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Paléo Festival

Nyon, du 21 au 26 juillet 2009

Live-report rédigé par Aurélien le 4 août 2009

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Samedi ensoleillé en guise de dernier jour pour l’équipe de Sound Of Violence au Paléo Festival de Nyon. Les lunettes noires scotchées sur un nez rougi, on se balade au beau milieu des familles venues en masse passer une soirée musicale en ces lieux, profitant d’une programmation douce et conviviale, plaisant incontestablement à tous les goûts, la folk de Tracy Chapman pour les jeunes demoiselles aux cœurs tendres, le poète Francis Cabrel pour les oreilles des parents expérimentés, Santigold et Cold War Kids pour les adolescents révoltés, ou vice versa.

La foule cuit sous un soleil de plomb en compagnie d’une Ayo rayonnante, comme à son habitude, sur la grande scène. Le contraste est saisissant avec le déluge de pluie essuyé il y a une semaine de cela sur les hauteurs montagneuses du Gurtenfestival à Berne, ayant presque contraint les organisateurs à interrompre la prestation de la belle artiste, par craintes de courts-circuits ou autres électrocution. La demoiselle aux pieds nus, vêtue de bleu et de blanc, est toujours aussi radieuse et généreuse avec son public, répliquant à la lettre son concert d’il y a quelques jours, offrant également une reprise appréciée de I Want You Back des Jackson 5, devant un public jovial et dansant, pour un moment en musique agréable.

Des fourmis dans les jambes nous poussent à tenter le grand saut sonore, sous le chapiteau, en compagnie des Ogres de Barback et de leur musique festive, entre chanson française, ska et rock, le tout chanté avec pertinence en français. Le quatuor sait mettre l’ambiance et réussi un bon concert, faisant danser petits et grands.
Pendant ce temps, Tracy Chapman fait son entrée à quelques centaines de mètres d’ici, pour ravir des milliers de spectateurs preneurs. L’appréciée américaine prend place seule sur scène, guitare acoustique et simple chaise en bois, à la place des tonnes de matériel requises par d’autres artistes en temps normal, la vision peut étonner. Mais sans surprise, la magie prend forme, une voix extraterrestre, écorchée, gorgée d’émotion, distille cette folk si particulière qui fait le succès de la chanteuse et le ravissement de l’assemblée.

Curieux de découvrir d’autres artistes sur scène, on s’achemine sous le Club Tent, pour soutenir La Grande Sophie et sa musique qui ne lésine d’habitude pas sur les guitares. Toutefois la demoiselle semble s’être calmée, défendant un dernier album plus mélodique et touchant à la fois.
Mais notre attention s’égare en un clin d’oeil, lorsque l’on découvre sur nos montres suisses qu’il est temps de passer au chapiteau, pour se faire une idée sur la curieuse new-yorkaise Santigold. L’artiste bling-bling, entourée de deux choristes du plus bel effet, chorégraphiant chaque titre, nous balance une musique fraîche et originale. A la croisée des genres, entre hip/hop, ragga et rock, la dame plaît. Même si cette dernière nous avoue souffrir de maux de gorge, son concert n’est pas bâclé pour autant.

Place au vieux briscard Francis Cabrel et sa chanson française rêveuse, devant des milliers d’âmes attentives. L’homme est un vrai orfèvre des mots, prouvant largement ses capacités à transporter son auditoire au fil des ans. Un grand moment d’intimité entre le français à l’accent chantant et les festivaliers émus de pouvoir scander les paroles immortelles d’un chanteur intergénérationnel.
Malgré les grands frissons provoqués par l’artiste, on se force à refaire la navette, direction le chapiteau pour le dernier moment musical de la soirée, auprès des américains de Cold War Kids. Les garçons arrivés tout droit de Long Beach sont là pour livrer un son très rock, avec un petit-je-ne-sais-quoi faisant tout le charme du quatuor, entre expérimentations harmoniques et rigueurs. Le groupe fait plaisir au public de connaisseurs présent dans la salle, offrant un set consistant et de bonne facture, à l’instar du beau morceau I’ve Seen Enough, de l’ingénieux We Used To Vacation ou encore de la complainte Hang Me Up To Dry, tous incontournables aux yeux des puristes.

Indubitablement la meilleure prestation de la soirée, pour finir en beauté une semaine riche en musiques et en émotions, du côté des hectares bucoliques du Paléo Festival. Vivement l’année prochaine pour vivre la 35ème édition d’un festival extrêmement convivial et très prisé dans toute la romandie.
artistes
    Tracy Chapman
    Ayo
    Santigold
    Cold War Kids
    Caravan Palace
    Grace
    Evelinn Trouble & Trespassers
    DatA
    Kate Wax
    Nancy Glowbus
    The Proteins
    Francis Cabrel
    Les Ogres de Barback
    La Grande Sophie
    Debout Sur Le Zinc
    Zedrus
    Raghunath Manet
    Karsh Kale & MIDIval Punditz
    Musafir - Gypsies of Rajasthan
    Jaipur Maharaja Brass Band