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Solidays

Paris, du 25 au 27 juin 2010

Live-report rédigé par Fab le 28 juin 2010

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Tous les ans à pareille époque, irrémédiablement, les mêmes commentaires se font entendre à propos du festival Solidays : programmation trop hétérogène, public adolescent parfois à la limite du supportable et horaires de passage des artistes mystérieusement gardés secrets jusqu'à la dernière minute. Mais tous les ans, l'événement de l'ouest parisien fait le plein et sait satisfaire tous les publics de par la variété des artistes rassemblés. Sans surprise, ce vendredi 25 juin 2010 n'a pas échappé à la règle !

Alors que le site de l'hippodrome de Longchamp se remplit copieusement dès l'ouverture des portes à 16h, les premières heures de l'édition 2010 du festival sont principalement consacrées aux découvertes. Comme la tradition le veut, les stands d'associations sont nombreux mais le jeune public se rue d'emblée vers les animations de maquillages et de saut à l'élastique. Dès 17h, une heure durant, trois artistes amateurs sélectionnés en partenariat avec la RATP, Young Bellie Wild, Miss White And The Drunken Piano et Namaste, sont chargés de faire leurs preuves, mais c'est avec Winston McAnuff, sur la scène principale, que le festival prend véritablement son envol. Sous une chaleur de plomb, le vétéran jamaïcain du reggae fait mouche face aux nombreux curieux allongés dans la verdure ou agités dans les premiers rangs de la fosse. Une entame en douceur et bon enfant, alors que les premiers décibels sont en passe de se faire entendre quelques dizaines de mètres plus loin sur la scène Bagatelle...

 

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Attendus par quelques dizaines de fans impatients, Laura-Mary Carter et Steven Ansell, aka Blood Red Shoes, se font attendre quelques minutes avant de prendre place derrière leurs instruments. Tous deux placés au centre de la scène, les jeunes anglais font une fois encore preuve de leur aisance scénique et d'une complicité artistique jamais démentie. Les discours envers la fosse se font rare mais les riffs aiguisés de la formation de Brighton font des merveilles et déclenchent les premiers slams et pogos du jour alors qu'une lance à incendie arrose copieusement les plus excités et rafraichit les esprits. Si les premières minutes du set font la part belle au premier album du duo avec une sélection de titres très immédiats (It's Getting Boring By The Sea, I Wish I Was Someone Better...), son successeur paru il y a quelques mois, Fire Like This, est très largement revisité et même chargé de conclure le show avec un Heartsink imparable et salué par un réel enthousiasme de l'audience.

 

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Nouveau changement de scène... et d'ambiance. De retour sur la scène Paris, la nouvelle égérie de la pop française, Olivia Ruiz, draine un public aussi large que sage et discipliné. Si les compositions de la française semble prendre une tournure plus musclée sur scène avec un orchestre pouvant compter jusqu'à une dizaine de musiciens simultanément, jamais la foule ne semble réellement tomber sous le charme, et ce même lorsque sont proposés les titres les populaires de son répertoire (Les crêpes aux champignons, Elle Panique, La Femme Chocolat...) ou lorsque son compagnon Mathias Malzieu (Dionysos) surgit pour un duo bien rodé. Loin son image d'ancienne candidate de la Star Academy, Olivia Ruiz possède de réels atouts mais ne sera jamais réellement parvenue ce soir à conquérir un public qui n'est simplement pas le sien.
A contrario, ce même public se déchaîne dans la foulée face aux très attendus américains de N.E.R.D. pour un show... à l'américaine ! Basses surpuissantes, nombreux featurings vocaux, danseuses dénudées et un brin provocatrices : pour ce retour en France après plusieurs années d'absence, Pharrell Williams et son groupe frappent forts durant l'espace d'une heure en mêlant plusieurs inédits à leurs compositions passées. Peu importe si l'ensemble se veut par instant assourdissant, l'ambiance est au rendez-vous sans aucun temps morts : les bras se balancent, la foule, compacte pour la première fois de la journée, saute et hurle sans discontinuer. A l'évidence, l'hippodrome de Longchamp a ce soir été le théatre du grand retour de N.E.R.D.

 

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La nuit tombe enfin sur Paris et la soirée s'apprête à prendre une tournure plus expérimentale avec Archive. Sur la plus grande scène du site, le groupe est présent au grand complet et mise à l'évidence sur ses plus récentes compositions au grand dam des fans de la première heure et d'une foule présente en masse. Au chant, Dave Pen, Pollard Berrier et Maria Q se relaient avec succès, mais après un court quart d'heure, alors que Finding It So Hard bat son plein, la scène se voit privée de courant et plongée dans le noir, forçant l'ensemble du groupe à quitter les lieux durant de très longues minutes. La reprise est difficile mais voit progressivement le groupe prendre le dessus, notamment sur You Make Me Feel, jusqu'à proposer un final hypnotique avec l'aide d'une assistance conquise.
Quelques minutes plus tard, alors que l'exode massif du public s'effectue vers la scène Bagatelle, Kasabian, euphoriques et conquérants, entrent en action pour proposer la prestation la plus marquante de la journée. Une heure durant, les anglais enchaînent tube sur tube sans le moindre déchet face à un public grisé par les nombreuses sollicitations de Tom Meighan et Sergio Pizzorno. Si les premiers rangs subissent moult pogos, les spectateurs plus en retraits enchainent les pas de danse alors que les Shoot The Runner, Fast Fuse, Empire, Where Did The Love Go? ou Underdog recueillent tous les suffrages et font grimper la température de quelques degrés avant que les inévitables Club Foot et L.S.F (Lost Souls Forever) ne se voient renforcés par les chœurs d'une foule captivée. Charismatiques et impressionnants de maitrise avec un set calibré pour les stades, Kasabian ont pleinement justifié ce soir leur réputation scénique !

 

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Quand bien même la journée a jusqu'alors tenu toutes ses promesses, quelques temps forts sont encore attendus à cet instant. Avec un show tout aussi visuel que musical, Wax Tailor jouit pleinement de sa popularité actuelle pour satisfaire ses nombreux fans encore massés face à la scène Paris sur le coup de minuit, quand bien même une acoustique parfois médiocre et plusieurs intermèdes dispensables refroidissent l'ambiance jusqu'au passage de témoin aux belges de Ghinzu.
Si le site s'est inévitablement vidé d'une partie des spectateurs, l'attente est encore forte et c'est sans difficulté que les cinq musiciens touchent leur cible avec un set similaire à celui proposé depuis la sortie de l'album Mirror Mirror sans oublier l'inévitable sélection de titres phares majoritairement issus de Blow.

 

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De quoi effectuer une transition réussie vers la nuit électronique promise aux oiseaux de nuit après une première journée lancée sur d'excellentes bases en dépit d'un public parfois trop timoré.
artistes
    Ghinzu
    Wax Tailor
    Féfé
    Kasabian
    Hocus Pocus
    Nasser
    Staff Benda Bilili
    Archive
    N.E.R.D.
    General Elektriks
    Curry & Coco
    Olivia Ruiz
    Phoebe Kildeer
    Blood Red Shoes
    Revolver
    Audrey Lavergne
    Smod
    Winston McAnuff
    Les Musiciens du Métro