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Caribana Festival

Crans-sur-Nyon, du 9 au 11 juin 2010

Live-report rédigé par Aurélien le 14 juin 2010

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vendredi 11
Je suis reparti pour un dernier tour, sur les paisibles rives du lac Léman, pour assister à ce qui sera la seule et unique soirée qui n’affichera pas complet pour ce Caribana Festival cuvée 2010. La faute à qui? Je me le demande, car du côté musical, sans être éclatante, la programmation du jour qui nous est proposée, est quand même pour le moins intéressante, avec dans les rôles principaux, l’australienne Micky Green, le français Yodelice, les danois d’Asteroids Galaxy Tour et pour finir, le groupe britannique Faithless. On a donc affaire à une belle brochette d’artistes divers et variés. Alors, il faudrait peut-être chercher la cause de cette étonnante désaffectation du côté de la météo, en se disant que les festivaliers absents, en ce vendredi soir, sont tout simplement de grands prévisionnistes capables d’anticiper l’orage estival qui s’abattra sur nos pauvres têtes dès les premières notes du concert de Mickey Green.

Mais avant cela, commençons par le commencement. 19h45, sous un ciel clément, la joyeuse troupe britannique Oi Va Voi débarque sur la grande scène. Même si la foule n’est pas encore au rendez-vous, la drôle de bande, qui défend son dernier album Travelling The Face Of The Globe, m’offre une mise en bouche sonore plaisante. Et transporté par la riche instrumentalisation de Oi Va Voi, incluant un violon, une trompette et une clarinette klezmer, c’est le voyage autour du monde garanti.

Une heure plus tard, je me téléporte devant la scène du Lac où doit se produire le français Yodelice. Ce dernier, riche du succès radiophonique de titres tels que le très folk Sunday With A Flu ou encore l’accrocheur Free, se permet une prestation scénique plus expérimentale où la durée des morceaux s’allonge dans la force et l’émotion. Bien plus qu’un faiseur de tubes, on découvre avec surprise et satisfaction un artiste affirmé qui est plongé tout entier dans un réel univers musical. A deux pas de Tim Burton, le monde à Yodelice gravite autour d’un arbre mystérieux planté au milieu de la scène qui incarne son dernier album Tree Of Life. Ses musiciens, au nombre de trois, sont ténébreux et portent pour l’un le chapeau haut-de-forme et pour l’autre des bretelles, ainsi que d’occultes maquillages noirs accompagnés de plumes de corbeaux. Le public apprécie le tableau, communiant jusqu’au morceau final, qui s’avère être une sorte de transe angoissante faite de cris humains.

Encore un peu secoué par la claque scénique que je viens de recevoir, une halte s’impose dans un des nombreux stands de nourriture proposés aux quatre coins du festival. Am stram gram, ce soir ce sera indien. Juste le temps de finir mon assiette, que j’entends au loin retentir une batterie, annonciatrice des débuts sur la grande scène de l’australienne Micky Green et de sa voix soul. Riche d’un nouvel album, cette dernière vient en faire la promotion devant un public de plus en plus fourni. Plus blonde que jamais, la plantureuse australienne chante et aligne les titres avec nonchalance. Dans le lot, je reconnais les éternels tubes de son premier album, ainsi que Oh son dernier single. Mise à part ces derniers, l’ensemble des chansons est un peu répétitif, lassant une assemblée trempée par l’orage qui s’est déclaré au-dessus des têtes. La chanteuse, habillée d’un short taille haute à la manière des années soixante, ainsi que d’un haut à rayures bleues et blanches façon petit marin, ne tiendrait pas deux secondes sous les grosses gouttes. Mais heureusement, la foule présente avait prévu le coup, dégainant anoraks et parapluies plus vite que son ombre, afin de tenir jusqu’au bout de ce concert sans histoire.

Bien mouillé, mais rassuré par la récente accalmie de mère nature, je me fige à nouveau devant la scène du Lac sur le coup des 23h où devraient arriver les danois de The Asteroids Galaxy Tour. Décidé à ne rien louper du spectacle à venir, je me poste non loin de la scène. Bon réflexe de ma part, car dès l’arrivée des six musiciens, l’ambiance est au rendez-vous. Indiscutablement, la très jolie Mette Lindberg, de rose et d’argent vêtue, y est pour quelque chose. Sa tignasse à frange dorée captive l’auditoire en musique et en mouvement.
Fondatrice du groupe aux côtés de Lars, le bassiste au bonnet et lunettes de soleil, la belle envoie son flow vocal de bien belle manière. Accompagnée par ses boys nordiques, elle offre au public l’occasion perpétuelle de se trémousser sur de biens beaux morceaux. Lady Jesus, The Sun Ain't Shining No More, Around The Bend, sont survolés avec brio. Puis, à quelques minutes de devoir couper le son à cause du début imminent de Faithless sur la grande scène, les danois finissent en apothéose sur The Golden Age, repris en chœur par la foule et obligeant le groupe à faire un court rappel avant de baisser pour de bon le rideau d’un concert très réussi.

Et donc, minuit et des poussières au cadran de ma montre, Faithless débute son set. Explosion de voix et de synthés pour le duo britannique. Présent pour nous dévoiler en grandeur nature son nouvel effort studio, The Dance, le groupe livre un très belle prestation. La scène, tantôt colorée de lumières rouges, tantôt de lumières bleues, colle parfaitement à l’ambiance de leurs morceaux fleuves flamboyants. Tel un sorcier, Rollo Armstrong a fait cessé la pluie grâce à ses célèbres incantations vocales typées, sur fond électro. Vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise ouverte blanche, le chanteur, qui impose par son charisme artistique, déclare tout haut à quel point il est satisfait de faire son retour sur les bords d’un lac Léman des plus humides.
Le mélange d’anciens et nouveaux morceaux est efficace, faisant sauter la foule comme un seul homme, jusqu’à la fin d’un concert, qui mettra un point final à ma visite à Nyon.

Cependant, peu de regrets, car mon retour est déjà programmé sur les hauteurs de cette charmante ville lacustre. Dans un mois, j’irai à la rencontre du grand frère, le célèbre Paléo Festival !

artistes
    Faithless
    The Asteroids Galaxy Tour
    Micky Green
    Thomas Dybdahl
    Yodelice
    Oi Va Voi
    Lea Lu
    Highpeaks
    SoulCream