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Nuits Secrètes

Aulnoye-Aymeries, - 7 août 2010

Live-report rédigé par Thibaud le 27 août 2010

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samedi 7
Deuxième journée pour les Nuits Secrètes, et déjà un réveil difficile. Comme je l’ai déjà mentionné, l’ambiance est effectivement très bonne sur le camping, et nous sommes donc très vite réveillés pas les multiples cris de guerres allant du célèbre « Apéro ! » au remix un brin énervant du Seven Nation Army des White Stripes version stade de football. L’adaptation se fait naturellement, et l’on en vient même à se prendre au jeu...

Il serait de bon ton pour commencer le récit de cette deuxième journée de parler d’un des points (très) positif du festival, le service de petit-déjeuner. En effet, pour quelques deniers que vous ne consacrerez pas à l’alcool, le festival propose à l’entrée des sites de camping la possibilité de prendre un plateau de petit déjeuner copieux : du pain, de la confiture ou du Nutella, du chocolat chaud, café ou thé, du beurre... Le tout fait énormément plaisir !
Également à disposition, un stand barbecue. Bien que les prix s'avèrent un peu abusifs, et que les conditions d’hygiène posent question, il est appréciable de ne pas avoir à retourner sur le site du festival pour pouvoir manger quelque chose de consistant. Un vrai camping autonome donc.

Mais passons tout de suite à ce qui nous intéresse, la musique. Car ce samedi 7 août, l’affiche est à nouveau très intéressante avec de bons moments en perspective. Pour ma part, tout commence à 19h30 au Jardin pour redécouvrir Sleepy Sun. Redécouvrir, puisqu’en effet j’avais pu apprécier le groupe l’année dernière à Dour : un concert terriblement accrocheur, avec des personnalités plus que charismatiques et surtout une musique nous rappelant le meilleur des seventies, le groupe croisant souvent la route d’un certain Jefferson Airplane au niveau des influences pour ne citer que la plus évidente. Le concert démarre donc, et c’est accompagné d’une ribambelle d’amis à qui je veux faire découvrir le groupe que je me faufile vers l’avant de la scène. Au final, une impression plutôt mitigée : même si les premiers titres sont jouissifs et que le set se veut performant et peut-être un peu plus rodé qu’à Dour, une déception demeure : ils n’auront pas réussi à convaincre mes amis.
Il faut avouer que le groupe semblait auparavant plus présent et investi. Un coup de mou ? Une tournée difficile ? Si cela ne se ressent pas au niveau de la musique, parfaite en tout point, il en reste que le groupe propose un set très consensuel, beaucoup moins prenant au niveau de la mise en scène, et plus concentré sur la musique en ele-même. Passionnant pour les fans mais moins convaincant pour les non initiés. Je leur souhaite toutefois de retenter l’expérience, tellement ce groupe peut être intéressant.

Déçu que mes camarade n’aient pu apprécier le spectacle, j’en profite demander quelques renseignements sur le groupe suivant, The Black Box Revelation. Une déception, et comme me l’a souvent répété, ce n’est simplement qu’un « sous-Black Rebel Motorcycle Club ». Le concert commence, et je dois bien me rendre à l’évidence, mes amis ayant parfaitement saisi ce qu’est ce groupe. Certes les compositions sont plutôt efficaces, et le fait que ce soit un duo rajoute sur le côté garage et le son direct et percutant de leur musique. Pourtant, la sauce ne prend pas. La comparaison est inévitable, et ce n’est pas les dégaines et le style très « poseur » qui me permettent d’accrocher. Mais relativisons tout de même, puisque même si le groupe n’atteint pas le modèle précédemment cité, il faut avouer que The Black Box Revelation réussissent à mettre une certaine ambiance au sein de la fosse, et de nombreux fans sont présents et s’en donnent à cœur joie. Je finis donc très vite par jouer le jeu, et sans complètement adhérer, je parviens à apprécier entre quelques bières cette musique pas franchement renversante mais qui sait s’écouter. Au final, j’en ressors donc plutôt satisfait, n'irais pas jusqu'à débourser quelques Euros pour un concert du groupe…

