenfestival, livrent un bon concert rock, très sombre, tenu d’une voix de fer par leur chanteur Harry McVeigh. Petit couac quand même, lorsque le groupe souhaite offrir à la foule un cover pour la remercier de son chaleureux accueil nocturne, un synthétiseur récalcitrant les lâche. Néanmoins, rien n’échappe à l’équipe de Sound Of Violence qui, bien informé, vous révèle le titre : rien de moins que The Rip des Portishead. On ne peut que pester contre la technologie dans ces cas-là.

Toutefois ce n’est pas ce petit incident qui sapera notre moral, au plus haut après cette première journée passée au Paléo Festival. On se permet de flâner un moment au bar des artistes, de croiser au détour le batteur tout tatoué des Placebo, puis en route vers les bras de Morphée. Une bonne nuit réparatrice méritée, puis ce sera reparti le lendemain, pour une autre soirée mastoc au sympathique Paléo Festival.
artistes
    Placebo
    Kaiser Chiefs
    Gossip
    White Lies
    Sophie Hunger
    Anaïs
    Julien Doré
    The Bianca Story
    La Chanson Du Dimanche
    Daily Bread
    Izia
    The V.A.C.
    Peter Kernel
    Kirls In The Kitchen