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Paléo Festival

Nyon, du 20 au 25 juillet 2010

Live-report rédigé par Aurélien le 22 juillet 2010

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Et c’est reparti pour un tour, avec la 35ème édition du Paléo Festival qui démarre chaudement en ce lundi de juillet ensoleillé. Petit rappel en chiffres pour ceux qui ne seraient pas encore au courant de l’ampleur de l’événement, considéré comme le plus grand festival de Suisse. En 2009, c’est plus de 230000 spectateurs, 1455 musiciens et techniciens, 176 concerts, 4300 bénévoles, 8000 campeurs, 215 journaux, sites internet, magazines, radios et maison de disques, qui ont pris part à la grande messe, sur un terrain totalisant pas moins de 84 hectares de surface. Ces données ont de quoi donner le vertige, pour un petit pays comme la Suisse.
Côté programmation, malgré une vague polémique lue et relue dans la presse au sujet de la médiocre qualité de têtes d’affiche issues d’une autre époque (Iggy & The Stooges, Hugues Aufray, Crosby Stills & Nash, ou encore Jacques Dutronc), pour nous, la cuvée 2010 s’annonce toute aussi bonne, voir meilleure en comparaison avec la précédence, avec la venue d’une flopée de groupes britanniques nous les aimons.

Pour commencer cette première soirée, sous un soleil de plomb, les américains de N*E*R*D font leur apparition sur la grande scène. Devant un public encore peu garni, Pharrell Williams et sa bande commencent à mettre l’ambiance en proposant leur célèbre mélange sonore composé de hip-hop, soul, électro et même parfois rock. Trois chanteurs, deux batteries, une guitare, une basse et deux danseuses, tout est là pour faire plaisir à une foule de connaisseurs de plus en plus nombreuse, devant ce groupe dynamique à la créativité débordante.
Les trois américains entremêlent chansons tirées de leurs trois premiers albums, ainsi qu’une poignée de titres inédits et plus profonds que l’on découvrira cet automne à la sortie de Nothing, leur prochain disque. Solo de guitares, deux ou trois sonorités jazzy et un étonnant savoir-faire instrumental pour un groupe hip-hop : rien à redire, musicalement tout y est. Les fans semblent apprécier.
Pharrell en profite pour annoncer que les musiciens du groupe cherchent des demoiselles pour ce soir. En réponse, on assiste à une pluie de soutien-gorges sur scène. Cela doit être dur d’être des stars. Puis, après avoir offert le tube She Wants To Move à la foule survoltée, le groupe fait monter sur scène pas moins de cent jeunes filles pour ce qui sera une dernière danse.

Ne désirant pas assister à ce qui semble être une orgie programmée entre les américains et leurs suiveuses, on préfère se diriger au pas de course vers le chapiteau, où le trio anglais We Have Band ne devrait plus trop tarder. Aussitôt arrivé, aussitôt commencé, les trois musiciens, vêtus de blanc pour l’occasion, prennent place sur scène vers 19h00 devant une foule de curieux. A droite, Thomas à la basse, au centre la belle Dede aux percussions et à gauche le talentueux Darren à la batterie.
Sans trop tarder, les trois musiciens, qui occupent bien l’espace, envoient Here It In The Cans, un de leurs titres phares, afin de réveiller leur public d’amateurs. La réaction est immédiate et positive à l’applaudimètre. Puis, entre deux titres relativement anonymes, mais efficaces, de leur seul et unique album éponyme, que sont How To Make Friends et Centerfolds & Empty, les anglais remettent une couche avec leurs morceaux les plus connus, tels que You Came Out que la petite blonde dédie à sa mère présente ce soir avant de chanter, ou encore l’excellent OH!. Sur ce dernier, l’ambiance est à son comble et la chaleur à son maximum, le thermomètre frôlant les 36°C sous la grande tente. La foule d’amateurs et d’initiés fait plaisir à voir, chantant et gesticulant tout au long de ce titre désormais incontournable, mêlant parfaitement la voix des trois musiciens. La chaleur monte encore et la fée Dede fait tomber sa cape argentée. Darren saisit l’occasion pour nous dire à quel point We Have Band est heureux de se produire au Paléo, après avoir découvert la Suisse un an plus tôt, du côté du Montreux Jazz Festival. Tout sourire, après une bonne heure de concert, le groupe quitte la scène du chapiteau sous les acclamations des festivaliers.

