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Les 3 Eléphants

Laval, du 20 au 22 mai 2011

Live-report rédigé par Johan le 24 mai 2011

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samedi 21
De nouveau implantée en centre-ville, cette quatorzième édition des 3 Elephants de Laval a cette année encore rameuté un large public, notamment grâce à une programmation éclectique. Des largement médiatisés Katerine et Cocoon aux plus obscurs Is Tropical et PS I Love You, il y en avait pour tous les goûts ce week-end – bien qu’il manquait une grosse tête d’affiche « indé » le samedi. Retour sur une soirée où déception et surprise ont été de mise.

Après un vendredi réussi selon quelques retours de festivaliers, ce samedi laisse poindre quelques moments d’ennui de-ci de-là. Heureusement, les stands de breuvages alcoolisés sont là pour combler ces vides musicaux. Une crainte n’affectant toutefois pas la prestation de Brigitte, duo féminin français qui s’est fait connaître avec une reprise érotique de Ma Benz de NTM. Aurélie Maggiori et Sylvie Hoarau enchaînent ici leurs titres efficacement mais sans surprise, sensuelles et délirantes, mariant la dance rétro à une pop folk réjouissante.
Dans un des deux chapiteaux situés à l’extérieur de l’Arène se produisent Filewile, des suisses à la musicalité étonnante. Du trip-hop au roots, le groupe passe par toutes les étapes intermédiaires, tels que l’electro, la pop, la soul ou encore le hip-hop (via un iPhone !). Menées par des beats entraînants et la voix impressionnante de Joy Frempong, les chansons ont donc de quoi hypnotiser les festivaliers avant de se reposer quelques minutes plus tard devant la folk de Cocoon.
La musique intimiste du duo français aurait convenu en extérieur, dans l’un des deux chapiteaux. Hélas, leur notoriété fait qu’ils ont dû jouer dans l’Arène, la grande scène qui prend place dans la salle polyvalente de Laval. Encore une fois sans surprise, leur prestation est convenue, laissant filtrer quelques grands moments telles que leur reprise du American Boy d’Estelle et celle de Hey Ya! d'Outkast, au refrain envisagé à toutes les sauces : rapide, lent, reggae (très réussi), country, bossa-nova ou encore métal (« nul » comme l’a dit Morgane Imbeaud mais néanmoins amusant !).

Deux des prestations les plus attendues par les amateurs de rock, celles d'Action Beat et PS I Love You, comblent par la suite, dans leurs genres respectifs, les attentes du public. Primitifs et rageurs, les anglais d’Action Beat envahissent le festival de leur post-rock sonore parfois étourdissant, peut-être, je dis bien peut-être, dû à leurs quatre batteurs (oui, quatre, vous avez bien lu). S’excitant de tous côtés, les quatre guitaristes (oui, trois... j’écris si mal que ça ?) ne sont pas en reste, faisant la part belle aux dissonances et riffs bestiaux, où les mélodies sont souvent difficiles à trouver. Ah, et sinon, un bassiste est présent aussi.
Noisy, brouillonne, la performance de PS I Love You est le set idéal pour tout fan d’Abe Vigoda et autres No Age. Muni d’une guitare et d’une batterie, le duo canadien joue ses courts titres de shoegaze et pop expérimentale, sobrement, avec peu d’interaction mais beaucoup d’énergie. Statique, sans gesticulations inutiles à travers la petite scène du chapiteau, l’imposant leader de PS I Love You, Paul Saulnier, n’a besoin que de sa voix et son instrument pour convaincre un public enflammé (qui a dit imbibé ?).

Une des plus grosses déceptions de la soirée vient de Beth Ditto. Délaissée de ces comparses de Gossip, l’autre imposante artiste de ce samedi soir ne parviendra pas à satisfaire les attentes que l’on plaçait en elle. Certes, son EP éponyme n’avait pas la carrure d’un album du trio américain, mais l’on pouvait croire qu’elle assurerait le show pour la première date de sa tournée mondiale. Seulement, même en étant accompagnée de plus de danseurs, outre les quatre déjà présents, rien n’aurait pu sauver la prestation. Trop orientées dance, trop étirées, les chansons ne parviennent que rarement à intéresser. Difficile dans ces cas-là de ne pas décrocher de temps à autres et observer son voisin essayer de danser tant bien que mal. Mais Comme on dit : une bière et ça repart ! Et surtout, Is Tropical et ça repart.
Excellent prémisse à un premier album à paraître début juin, le set du groupe anglais prometteur est dévastateur. Entre riffs de guitare lourds, beats instantanés et jeu de batterie puissant, les compositions d’Is Tropical, dès les premières notes, nous font nous rappeler puis aussitôt oublier le second opus des Klaxons pour voir en eux la relève idéale d’un electro rock dansant. Seul bémol à cette performance scénique : le son parfois saturé du clavier agressant les tympans.

Pour cette quatorzième édition, le festival des 3 Éléphants parvient encore et toujours à apporter son lot de surprises et d’artistes déjà bien ancrés dans le paysage musical actuel. Année après année, il sait se renouveler, que ce soit à travers sa programmation ou au sein même du site et des a-cotés : les décors originaux et son emplacement au cœur de Laval, les nombreux arts de la rue pour ne pas s’ennuyer entre les concerts, les quelques bateau-concerts organisés durant le week-end ou encore les chaleureux concerts et pique-niques dans l’herbe dans le Village. Bref, encore de quoi passer d’agréables moments dans le meilleur festival mayennais !
artistes
    Jesus Christ Fashion Barbe
    Ladylike Lily
    Ptit Fat & JLB
    Hoquets
    Babel & DJ Slade
    Elastic
    Juke Box Orkestra
    Leif Vollebekk
    Brigitte
    Filewile
    Cocoon
    Action Beat
    PS I Love You
    Beth Ditto
    Is Tropical
    Electric Rescue
    Manu Nashville
    Cie Nejma
    L'Oiseau Bleu
    Les Kag
    Fanfare Le Snob
    Les Allumés Du Bidon
    Robinson
    The Wackids
    Anna Aaron
    Cie Pas Vu Pas Prix
    Cirque Exalté