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Dour Festival

Dour, du 15 au 18 juillet 2010

Live-report rédigé par Thibaud le 24 juillet 2010

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Deuxième jour pour le festival de Dour, et un premier réveil très difficile. L’alcool, et d’autres substances, ont tourné, et le public est plutôt comateux. J’en profite pour passer un petit coup de gueule, partagé avec les journalistes de Télé Moustique : le festival accueillait en effet plusieurs stands comme Coca Cola, Jupiler ou Redbull. Le problème ? Ceux-ci diffusaient parfois pendant les concerts une musique électronique d’une platitude incroyable, nous obligeant ainsi parfois à assister à deux concerts simultanément... Un mauvais point pour le festival, même chacun a fini par s’habituer.

 

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Mais revenons aux concerts, dans l’ensemble très bons durant cette journée. Pourtant, cela a débuté avec un set de Memoryhouse plutôt mi-figue mi-raisin : la musique du groupe, plutôt douce, n’étant pas vraiment adaptée à un réveil difficile, et l’ennui de pointer son nez vers la fin d’un set sympathique, mais qui ne restera pas éternellement dans les mémoires. Dommage, car le groupe est vraiment à découvrir, ne serait-ce que pour sa chanteuse à la voix tout bonnement délicieuse (et le public de trouver délicieuse la chanteuse tout court).
Quelques bières plus tard, me voilà à 14h40 devant la Last Arena qui nous présente Los Campesinos !. Après avoir découvert mais peu apprécié le groupe lors du Festival des Inrockuptibles, avec une musique brouillonne et sans grand intérêt, laquelle partait dans tous les sens pour aboutir à un résultat peu enthousiasmant, le constat est toujours le même avec un set qui aura séduit une petite foule, mais qui reste franchement dispensable, le groupe ne parvenant vraiment pas à accrocher. On s’ennuie, on s’allonge par terre, on discute, et au final le concert passe sans que l’on s’en soit vraiment intéressé. Ce n’est pas encore cette fois que le groupe parviendra à me convaincre…

 

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Je me hâte d’aller vers le Club Circuit Marquee pour aller voir cette fois-ci un groupe qui m’avait déjà énormément plu lors d’une tournée du Festival des Inrockuptibles (décidément), New Young Pony Club. Lors de ma première rencontre avec le groupe à Lille, dans la salle de l’Aéronef, l’ambiance n’était pas vraiment au rendez-vous, avec un public plutôt en découverte que conquis d’avance. Une toute autre histoire ici, puisque les fans sont nombreux, et le groupe semble clairement heureux de jouer ici. Présentés comme faisant parti du mouvement Nu-Rave (une erreur), New Young Pony Club nous livrent un set brillant, éclairant la foule exaltée d’un rock mélangeant influences disco et new wave. Les titres les plus populaires sont présents, comme Hiding On The Staircase qui ameute la foule, et le groupe séduit rien que visuellement, avec une chanteuse chargée comme une pile électrique et une claviériste qui ne laisse décidément pas indifférente, les photographes formant une foule impressionnante à ses pieds.
Dommage que les titres du second album, plus sombres et beaucoup moins dansant créent une rupture palpable avec les tubes que sont Ice Cream ou encore The Bomb, final impeccable et qui nous fait sortir du chapiteau avec un sourire presque indécent. Un très bon set, et un public qui en redemandait…

 

