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Nuits Secrètes

Aulnoye-Aymeries, - 6 août 2010

Live-report rédigé par Thibaud le 25 août 2010

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vendredi 6
Les Nuits Secrètes... Trois ans que je me rends à ce festival, et à chaque fois, un constat s’impose : ce lieu gagne à être plus connu. Au fil des ans, la programmation du festival d’Aulnoye-Aymeries se bonifie, se diversifie, et surtout l’organisation devient de plus en plus professionnelle après divers problèmes l’année dernière, notamment au niveau du camping. Cette année, le cru est bien au-dessus des précédents, avec une programmation de qualité, même si les déceptions furent à nouveau au rendez vous... comme les très bonnes découvertes !

Comme son nom l’indique, les Nuits Secrètes est un festival qui commence en début de soirée. Arrivé à 14h, j’ai en conséquence du temps libre devant moi avant le concert de The Very Best, programmé à 19h. J’en profite donc pour m’installer tranquillement au camping. Si celui-ci n’est pas très grand, proportionnel à ce type de festival, l’ambiance y fût assurément plus séduisante et vivante qu’à Dour. Si dans ce dernier on se sent un peu noyé par la masse des festivaliers, et que la barrière de la langue n’aide pas toujours, ici on ressent vraiment une atmosphère conviviale, avec des festivaliers beaucoup plus « sains » que l’année dernière. Certes l’ivresse est quasi-générale, mais les rencontres sont véritablement charmantes, le tout donnant une ambiance bon enfant à ce camping installé sur un terrain de football !
Un bon point à noter, l’installation d’un véritable cordon de sécurité autour du camping. Le festival ne voulant pas voir se reproduire les quelques incidents de l’année précédente, un couloir de sécurité a été mis en place avec des gardiens plutôt sympathiques assurant un maintien de l’ordre permanent. Au final, un festival organisé dans de superbes conditions et sans incidents (si ce n’est quelques cuites mémorables de certaines personnes…).

Mais revenons à la programmation ! Je vous passe l’attente plutôt interminable jusqu’au premier concert, sur la scène du Jardin. Une scène très agréable, entourée par la végétation, et où se produisent à 19h The Very Best, groupe basé à Londres mais que les Nuits Secrètes ont décidé de les présenter comme venant du Malawi... au final, c’est un peu des deux. A mon arrivée devant la scène je suis assez étonné : si à Dour le chapiteau où se produisait le groupe était bondé, avec une ambiance folle et très chaude, elle est ici quasi-inexistante. La faute à une programmation qui aurait dû les proposer à une heure plus tardive ? Un public présent pour la découverte plus que connaisseur ? Peu importe, puisque au final, le groupe ne se laisse pas désarçonner par ce froid et livr un set peut-être même meilleur qu’à Dour, alliant énergie et une setlist savamment pensée. Aucun temps mort, le groupe nous assène tube sur tube, et n’hésite pas à descendre de la scène pour aller à la rencontre des quelques fans au premier rang (bouteilles de vin à la main). Un très bon moment donc, rétrospectivement l’un des meilleurs shows du festival, malgré une ambiance qui n’évoluera que très peu. De l'aveu même du chanteur Esau Mwamwaya, rencontré après la prestation, aucune déception, celui-ci estimant avoir livré un très bon set. Espérons tout de même que les personnes ayant découvert le groupe auront elles aussi apprécié.

Je reste ainsi en retrait pour The Tallest Man On Earth suite à ma rencontre avec The Very Best, suivant le concert d’une oreille plutôt distraite. Ce que j'en entends me charme, le garçon est talentueux, et les compositions, bien qu’assez répétitives, se laissent écouter tranquillement. C’est un très bon concert pour digérer l’heure précédente consacrée à l'imitation des danseuses de The Very Best. De quoi éprouver quelques remords de ne pas avoir écouté un peu plus attentivement le concert. A découvrir et à écouter avec plus de concentration la prochaine fois donc !

