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Dour Festival

Dour, du 15 au 18 juillet 2010

Live-report rédigé par Thibaud le 29 juillet 2010

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Je me réveille ce samedi à cause d’une chaleur épouvantable. Ma tente s’est transformé en sauna, le soleil frappant de toutes ses forces. Après avoir jeté un coup d’œil sur le programme de la journée, je réalise qu’à l’instar de l’année dernière, la troisième journée de ce festival de Dour est plutôt calme à mon goût. Le repos sera donc de mise aujourd’hui, même si quelques sets, surtout en fin de journée, s’annoncent d’ores et déjà très intéressants.

 

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De retour à l’entrée du site, l’odeur est presque insupportable. Le soleil fait ressortir les relents de détritus divers entassés dans les poubelles, les toilettes sont dans un tel état qu’on s’amuse à disserter sur la déchéance humaine, mais heureusement lorsque l’on arrive près des scènes, l’odeur nous quitte et les diverses hôtesses de Coca-Cola nous aspergent avec leurs arrosoirs. Un geste salutaire, et un réveil plutôt efficace pour attaquer cette journée qui débute véritablement pour moi aux alentours de 15h, avec le concert de Fucked Up. Sans réellement connaître le groupe, je reçois une véritable claque lorsque je vois débarquer ce chanteur aux allures de bûcheron canadien possédé, qui dès le milieu de la première chanson descend de la scène, se mêle à la foule et partage la sueur dégoulinant de son ventre plutôt imposant avec un public complètement en transe. Un concert fou, presque apocalyptique, le chanteur ne se décidant pas à quitter la foule, se faisant des cornes de diable avec des gobelets de bières et se lamentant sur l’absence de son enfant avec un câlin gorgé de chaleur humaine et un pauvre festivalier qui en ressort trempé de sueur. Le tout est véritablement bon enfant, et les pogos sont plus joyeux que violent. On a presque de la peine pour les musiciens sur scène, talentueux mais que personne ou presque ne regarde, obnubilés que nous sommes par ce leader sorti de je-ne-sais-où. La journée s’annonçait plutôt calme, pourtant le début est plus qu’énergique. Une vraie bouffée d’air frais, et une découverte de plus dans cette 22ème édition.

 

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Difficile dès lors d’apprécier en face, dans le Dance Hall, le set mollasson et manquant clairement de fougue de Little Dragon, autre groupe qui m’intéressait de par sa collaboration merveilleuse avec Gorillaz, mais qui, lors de ce concert, m’aura plus que déçu. On s’ennuie, la sauce ne prend pas et l’on reste désespérément sur sa faim. Vraiment dommage. Je repars donc un peu amer sans avoir vraiment fait honneur au nom équivoque du chapiteau.

Déçu donc, je pars m’allonger sur les restants d’herbe face à la Last Arena pour voir un groupe dont je n’attendais pas beaucoup, et qui au final ne m’a pas apporté plus que je ne pensais. Mass Hysteria est devenu (ou étais déjà ?) un groupe capable de créer une bonne ambiance au sein des métalleux, mais qui n’a jamais vraiment brillé à mes yeux par ses compositions. Surtout, le plus navrant, reste sans doute les discours du chanteur Mouss, niais au possible. Celui-ci nous déclare que l’amour est la plus belle des drogues, que la haine doit stopper partout dans le monde… Oui, le fond est beau, la forme est un peu étrange, et le discours sied plutôt bien à un genre qui se veut plutôt violent. Dès lors j’écoute le concert sans vraiment m’y intéresser, et je pars très vite recharger mon portable. J’en profite pour saluer l’initiative, qui, si je me souviens bien, n’était pas présente l’année dernière. En effet cette année quelques bornes sont installées avec un nombre conséquent de prises. Un bon point pour le festival.