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Motivé comme jamais, et désirant couvrir une bonne partie des groupes anglais du festival, je pars très vite vers la scène de The Futureheads. Et là, premier drame, le ciel est couvert, horriblement gris, et quelques gouttes de pluie tombent par intermittence sur une foule qui a encore un peu du mal à émerger. Pourtant, le groupe ne se laisse pas faire, et pendant cinquante minutes le public va assister à un concert pétaradant. Personnellement, j’ai toujours estimé les Futureheads assez quelconques (leur préférant The Rakes), si ce n’est lors de leur excellent single Decent Days And Nights, joué un peu trop tôt ce vendredi. En effet, ce fût le deuxième titre a être joué, et la foule encore peu réceptive n’était pas vraiment préparée à cela. Il aurait été plus percutant de le placer vers la fin, mais soit… Un peu comme les Maccabees la veille, le groupe peine à drainer un large public, et l’on se demande encore si cette scène était bien adaptée à un groupe qui reste en mal de reconnaissance. Un groupe qui donne toutefois tout ce qu’il a dans les tripes, malgré la pluie qui s’abat et fait partir de nombreux festivaliers. Sur la fin de la prestation, le temps se calme, et c’est à ce moment que le bassiste décide de faire une chute mémorable... qui lance véritablement la communication entre le groupe et le public. Malheureusement, c’est la fin pour les Futureheads, et on remarque que c’est véritablement dan le sac Vs Scroobius Pip, à la même heure, qui aura attiré la foule.
Et là de vous parler d’une méprise totale, le genre d’erreur bête qui rend honteux. J’avais vu en début d’après-midi que The Antlers passaient à 17h. Je pensais avoir déjà entendu parler du groupe, qui avait l’air très attirant… Le problème, c’est qu’au moment où le groupe arrive sur scène, je me rends compte que j’espérais en réalité voir Crystal Antlers… Une première déception donc. Première, car The Antlers sont en eux-mêmes décevants. Une musique faussement hypnotique, avec des touches de rock progressif et d’Animal Collective, et une ambiance plus que mollassonne. Un concert plutôt ennuyeux donc. Peut-être que les Crystal Antlers auraient fait mieux.

 

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Je m’en vais donc avant la fin, histoire d’avoir une bonne place pour un groupe que j’attends beaucoup, après leur collaboration sur le dernier album de Gorillaz : Hypnotic Brass Ensemble, avec un son mêlant hip-hop et cuivres. Une alliance solide et accrocheuse, et qui reste pour moi l’une des meilleures découvertes du festival. La foule fût en tout cas convaincue, le public étant plus que réceptif à ce big band américain. A voir d’urgence.
Tout s’enchaîne assez vite, et à peine sorti de ce concert, je constate que le site de la Machine à feu a déjà bien souffert de la visite des nombreux festivaliers : l’herbe disparait, les détritus jonchent le sol (comme les festivaliers alcoolisés, d’ailleurs), et le temps en rajoute en laissant tomber une fine pluie rafraichissante certes, mais qui nous fait craindre le pire pour la soirée. En attendant, je me dirige donc vers la Magic Tent, pour le concert de General Elektriks. A l’instar de Dionysos, le groupe développe une énorme énergie en live, et surtout les compositions de ce passionné de claviers et synthétiseurs tiennent plus que la route (à contrario des dernières productions de Dionysos). Au final, le concert s'avère très bon, même si je regrette une certaine baisse de régime par rapport à la première découverte de la formation à Lille. Sans doute la fatigue de la tournée, et une appréhension face à un public belge qui reste à convaincre. Néanmoins, les personnes présentes semblent charmées, sans doute grâce au pas de danse électrique du bassiste (qui n’est autre que le chanteur de Fancy, groupe français de glam-rock). Notons une excellente reprise en forme de mash-up de Gainsbourg, mélangeant Melody Nelson et The Message de Grandmaster Flash.

 

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A la sortie de ce concert, mon dos commence déjà à faire des siennes. Après une nuit difficile et des heures à rester debout, je me demande comment apprécier pleinement le concert des Subways, groupe anglais au son plutôt violent. Mais tout s’arrange puisque le public n’est pas très nombreux face à la Last Arena, et j’en profite donc pour regarder de loin, assis dans ce qu’il reste d’herbe. Les Subways, j’avais apprécié à l’époque de leur premier album. Un rock fougueux, agressif par moment mais plutôt bien maitrisé, même si parfois un peu niais. Le deuxième album, lui, fût une catastrophe, une déception : le groupe était clairement en manque d’inspiration, avec un rock sans saveur, aux accents californiens… Et l’histoire du groupe se répète à merveille sur scène : lors des titres du premier album, comme Mary ou Young For Eternity, on sent véritablement une ferveur dans le public, avec de nombreux fans déchaînés. Mais lorsque les titres du second opus font leur apparition, ce n’est pas l’imposant mur du son produit par le groupe qui va cacher les misères de composition de ces titres, et au final on resent à chaque fois un relâchement du public lors de ces instants heureusement assez courts, le set étant plutôt en équilibre entre les deux disques. Une nouvelle chanson fera également son apparition, pas mémorable, mais qui voit le groupe retourner vers la pop-rock de ses débuts… Une bonne chose donc, et un concert sympathique, mais qu’on aurait sans doute pas voulu voir durer plus longtemps.