La suite, sans être un spécialiste de la musique électronique, je l’attendais avec impatience, je dirais même que je frémissais d’avance. Boys Noize, c’est pour moi au-dessus de ces groupes ou DJs qui sortent surtout le bon beat au bon moment. Si son dernier album, Power, était peut-être moins convaincant que le premier (donnant l’impression que le DJ allemand a voulu faire plus dansant, quitte à s’éloigner d’une certaine technicité), Boys Noize reste pour moi parmi ce qui se fait de mieux au niveau de l’electro. Il suffit d'écouter les premières notes de Lava Lava pour me voir jubiler sur le dancefloor. Malgré un petit retard, le concert affiche dès les premières secondes la couleur : si le son se veut moins « rentre–dedans simpliste » et psychotique que celui de Huoratron, Boys Noize est là pour nous faire danser jusqu’à suer les dernières gouttes d’eau de notre corps. Un pari excellemment réussi, tellement le set s'avère brillant, la musique concentrant en elle une sorte de rage qui se déploie au fur et à mesure pour laisser place à une véritable fièvre dansante. Bien sûr, on aura toujours le droit aux éternels « pogotteurs » qui ne savent pas vraiment pogotter. Mais malgré cela, l’ambiance est survoltée, et l’ovation est unanime. Boys Noize a véritablement mis le feu au Jardin des Nuits Secrètes, assénant minutieusement et avec malice des tubes qui ont fait office de bulldozer sonore (Jeffer, Lava Lava, Starter). Un très bon et grand moment du festival, qui pouvait difficilement faire mieux pour le reste de la nuit.

En effet, le pire est en vue à la sortie de Boys Noize.... J’adore le Brian Jonestown Massacre et j’aime les Dandy Warhols : pourtant, quel gâchis ce fût ! Les Dandy Warhols ont offert un set littéralement catastrophique aux Nuits Secrètes. Rien, ou presque, ne peut être sauvé de ce concert mou, sans envie, sans folie, et exécuté par un groupe complètement saoul face à un ses fans dépités. C’était la première fois que je voyais un groupe que j’aime me décevoir à ce point. Pourtant, en comparaison avec le Brian Jonestown Massacre, un groupe « à risques », force est de constater que les Dandy Warhols n’en avaient que faire ce soir et ont offert une image pitoyable. Une vraie bouillie sonore, abjecte... de quoi être complètement écœuré du groupe...
Une grosse redescente donc après l’excellent Boys Noize, mais après tout c’est ça aussi un festival : passer du chaud au froid, du meilleur au pire… Dommage que le pire ait été produit par l’une des plus grosses têtes d’affiche du festival.

Après quelques bières, beaucoup d’autres boissons et la fatigue… l’envie ou la concentration suffisantes pour s’intéresser à la suite de la programmation manque. Pendant ce temps, au Jardin, qui s'est avéré la scène à ne pas manquer du festival, Jimmy Edgar et Healer Selecta… Alors on papote, on boit une bière, on fait le bilan parce que c’est bientôt la fin. Il ne reste plus qu’une journée et finalement tout passe très vite. A peine une heure après être arrivé, Jimmy Edgar, simplement inintéressant, laisse sa place à Healer Selecta, et je retrouve un peu de tonus pour me rapprocher de la scène. Une très bonne initiative, puisque le concert du DJ anglais est franchement revigorant. Ce n’est pas de l’electro de grande classe ni de haute qualité, cela ressemble plus à une compilation de morceaux funk et soul qu’à un vrai concert, mais l'ensemble parfaitement agréable, dansant et rythmé à tel point que le Jardin ne se transforme en dancefloor mais en une sorte de salle de bal où le public valse allégrement, accompagné par une brise fraîche et salvatrice. Mention spéciale à ce final drôle et pourtant incroyablement fort, le remix de La Foule d’Edith Piaf. Un très grand moment et une ambiance de rêve, avec des sourires sur tous les visages…

La route pour aller au camping est difficile après cette journée globalement très satisfaisante, malgré la déception Dandy Warhols. En attendant le dimanche, journée habituellement très « pépère » aux Nuits Secrète, tout en misant sur l’immense George Clinton pour ne pas laisser retomber la pression !
artistes
    Shiko Shiko
    The Sleepy Sun
    Vismets
    The Black Box Revelation
    Gotan Project
    Boys Noize
    The Dandy Warhols
    Jimmy Edgar
    Healer Selecta