Je commence donc cette première journée avec Superamazoo, un concert d’ouverture tout ce qu’il y a de plus parfait pour démarrer un festival avec ce mélange plaisant de ska, drum'n'bass, musique psychédélique, et j’en passe. Un mélange plutôt original, mais au final on se lasse assez rapidement, et on préfère plutôt découvrir les nouveautés du site, et goûter à nouveau aux bières fraîches qui font la saveur du festival. De quoi bien entamer les 45000 litres de bières qui seront écoulés en moyenne par jour sur le site (et combien de litres renversés ?).
Autre découverte en ce premier jour, Piano Club, groupe de pop belge pas vraiment renversant mais qui parvient à séduire le public par un set enjoué et des chansons s’accordant parfaitement avec un festival qui commence à s’épanouir sous un soleil de plomb. Votre serviteur de Sound Of Violence retrouve toutefois les charmes de l’Angleterre à 19h, lors du concert de Hadouken!. Il faut dire que j’ai toujours apprécié (honteusement) la musique de ce groupe qui, s’il n’est qu’un sous Prodigy, parvient souvent à créer une ambiance folle, avec des riffs plus qu’accrocheurs, et une sorte de naïveté et d’esprit juvénile dans le son qui nous fait dire « Décrochons les neurones pendant une heure, et mettons nous joyeusement sur la tronche ! ». Et au final, ce fût le cas, avec un concert flamboyant des londoniens. Le public est conquis par une basse monstrueuse, imposante et qui lors du terrifiant Get Smashed Gate Crash a complètement mis le feu au dancefloor. Même si les titres du deuxième album sont moins percutants et qu’on regrettera toujours les refrains emo-mielleux disséminés dans ces chansons, il faut avouer que le groupe sait jouer avec son public : circle, braveheart, toutes les techniques de pogos héritées des concerts de métal son présentes, et on ressort du concert sur un final plutôt décevant, mais où l’on aura vraiment pris son pied.
Le temps d’admirer les premiers cadavres de la journée, l’ivresse n’ayant pas d’heure pour faire ses victimes, je me dirige vers le concert de The Maccabees, et une tout autre ambiance. Déjà, j’ai du mal à comprendre le choix des programmateurs, qui décident de placer ce petit groupe anglais sur la grande scène du festival, de plus à une heure où les festivaliers se mettent à déguster les premiers hamburgers, plats végétariens et autres cornets de frites ruisselants de graisse. Une ambiance assez étrange donc, avec un groupe qui aura du mal à convaincre. Même si quelques fans sont présents devant la scène, une bonne partie du public écoute le set d’une oreille distraite, et l’ajout des cuivres, s’il réveille un peu la foule, ne changera pas l’impression d’un concert qui n’aura jamais vraiment décollé. Pourtant, tout n’est pas négatif, et le groupe semble vite s’être adapté à ce fait, jouant un set plutôt reposant, délicieux en cette fin d’après midi, avec un splendide soleil se couchant sur la plaine de la Machine à Feu. Au final, une bonne expérience, même si je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus pêchu… Mais les conditions n’étaient pas réunies.
Une pause bien méritée au camping, déjà dévasté par les déchets, et je retourne sur le festival au beau milieu du set de Faith No More. Oui, je suppose que beaucoup aiment le groupe mythique de Mike Patton, mais pour ma part, celui-ci m’a bien souvent laissé indifférent, si ce n’est par le biais de son projet Peepingtom, que j’avais vraiment apprécié. Votre serviteur préfère donc s’abreuver de bières et partir pour les premiers concerts à tendance électronique, avec notamment le très bon Highbloo, et surtout l’excellent DJ Hype ici en featuring avec Daddy Earl, pour un set qui marquera sûrement les esprits. D’ailleurs, de signaler que la programmation electro de ce premier jour est largement orientée vers le drum’n’bass, voire le hardcore. Finir la nuit avec Drumcorps et ensuite Captain Ahab feat. Sickboy fût une véritable expérience, ces derniers ayant mis le feu à la Petite Maison Dans La Prairie avec un concert proprement atomique : il faut dire qu’avec ce Sickboy presque nu dansant comme un malade mental atteint d’une crise d’épilepsie, le public avait de quoi être réactif.
Mais avant cela, dernier groupe anglais de la journée, c'est au tour de Simian Mobile Disco de passer sur la Last Arena, avec un set au départ très hypnotique. Il faut signaler la mise en scène du groupe, celui-ci jouant live autour d’un cercle de machines faisant penser à l’intérieur du vaisseau du Dr Who, avec un jeu de lumières plutôt séduisant. Si le public est tout d’abord en transe, c’est à partir de Hustler que l’ambiance se met clairement à décoller vers des horizons beaucoup plus dansant : des cris, des types qui baissent leur jeans… Une ambiance survoltée, et qui ne se relâchera pas jusqu’au final explosif et qui aura mis le feu à la plaine. Je repars séduit, le groupe m’ayant doucement convaincu sur studio, et se révélant ici en live particulièrement performant.
La nuit fût courte à Dour (c’est une tradition), mais je me reposais en pensant déjà que cette édition commençait formidablement bien, avec une ambiance beaucoup plus violente que l’année dernière. D’ailleurs, le camping fût plutôt tranquille, les plus festifs s’étant déjà écroulés sur la route... Un bon début, assurément.