 

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Enfin une pause bien méritée ! Il est temps de manger au camping des pâtes à réchauffer, une expérience assez étrange, pendant de nombreux adeptes du headbanging sont partis au concert de Gwar. Votre serviteur aurait aimé allez juger de ce que propose ce groupe de hard-rock proche des joyeux lurons de Lordi, mais c’était manger ou souffrir. Oui, je suis lâche aux yeux des dieux du hardrock…
Le fil des événements reprend donc un peu plus tard dans la soirée, vers 23h, avec le concert de Chromeo. Et là, c’est comme si le festival de Dour goûtait à la classe à l’italienne. Certes, le groupe vient de Montréal, mais avec des titres comme Tenderoni et un style très napolitain, le groupe nous livre un set très estival, dansant, chaud et parfaitement maîtrisé. Le public est aux anges, et l’on appréciera un groupe très communicatif, à mille lieux de l'image qu'il peut véhiculer. Un bon moment donc pour commencer une soirée électro plutôt bien remplie.

En effet le temps passe vite sous la Magic Tent, et c’est déjà à Douster de débarquer. Un DJ que je ne connaissais pas, mais qu’un ami m’a conseillé d’aller voir. Au final, je ressors exténué tant mon corps n’en pouvait plus de bouger au son de cette electro mêlé à du hip-hop et des influences qu’on cherchera plutôt du côté de l’Afrique. Un set très ensoleillé, et qui dénote délicieusement avec une météo qui ne s’arrange guère.

J’abandonne quelques instants mes compagnons pour aller chercher l’un des points forts du festival, le fameux Milkshake à côté de la Magic Tent. Cela coûte cher (quatre tickets de nourriture, soit l’équivalent de 4,40 €), c’est très basique (deux ou trois boules de glaces, beaucoup de lait et du sirop), mais le résultat est proprement merveilleux. Si vous allez à Dour l’année prochaine, je vous conseille celui au sirop de violette. Il y a plus viril certes, mais quel délice…
Je retourne donc sous la Magic Tent, lorsque le DJ attitré de Kanye West, A-Trak, débarque. Il est 3h du matin lorsque j’en sors, et je ne sais vraiment qu’en penser. Certes le set s'est avéré varié, rythmé et entraînant, pourtant je quitte le lieu sans me rappeler de quoique ce soit. La fatigue ? Les bières ? Le sirop de violette ? Que sais-je, je repars donc au camping exténué, avec le souvenir d’une journée bien remplie et qui aura clairement surpassée la première journée. Sur la route, nombreux sont ceux dormant au sol, à refaire le monde ou à contempler avec des yeux vitreux les gens. On en rit, on se laisse aller, et la nuit nous emporte au fond de notre tente dans un sommeil profond et qui cette fois sera réparateur…
artistes
    The Dancing Naked Ladies
    Customs
    Dark Sensation
    Driving Dead Girl
    The Cracbooms
    La DK Danse
    Memoryhouse
    Bacon CaravanCreek
    Los Campesinos!
    Wisdom In Chains
    Daedalus
    Serena Maneesh
    Java
    New Young Pony Club
    The Futureheads
    Peter Pan Speedrock
    Dan Le Sac vs Scroobius Pip
    The Antlers
    La Ruda
    Chrome Hoof
    Absynthe Minded
    Caliban
    Hypnotic Brass Ensemble
    General Elektriks
    Zenzile
    MLCD
    Dog Eat Dog
    The Subways
    Eté 67
    High Tone
    Gwar
    Sharko
    High & Irie Soundsystem
    Black Heart Procession
    Fun Lovin' Criminals
    Jimmy Edgar
    AKS feat. Selah Sue
    Dub Pistols
    Paul Kalkbrenner
    Atari Teenage Riot
    Chromeo
    Carl Craig
    Shameboy
    Chris Cunningham
    Douster
    La Squadra Umoja
    Otto Von Schirach
    A-Trak
    Dave Clarke
    Pandit G + MC Navigator
    Bong-Ra
    Forma.T
    Agoria
    Dimitri Andreas
    Aba Shanti vs The Disciples
    Nitro