Après ce concert réussi qui aura aidé We Have Band à se dévoiler aux yeux du grand public, on se laisse emporter dans le flot continu des inconnus qui se dirigent aux quatre coins du festival. Rien en particulier à se mettre sous le dent jusqu’à 1h00 du matin, heure à laquelle les nord-irlandais de Two Door Cinema Club feront leur apparition. En chemin, on s’attarde un moment devant la grande scène où se produit Iggy & The Stooges. Le papy au micro, le torse nu comme à son habitude, tient étonnement la forme, malgré la fournaise et ses 63 ans. Pour mettre un peu d’ambiance, ce dernier fait monter sur scène les premiers rangs de son public, sans distinction. La grande scène se transforme en pogo géant. En assistant à la séquence, on se dit que cela va devenir une mode, à force. Puis, un peu lassé par le spectacle, on préfère redécouvrir les hauteurs du festival, où se situent de nombreux stands. Et là, sans vraiment le vouloir, on se retrouve nez à nez avec les membres de Two Door Cinema Club contraints aux joies de l’interview pour une radio suisse. On saute sur l’occasion pour échanger quelques mots avec l’homme à tout faire du groupe, qui nous explique à quel point ils ne sont pas habitués à jouer si tard en fin de soirée et espèrent que la foule sera quand même au rendez-vous. Le sympathique roadie nous raconte que quelques jours plus tôt, les membres du groupe se produisaient en Esapagne dans une ambiance fabuleuse et que maintenant, ils croisent les doigts pour qu’il en soit de même ici. Avant de partir, les britanniques prennent la pause avec deux demoiselles visiblement sous le charme du chanteur. Puis, nos chemins se séparent, avant de les retrouver plus tard.

Après avoir trouvé de quoi nous rassasier auprès d’un stand de nourriture exotique, un tour vers le Club Tent, lieu de toutes les surprises, s'impose. La découverte du soir se nomme Gush et est française. Les quatre jeunes membres du groupe, belles chemises et cheveux longs, s’inspirent des 1970s, afin de nous servir un rock audacieux aux mélodies pop attirantes. Dans la foule, les demoiselles apprécient les belles gueules de Gush, tandis que les homme se laissent emballer par l’énergie communicative de la douzaine de chansons du groupe français. De plus, l’originalité est de mise, lorsque le quatuor ose un titre chanté en norvégien. Mais le risque en valait la peine, car le public est dans la poche.
Vers 22h00, changement de décor avec l’arrivée des vaillants britanniques de Motörhead. Ces derniers ne font pas dans la dentelle, envoyant du lourd, voir même du très lourd. Le charismatique Lemmy Kilmister, dernier fondateur du groupe toujours en activité sur scène, fait partie des meubles du heavy metal britannique. Toujours aussi moustachu, cheveux longs et chapeau de cow-boy vissé sur la tête, le bonhomme met le feu à nos tympans. Accompagné par Mikkey Dee à la batterie et Phil Campbell à la guitare depuis 1993, le trio maîtrise son sujet de bout en bout ce soir au Paléo, ravissant les fans du groupe venus en masse et qui ne se feront pas prier pour dévaliser le stand tee-shirt après le concert.
Lemmy le costaud et ses deux camarades enchaînent les titres. On reconnaît dans la masse sonore le plus que célèbre Ace Of Spades et l’inévitable Killed By Death. Pour ce qui est du reste, à tel point que l’ensemble raisonne brut, poussiéreux et sauvage, il faudra interroger les puristes pour connaître les détails.

Les oreilles encore sifflantes, toujours pas remises de la brutalité acoustique du concert donné par les trois vieux loubards, une pause nécessaire loin du bruit et du tumulte est nécessaire afin de récupérer notre précieuse ouïe avant le début de la représentation qui clôturera la soirée sous le chapiteau. Par chance, nous retrouvons pleinement nos sens juste au moment d’accueillir les membres de Two Door Cinema Club sur la scène sous un tonnerre d’applaudissements.
En effet, malgré l’heure tardive, le public est resté en masse pour supporter les britanniques du moment. Très en vue depuis quelque temps, fortement appréciés par les adeptes du label Kitsuné et enrichis d’un premier effort studio depuis peu, les trois jeunes hommes n’ont rien à perdre ce soir, ayant déjà conquis les cœurs des nombreux festivaliers surexcités présents pour l’occasion. A l’écoute des tubes que sont Something Good Can Work et I Can Talk, la foule s’embrase dans la joie et la bonne humeur. L’électro pop du groupe transforme les premiers rangs du chapiteau en dancefloor géant.
L’ambiance est donc au rendez-vous. On sent le groupe soulagé à l’image du chanteur et guitariste Alex Trimble, qui commence à se décrisper dans sa chemise bleue claire, esquissant un premier sourire. Les deux autres jeunes musiciens, bien moins avares en démonstration de joie, nous font part de leur plaisir à jouer devant un parterre si réceptif.
Et finalement, après avoir joué avec panache quasiment la totalité des titres de Tourist History, leur premier album, à l’instar de l’excellent This Is The Life ou encore de Come Back Home, les jeunes hommes quittent les lieux sous les sifflets satisfaits des festivaliers, mettant un point final à ce premier mardi vécu au Paléo Festival.
artistes
    NTM
    N*E*R*D
    Le Peuple de l'Herbe
    Brother Ali
    Danakil
    Iggy and the Stooges
    Motörhead
    Saez
    Two Door Cinema Club
    We Have Band
    Ärtonwall feat. Malcolm Braff
    Gush
    The Experimental Tropic Blues Band
    Disco Doom
    Private Garden
    Mahotella Queens
    340ml
    EJ von LYRIK