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Paléo Festival

Nyon, du 21 au 26 juillet 2009

Live-report rédigé par Aurélien le 3 août 2009

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Vendredi au Paléo en compagnie de toute la Suisse romande travailleuse le jour, venue décompresser en musique la nuit, après une semaine de juillet laborieuse. Les travées festives du festival sont bien remplies, à la limite du bouchon, irriguant les scènes d’un flot de mélomanes désireux de décibels, pour la plus belle affiche de la semaine aux goûts de certains et de certaines.

Pour une entrée en matière, d’un côté la chanson française des gars de La Rue Ketanou sous le chapiteau, de l’autre le ska-punk des espagnols de La Pulqueria sur la grande scène, la programmation des lieux se veut variée et européenne, toutefois c’est le pop/rock du français Pep's qui retient notre attention et celle d’un trop grand nombre de personnes malheureusement incapables de prendre place sous le Club Tent, faute de place, et obligés tant bien que mal de profiter du concert depuis une distance respectable.
Le grenoblois à la guitare électrique fait sensation depuis quelques temps, attirant le feu des projecteurs sur sa musique simple mais efficace, à l’instar de son titre entêtant Mélodie et de son tube radiophonique Liberta, connus par coeur malgré nous. Il plaît à la foule présente à ses pieds, dévoilant le reste de son album ignoré par l’auditeur lambda.

Pas le temps de rester jusqu’au bout, par souci logistique, on préfère anticiper un mouvement de foule et se diriger sous le chapiteau, déjà bien rempli, pour attendre le très people Peter Doherty. En jouant des coudes, on obtient un emplacement décent dans l’axe de la scène, juste de quoi permettre d’être témoin de l’entrée du jeune homme. Seul sur scène, guitare acoustique sous le bras, chapeau boulonné sur sa chevelure brune, l’artiste nous envoie chanson après chanson avec une facilité déconcertante, sans aucune pudeur.
Ce dernier a un secret pour tenir le coup en cet fin d’après-midi estival, une bonne bouteille de vin rouge qu’il ne se prive pas de vider verre par verre, entre chaque morceau. Le jeune anglais livre une prestation entre titres tirés de son propre album solo et ceux appréciés sous l’ère Babyshambles. Le public de groupies est aux anges devant Peter le diablotin, n’hésitant pas à jeter de nombreuses offrandes à leur dieu vivant, soutien-gorges par-ci, chapeaux par-là, tout y passe.
Le musicien ne se laisse pas déconcerter pour autant, jouant à perfection son mélancolique 1939 Returning, son tendre New Love Grows On Trees, son remarquable Arcadie ou encore l’émouvant Salomé. Ambiance intimiste devant plusieurs milliers de personnes, félicitations à Peter Doherty, il fallait le faire.

On se remet tranquillement de la claque Peter Doherty devant une assiette nordique bien copieuse, avec en fond sonore les excités de Ska-P venus faire sauter le Paléo au rythme de leur ska/punk déluré et militant. On aperçoit tantôt le chanteur déguisé en pape pour dénoncer le pouvoir mis en place au Vatican actuellement, tantôt un taureau pour revendiquer l’abolition de la corrida. Les espagnols font le show, apportant un peu de chaleur humaine tout droit débarquée du sud, ravissant les festivaliers jeunes ou moins jeunes.
Anticipant un succès probable de Charlie Winston sous le chapiteau, on se force de le regagner promptement. Cependant, à notre plus grande stupéfaction, la grande tente déborde littéralement de monde, rappliquant pour voir en chair et en os le jeune Hobo. L’anglais, vêtu d’un gilet et portant un chapeau noir, très classe, arrive sur scène dans une frénésie vibrante. Le musicien électrise un auditoire déjà conquis avec son ingénieuse indie/pop, sourires aux lèvres, jouant les titres tout droit sortis de son génial album, Hobo, à l’instar du fédérateur In Your Hands ou de l’archi connu Like A Hobo, chanté en chœur par la foule toute entière. Un climat euphorique pour un concert intense et riche en prouesses scéniques, on pense aux danses originales de l’artiste, à son étonnant solo de human beatbox ou à son petit spectacle aquatique sur tambour. Le jeune anglais donne tout sur scène, allant jusqu’à se faire une petite entaille au visage, après avoir gigoté dans tous les sens pour divertir une assemblée assujettie. Magnifique confirmation de Charlie Winston qui, on en est sûr, fait encore grimper sa cote de sympathie auprès des festivaliers après ce concert mémorable.

Sans transition, fin de soirée musicale sous les beats de l’illustre dj Fatboy Slim, transformant le parterre de la grande scène du Paléo Festival en dancefloor géant. L’anglais fait danser son monde pendant une heure et demie avec des sonorités drum'n'bass, hip-hop ou encore rock, mélangeant les styles et les couleurs pour le meilleur des rendus. Le bonhomme semble minuscule au centre de la monstrueuse structure, heureusement que le show de lumières et autres lasers sur fond de vidéos délirantes occupe l’espace.
Puis, usé, on se décide à terminer notre nuit auprès des loufoques Naïve New Beaters sous le Club Tent. Français d’origine, américains de cœur, le décalé David Boring et ses deux compères farfelus nous envoient un son rétro explosif, sorte de mélange des genres, entre électro et rock, pour un pari sonore gagné. Un show minimaliste appréciable, à prendre obligatoirement au second degré, fait guise de dessert, pour un menu musical goulu des grands vendredi soirs au Paléo Festival.
artistes
    Fatboy Slim
    Peter Doherty
    TV On The Radio
    Charlie Winston
    Naive New Beaters
    Toboggan
    Josef Of The Fountain
    Ska-P
    Zone Libre vs Casey & B. James
    La Pulqueria
    Tumi And The Volume
    Ska Nerfs
    La Rue Ketanou
    Pep's
    La Casa
    Erik Truffaz & Malcolm Braff
    Karsh Kale & MIDIval Punditz
    Achanak
    Jaipur Maharaja Brass Band