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Rock en Seine

Paris, du 28 au 30 août 2009

Live-report rédigé par Fab le 30 août 2009

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Bien que difficilement remis de ses émotions de la veille, le public du festival Rock en Seine était une nouvelle fois présent en masse en ce samedi 29 août pour une seconde journée placée sous le signe du rock à guitares, du punk et même du métal, une brochette de jeunes loups et légendes vivantes devant se succéder tout au long de la journée. De quoi oublier le forfait d'Oasis la veille, mais aussi se remémorer quelques souvenirs en compagnie de Faith No More, The Offspring ou encore Billy Talent.

 

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Place toutefois aux Noisettes sur la Grande Scène dès 15h. Popularisés outre-Manche depuis plusieurs mois par une série de singles tous plus brillants les uns que les autres, les trois anglais se voient ainsi offrir une occasion de briller en terre parisienne face à une large audience. En laissant de côté ses choristes et son clavier, le groupe semble avoir pris le parti de revenir à un son plus brut et simple, quand bien même la présence d'un quatrième musicien à la basse ou la guitare leur offre de nouvelles perspectives sur de nombreux titres. A l'exception de Don't Give Up et Scratch Your Name, ce sont les chansons tirées du récent Wild Young Hearts que l'on retrouve en tête de liste une demi-heure durant, les excellents Don't Upset The Rythm, Saturday Night ou Every Now And Then offrant la possibilité à Shingai Shoniwa de faire observer une voix sublime mais aussi d'escalader la structure de la scène puis de s'y pendre par les pieds sans la moindre crainte pour le plus grand bonheur du public. Peut-être moins énergiques qu'à leur habitude, les Noisettes ont malgré tout marqué des points ce soir dans l'optique de leur prochaine tournée européenne.
En attendant que le tour d'Ebony Bones ne se présente, un rapide détour vers la Scène de la Cascade nous permet de juger les capacités de The Asteroids Galaxy Tour dans les conditions live. Si les danois ont récemment connu un certain succès en France avec l'utilisation de leur titre Around The Bend dans un spot publicitaire de la marque Apple, la qualité de leur répertoire est encore trop inégale pour leur permettre de réellement briller. Certes la blonde Mette Lindberg centralise tous les regards alors que les cuivres apportent une touche exotique idéale pour l'été, mais bien peu de souvenirs semblent subsister une trentaine de minutes plus tard.

 

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De retour sur la scène principale du festival pour assister au set d'Ebony Bones, le public n'est pas au bout de ses surprises en voyant débarquer une troupe de musiciens déjantés, bariolés, déguisés... et obéissant au doigt et à l'œil de la fantasque londonienne. Plus que la musique rythmée et calibrée pour initier toutes sortes de danses et des chansons manquant trop de liant pour réellement se démarquer les unes des autres, c'est l'énergie que l'ensemble des musiciens se plait à déployer que le public salue, notamment lorsque le très efficace The Muzik se fait entendre à mi-chemin. Pas étonnant dans de telles conditions que la réputation de Ebony Thomas repose plus sur ses concerts que sur un album somme toute peu convaincant.
Place aux guitares avec les écossais de Dananananaykroyd, renforcés pour l'occasion par un septième musicien en raison de la fracture du coude dont souffre encore leur batteur et vocaliste John Baillie Junior. Après une ouverture en fanfare face à un public encore incrédule, le groupe pousse l'accélérateur avec son punk bon enfant à l'énergie communicatrice. Le public, sans cesse harangué, se laisse prendre au jeu et applaudit chaleureusement le combo après chaque titre, les accrocheurs Black Wax ou Pink Sabbath réussissant leur effet avant que Some Dresses ne se révèle comme le temps fort du set alors que le groupe parvient avec brio à scinder en deux la fosse sous la direction de ses deux vocalistes et de reprendre le cours de la chanson. Si une frange du public se lasse et quitte les lieux avant la fin du concert, la foule salue avec entrain ses héros du soir, lesquels le lui rende bien en descendant successivement dans la fosse pour adresser moult remerciements aux premiers rangs. Avec de l'énergie à revendre et un savoir-faire scénique impressionnant, Dananananaykroyd ont une fois encore fait preuve de leur singularité.