Mais revenons au plus important, les concerts. Et là, les déceptions semblent s’enchaîner… Intrigué par le nom, je me décide à voir Black Mountain dans la Petite Maison Dans La Prairie. Quelle ne fût pas ma déception d’assister à un concert sans intensité, avec un son vraiment mauvais (les basses beaucoup trop fortes) et une musique tout simplement sans saveur : vous prenez du rock psychédélique, vous y ajoutez quelques claviers un peu modernes, et vous saupoudrez le tout avec une chanteuse qui semble vraiment s’ennuyer et qui ne joue pas assez de sa voix qui mêle à la fois les timbres de Norah Jones et de l’excellente Alela Diane. Au final, l’impression d’assister à un revival seventies sans âme, avec un groupe manquant cruellement de charisme et de compositions accrocheuses. Sans doute ma plus grosse déception du festival.

 

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Histoire de me remettre un peu de cette journée qui avait bien démarré mais qui s’est ensuite détériorée, je pars voir un groupe dont j’ai beaucoup entendu parler, mais auquel je ne me suis jamais vraiment consacré. Pony Pony Run Run, formation d’electro-rock française, nous livre ce samedi un set très énergique, même si sur le fond, on a l’impression que c’est le groupe d’un tube, avec beaucoup de remplissages et d’errances autour. J’ai irrémédiablement pensé à Delphic. qui dans le genre, entre guillemets, s’en sort nettement mieux avec un album de haut niveau. Sympathique donc, mais pas franchement renversant.
Un peu fatigué, j’en profite donc pour aller faire une pause au camping, avec un cornet de frites excellemment cuites, avec cette sauce andalouse qui m’a vraiment réjoui les papilles. Pendant ce temps, mes amis essayaient de préparer un taboulé qui eut vraiment du mal à se faire apprécier… On arrive presque à la fin du festival, une soirée et une journée complète nous restant, et l’heure des premiers bilans se fait. Mais pas le temps de s’attarder, car dès 22h on se remet en route. Très rapidement, je passe devant les mythiques De La oul, victime d'un problème de microphone, et je me dirige vers le prochain groupe anglais du soir, The Very Best.

 

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Et là, ce fût l’un des moments les plus réjouissants du festival, avec ce concert plein de fraîcheur, soutenu par une folle ambiance. Esau Mwamwaya parvient à attirer une énorme foule sous la Magic Tent, venu voir une scène où ont poussé des palmiers et quelques danseuses. Le set est intense, avec beaucoup de tubes en puissance, et si le chant sonne parfois un peu faux, on pardonne très vite à un groupe qui va convaincre le public en ce début de soirée. A noter le final très féminin, avec une scène remplie de filles du public dansant pour le plaisir de nombreux hommes célibataires…
Rien que pour la découverte, je vais quelques instants assister au DJ set de Chinese Man, lequel met du temps à démarrer mais qui s'avère par la suite puissant et ingénieux. La bière, la fumée, l’ambiance est digne d’une grande soirée electro qui va sûrement laisser des souvenirs… Pour ceux qui n’auront pas trop bu.

 

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La suite des événements est un peu étrange. Je me demande même un instant si le NME peut avoir une forte influence vu le manque d’ambiance flagrant lors du concert de la chanteuse electro-pop Uffie. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, il faut rappeler que la protégée d’Ed Banger, label de Justice entre autres, a reçu par les journalistes anglais la note équivoque de 0/10 pour son premier album Sex Dreams & Denim Jeans. Une note que je ne partage pas vraiment, ayant toujours aimé le son mainstream mais efficace de l’américaine. Je m'y rendais en pensant trouver un public déjà conquis, pourtant le concert n’a jamais vraiment décollé. Pensant trouver une Uffie capricieuse et peu communicative, je suis étonné de voir la chanteuse constater le manque d’énergie dans la salle et essayer de réveiller le public avec plusieurs interventions, celle-ci se décidant même à aller dans le public pour réveiller l’assistance. Pourtant, jamais son set ne décollera, la chanteuse baissant les bras à quelques instants, laissant même ses musiciens seuls sur scène pour jouer quelques titres du groupe qu’ils forment lorsqu’ils n’assistent pas Uffie. Un concert étrange donc, que j’aurais aimé plus intense, contrairement au public.

