Vendredi, à 19h, le public est prêt depuis un bon quart d'heure, collé au plus près de la scène Bagatelle pour applaudir Klaxons. Les lumières s'allument, et la foule s'enflamme déjà, chauffée précédemment par la prestation des excellents Balkan Beat Box. Le set commence par une intro que l'on croirait devenue un passage presque obligé chez les groupes de rock. Puis résonne Atlantis To Interzone dans tout l'hippodrome, sous les hurlements du public. Malgré un jeu de scène très sobre, Klaxons réussit à capter l'attention de son public grâce à ses titres devenus désormais classiques. Ainsi, si pogo et slam se font rares, Two Receivers, Magick et le morceau final Not Over Yet sont repris unanimement par leurs fans.
Vite, on court voir Stupeflip, qui bougonnent depuis déjà une bonne vingtaine de minutes dans leur micro qu'il y a "trop de problèmes de son". C'est vrai qu'on n'entend pas grand chose, probablement aussi à cause du dôme qui étouffe partiellement le son. Après avoir menacé à maintes reprises mais avec humour de quitter la scène, ils balancent leurs chansons à textes toujours aussi désopilantes. Les cris de "Stupeflip vite!" et d'"A bas la hiérarchie" résonnent bientôt tout autour de la scène Domino.
Il est déjà minuit lorsque la bande de The Go! Team arrive sur la scène Domino. Ninja, baskets rose et jaune fluo aux pieds, danse sans cesse, toujours aussi sportive. Comme d'habitude, les musiciens s'échangent leurs places, alternant entre instrumentales et chansons entonnées tantôt par Ninja, tantôt par Kaori. Dans le public, la chanteuse survitaminée remercie un lapin géant slammeur. Aux premiers rangs, des Anglais sont venus soutenir le groupe. Après une heure exactement de concert, The Go! Team quitte la scène, sans avoir joué l'un de leurs titres phares, Milk Crisis, attendu pourtant par nombre de festivaliers.
La nuit est tombée depuis un moment déjà, et le festival, plongé dans la pénombre, semble s'être transformé en night club géant, au son des DJ. Pourtant, au loin, sous le chapiteau de la scène César Circus, The Joy Formidable distillent leur rock rêveur et aérien devant un public clairsemé. La chanteuse blonde platine est collée à son micro entouré de perles étincelantes dans la nuit. La disposition originale des musiciens sur la scène (le batteur étant sur le côté, au même plan que la guitariste et le bassiste), invite à une plus grande complicité avec le groupe. Le public ne semble pas s'épaissir au fil des chansons. Certainement en raison des deux pointures qui se produisent au même moment, Mark Ronson et l'électro Vitalic.
Plus on s’enfonce dans le festival, vers la scène Bagatelle, plus les corps se déchaînent. Certains semblent en transe, d’autres exécutent des simulacres de danses tribales. Vitalic, sur l’immense scène, enchaîne les titres électro, sans aucune pause, jonglant entre ses deux albums OK Cowboy et Flashmob. Le son et le rythme montent crescendo, dans une ambiance technival. Le maestro Vitalic termine son set avec les plus déchaînés de ses titres, tels One Above One et La Rock 01.
De quoi mettre en appétit les fêtards de Solidays, avant une nuit sous les sons disco-house d’Hercules & Love Affair, dub-reggae de Soul Stereo Crew ou électro de Ministre X ou Popof.