Le concert fini, quelques bières plutôt énergisantes s'imposent pour retrouver la forme. De retour, nous sommes déjà dans la soirée et Etienne de Crecy est sur le point de commencer son set. Le temps est passé très vite et je m’empresse de rejoindre la Grande Scène le plus vite possible. Après une route qui s’avère interminable (le festival doit y remédier, le camping et les scènes étant séparés par un long quart d’heure de marche), je rejoins l’entrée et dois attendre encore une bonne dizaine de minutes pour rentrer tant la file d’attente est longue. J’en profite pour programmer ma journée de demain, et réussis enfin à prendre place pour assister à un show très impressionnant de la part du DJ.
Tout d’abord, la mise en scène : Etienne de Crecy est placé à plusieurs mètres au niveau du sol, entouré de cubes de lumières qui ne cessent de changer de couleur, se mariant avec les changements de rythmes. Le concert en lui-même est très convaincant, avec un public conquis dansant pendant plus d’une heure. Sans être un connaisseur de cet artiste, c'est une très belle découverte grâce à un set très éclectique et qui à aucun moment n’a relâché la pression. A revoir également !

Mais voilà qu’arrive la nuit, et ce n'est un secret pour personne : il ne faut absolument pas rater Huoratron, le DJ finlandais au look de psychopathe viking, à l'image de sa musique. Je me dirige donc vers le Jardin, les concerts électroniques étant cette année déplacés de la Bonne Aventure, une salle fermée et à la capacité très limitée, à cette scène à ciel ouvert. Une bonne idée permettant de ne pas être noyé et renfermé dans un nuage mêlant sueur et chaleur. C’est donc sous une petite brise fraîche que débutent Dat Politics. Avec un concert complètement navrant, tentant vainement de copier le succès de duos tel que Crystal Castles ou Kap Bambino, je ne peux que me féliciter du peu d'intérêt que je leur portais jusqu'alors. La musique est tapageuse, assourdissante, avec des paroles et une chanteuse (mais peut-on vraiment l’appeler chanteuse ?) ne parvenant pas à accrocher le public. On attend, on s’impatiente, on s’énerve. Sans aucun doute l’un des pires concerts du festival.

Heureusement, tout a une fin ! Dat Politics s’en vont, et personne n’est là pour les rappeler. Pas le temps de se décrasser les oreilles car on enchaîne directement avec le clou de la soirée, Huoratron. J’ai découvert assez récemment ce grand barbu (mais rasé cette fois-ci !) avec son single au titre assez évocateur, $$ Troopers, qui ne faisait clairement pas dans la dentelle : c’est bourrin, ça sature et ça vous vrille le cerveau pendant quelques minutes meurtrières. Pareillement pour Corporate Occult, autre single faosa,t sensation pour son clip plutôt sanglant...
Le concert est donc à l’image de sa musique : pas le temps de réfléchir, de penser, et malheureusement parfois même d’apprécier (à cause de certaines personnes qui n’ont toujours pas compris comment faire un vrai pogo). Il en reste que le set de Huoratron est d’une violence presque rafraichissante, le genre de concert electro où l’on se lâche et se désinhibe complètement pour finir assoiffé, desséché et complètement épuisé. Sur la route du retour, une migraine commence même à s’installer : « c’est exactement comme si l’on t’ouvrait le cerveau, et qu’on y déversait trois litres de crème glacée ». Une bombe sonore donc, qui, je le répète, ne fait pas dans la dentelle, mais s’apprécie au fond comme un bon Stallone : une pure séance défouloir dont on n'attend rien de plus au final.

De retour au camping, je tombe littéralement de sommeil dans la tente. La première journée fût donc dans l’ensemble très satisfaisante, car même si Dat Politics m’ont refroidi, les prestations de The Very Best, Etienne de Crecy et Huoratron valaient vraiment le coup d’œil. Un festival qui démarre très fort donc, et qui va continuer sur cette voie.
artistes
    Lords Of Altamont
    The Very Best
    Triggerfinger
    The Tallest Man On Earth
    Staff Benda Bilili
    Wax Tailor
    Etienne De Crecy
    Jackson
    Dat Politics
    Huoratron