 

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Place ensuite aux canadiens de Billy Talent, bruitistes et volontaires, et parmi les plus anciens représentants de la vague emo-punk. Leur énergie est à saluer, tout comme celle qu'une frange du public met en œuvre, mais c'est vers The Horrors que les regards se tournent. Après avoir franchement créé la surprise avec leur album Primary Colours produit par Geoff Barrow, les cinq anglais se montrent fidèles à leur réputation dès les premières minutes : froids et distants, mais aussi charismatiques à l'image de leur inquiétant leader Faris Badwan arpentant sans cesse la scène, les cinq musiciens livrent une performance hypnotique de grande qualité en dépit d'une qualité acoustique laissant à désirer. Si les fans de la première heure ont aussi l'occasion de se réjouir à l'heure de retrouver Count In Fives, moment choisi par Tomethy Furse et Spider Webb pour échanger la basse et le clavier, ce sont au final les excellents Mirror's Image, Who Can Say et le long Sea Within A Sea, en clôture de set, qui auront marqué le concert. De jour comme de nuit, face à un public concentré ou plus diffus comme ce soir, The Horrors sont bien la révélation attendue.

 

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L'appel de la Grande Scène, et plus précisémment de The Offspring, nous ramène alors une quinzaine d'années en arrière, à une époque où la formation américaine régnait sans partage en alignant les singles de son album Smash. A en voir Dexter Holland et Noodles, le temps a à l'évidence fait son œuvre, mais dès les premières notes du concert, via You're Gonna Go Far, Kid, le public entassé massivement entre en transe durant près d'une heure. En faisant preuve d'une énergie tout aussi contagieuse qu'au premier jour et avec leurs mélodies punk sans pareilles, The Offspring rencontrent le plus impressionnant succès populaire du jour, celui-ci étant bien entendu porté par une flopée titres dont les refrains sont repris en cœur par la foule. Les plus anciens fans se voient ainsi gratifiés de Self Esteem, Come Out And Play ou Gotta Get Away, alors que ceux ayant découvert la formation lors de la sortie d'Americana ne sont pas en reste avec Pretty Fly (For A White Guy), Why Don't You Get A Job ou même The Kids Aren't Alright. Certes une poignée de titres ne semblent pas réellement au niveau de leurs prédécesseurs, notamment lors d'une interprétation catastrophique en solo au piano, mais la satisfaction l'emporte aisément à l'issue du concert. The Offspring n'est pas encore mort, loin de là.
La transition est pour le moins radicale alors que Calvin Harris a déjà débuté sa grande messe dansante à quelques centaines de mètres de là. Le public est survolté, le sol transformé en un dancefloor géant, et les basses assommantes, samples et autres sons synthétiques rythmes un concert dont l'intensité se rapproche de celle connue lors de la venue de Justice une année plus tôt. Sans forcer son talent, l'écossais dispose après seulement deux albums d'un nombre conséquent de singles tous taillés pour le live en dépit de l'absence de ses différents invités vocaux et en sait en profiter : Acceptable In The 80s, The Girls, I'm Not Alone ainsi que le récent Ready For The Weekend lui permettent de justifier une aura grandissante. A vingt-cinq ans à peine, Calvin Harris voit s'ouvrir une voie royale à ses pieds, et les prestations live du calibre de celles de ce soir ne pourront sans doute que renforcer son emprise.

 

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Si Birdy Nam Nam se voient chargés d'animer les dernières heures de la soirée, c'est bien avec Faith No More que ce samedi s'achève pour de nombreux festivaliers. Tous affublés d'un costume, les membres du groupe, dont un Mike Patton tout aussi impressionnant physiquement que vocalement, lancent leur concert avec une surprenante reprise de Peaches & Herb avant de parcourir l'ensemble de leur répertoire durant plus d'une heure. Un concert qui, une fois la curiosité passée, n'aura que difficilement convaincu les non initiés venus juger l'espace de quelques minutes l'état de forme de l'une des légendes des années 90.
artistes
    Faith No More
    The Offspring
    Billy Talent
    Ebony Bones
    Noisettes
    Birdy Nam Nam
    Calvin Harris
    The Horrors
    Dananananaykroyd
    The Asteroids Galaxy Tour
    Kitty Daisy and Lewis
    School Of Seven Bells
    Yann Tiersen
    Zône Libre Vs Casey & B. James
    Jill Is Lucky
    Cheveu