 

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Sur les conseils d’un ami, nous nous hâtons d’aller voir Emalkay, tout en nous reposant. Nous sommes donc éloignés, mais le public semble conquis et le set envoie vraiment « du lourd ». Mais nous devons nous dépêcher. J’en profite pour parler de ce qui est à mon goût le plus grand défaut de cette édition, la programmation de ce samedi soir. Dour a réussi à inviter de nombreux DJs et groupes de talents pour cette soirée, mais l’erreur fût de les faire jouer simultanément ou presque. Le public doit donc choisir sur la même tranche horaire entre Emalkay, The Subs et Breakbot. Je choisis une solution satisfaisante, même si assez contrariante, celle d’assister à de petits extraits des concerts par-ci par-là. Je me hâte donc d’aller vers The Subs, pour l’un des concerts les plus explosifs du festival : au programme, une énergie démoniaque, un chanteur qui grimpe sur la structure du chapiteau quitte à tomber, un public qui danse jusqu’à l’épuisement et un concert qui restera assurément dans les mémoires. Malheureusement, nous partons avant la fin pour rejoindre Breakbot, et assister à un DJ set plus qu’efficace. Découvert lors d’un concert à Douai, c'est avec plaisir que je retrouve l’electro parfois simpliste mais diablement enivrante de cette artiste qui mérite d’être un peu plus connu.

Fatigué d’aller à droite à gauche, je reste donc pour la suite de la soirée sous la Magic Tent avec l’arrivée de Brodinski, et un DJ set talentueux, envoutant et classieux. Le DJ ne prend pas de risques, le ton du set étant peu fluctuant (et même parfois un peu répétitif, il est vrai), mais c’est après quelques bières de plus que je suis totalement conquis par une musique qui, à l’heure de rentrer au camping pour un repos bien mérité, me manque déjà. Un DJ à voir donc, même si l'on aurait aprécié un peu plus de diversité dans le choix des titres.
De retour à la tente, tombant de fatigue, je réalise que demain sera déjà la dernière journée, et j’appréhende beaucoup cette fin de festival qui, jusqu'à maintenant, m’a conquis, sans pour autant avoir vu des groupes de forte renommée. Une programmation qui, je le répète, était sur le papier plutôt moyenne, mais qui aura su se montrer efficace sur les trois premiers jours.
artistes
    Pablo Andres
    Lower Than Atlantis
    Resistance
    The Inspector Cluzo
    Frank Shinobi
    Poulycroc
    My City Burning
    Crown City Rockers
    Rainbow Arabia
    Vismets
    The Mahones
    Les Blérots de R.A.V.E.L.
    Fucked Up
    Breakestra & Chali 2na (of Jurassic 5)
    Les Sales Majestés
    Little Dragon
    The Middle East
    Inna de Yard All Stars
    Arkangel
    Mayer Hawthorne & The County
    Mass Hysteria
    Os Mutantes
    Chokebore
    Third World
    Death Before Dishonor
    Black Mountain
    Bilal & Band
    Raggasonic
    Pony Pony Run Run
    Omar Perry & Homegrown Band
    The Spudmonsters
    Spoon
    Lee Fields & The Expressions
    De La Soul & Rhythm Roots All Stars
    Das Pop
    The Very Best
    Jr Reid
    Starkey
    Pete Rock & CL Smooth
    Chinese Man
    Etienne De Crécy
    Uffie
    Emalkay
    Exile & Fashawn
    Gentleman & The Evolution
    The Subs
    Breakbot
    Benga
    dEbruit
    Kissy Sell Out
    Brodinski
    Skream
    Lefto vs. Simbad
    Renaissance Man
    Noob
    BunZer0