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Solidays

Paris, du 24 au 26 juin 2011

Live-report rédigé par Aurélie Tournois le 27 juin 2011

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Après une nuit passée à danser sur les rythmes électro des DJ à la lumière de la plus grande boule à facette du monde, les festivaliers sont plutôt en forme. Tant mieux, car ce dimanche est une grosse journée. Cette année, c’est Moby qui clôt les Solidays et il faudra être en forme ce soir. Mais pas question pour autant de s’économiser ! Entre quelques gros coups de soleil et une bière, on continue de découvrir ou redécouvrir les groupes sur scène.

Et, en parlant de redécouvrir, aujourd’hui, c’est une grosse pointure de la musique française qui se produit sur la scène Paris : Bernard Lavilliers himself ! Agé de soixante-quatre ans, celui qui a connu une immense gloire dans les années 80 attire un public plutôt varié. Les quelques quarantenaires que l’on n’avait pas encore aperçu depuis le début du festival, en famille, mais également pas mal de jeunes à la vingtaine toute fraîche. Chemise ouverte, jean noir, et toujours l’éternelle boucle d’oreille en or, il invite l’assemblée à chanter en chœur avec lui le classique On The Road Again. Entre ses tubes, Bernard Lavilliers prend le temps de raconter son voyage en Egypte, où il a jammé avec des musiciens. Devant des fans ravis, c’est par La Salsa et le titre reggae Stand The Ghetto que le chanteur français termine son set sous des applaudissements appuyés.

 

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Direction le Dôme maintenant afin d’aller écouter Aloe Blacc et son tube I Need A Dollar. Chemise blanche à rayures, veston beige et chapeau gris, le chanteur est très élégant ce soir. A grand renfort de « yeah » et de « ouuh », il fait participer son public, notamment sur le très soul You Make Me Smile.SOV

 

Vite, vite, tout juste le temps de parcourir Longchamp pour y voir sur la scène César Circus True Live déchaîner les foules. Le style est indéfinissable, mais l’ambiance est bien là. Alors que le chanteur rappe sur une musique proche du jazz, une jeune femme danse sur scène en faisant tourner autour de sa taille des cerceaux multicolores. Alors que déjà le public commence à se dérober pour voir IAM au plus près, True Live redouble d’énergie pour une dernière danse frénétique des festivaliers. Avant de quitter la scène, le chanteur invite le public à crier plus fort et lui donne rendez-vous le 6 juillet prochain pour un concert à La Bellevilloise, salle dont il éprouve quelques difficultés à prononcer le nom.

 

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Sur la scène Paris, encore un groupe mythique avec IAM. Une immense foule est agglutinée devant la scène pour voir les rappeurs marseillais. Les tubes Petit Frère, Chez Le Mac et L’Empire Du Côté Obscur galvanisent les foules. Dans les premiers rangs, jeunes, moins jeunes, et même enfants sur les épaules de leurs parents lèvent les bras en rythme. La foule entière semble connaître les paroles, même au plus loin de la scène. Nombreux (sept dans leur plus faible effectif), ils enchaînent les tubes. Mais c’est bien Le Mia qui regroupe l’ensemble des festivaliers pour un chant collectif, récitant les paroles par cœur, au mot près. Tant d’années après leurs débuts, les rappeurs n’ont curieusement pas pris une ride.

 

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Un autre temple de la musique française ce soir, côté rock cette fois, se produit scène Bagatelle. Gaëtan Roussel, qui a pris son envol depuis la pause de Louise Attaque, en 2005, apparaît sous un tonnerre d’applaudissements. Ses anciens fans ont grandi. La trentaine assumée, ce sont eux les plus nombreux devant la scène. Lorsque les premières notes du tube Help Myself, qui lui a valu d’être primé aux Victoires de la Musique cette année, se font entendre, les bras se lèvent aussitôt, et la foule saute à pieds joints. Chauve, les yeux souvent fermés et le sourire toujours aux lèvres, Gaëtan fait découvrir son album Ginger à un public conquis d’emblée, dont les tubes Dis Moi Encore Que Tu M’Aimes et Inside/Outside font danser les fans.
Il est maintenant 22h et c’est déjà l’heure du dernier concert, mais pas du moindre. Près de 50 000 personnes attendent le génie américain devant la scène Paris. A son arrivée sur scène, la folie semble avoir atteint les festivaliers. Le groupe commence très fort, avec In My Heart, dans un déluge de lumières multicolores. Vient le magnifique et déchirant Why Does My Heart Feel So Bad?, puis une version annoncée disco de We Are All Made Of Stars. Entre deux titres, Moby remercie sans cesse sont public par des « merci beaucoup » au fort accent américain.

 

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Le petit bonhomme chauve continue son set, jonglant dans le temps et entre les albums. Slipping Away déclenche les sauts des festivaliers. Bientôt, la chanteuse à la voix si grave et puissante annonce un titre « sexy », alors qu’on décèle déjà les premiers instants du titre à tendance soul Flower. Moby, qui redouble d’émotion, les yeux humides, déclare à l’assemblée « Vous êtes très jolis », avant de prendre une photo d’ensemble pour en garder le souvenir. Porcelain, puis bientôt Honey résonnent dans l’hippodrome, avant que Moby annonce « une discoparty » lors de laquelle il invite le public à danser, en offrant un puissant Lift Me Up. Avant de quitter la scène, il remercie à nouveau les festivaliers et rend un hommage aux organisateurs : « C’est une si belle nuit, que je voudrais dédicacer à l’esprit de Solidays et aux personnes qui ont travaillé si dur ». Tout d’un coup, le groupe est rejoint sur la scène par l’ensemble des volontaires et de l’organisation du festival.

Il est 23h passées, et Solidays, c’est fini pour cette année. La direction du festival remercie les festivaliers pour leur soutien et les fonds récoltés ce week-end pour la lutte contre le Sida. Pour clore l’évènement, c’est I Will Survive, devenue l’hymne des Solidays et crachée par les hauts-parleurs, qui fait danser tout le monde. Après une minute de silence en l’honneur de deux membres de Solidarité Sida mort cette année de la maladie, l’ambiance est un peu refroidie. Mais très vite, les festivaliers recommencent à crier en se dirigeant vers la sortie du site, en entonnant Le Lion Est Mort Ce Soir et en sautant dans les bras des volontaires pour un free hug.

On note cette année encore un très faible nombre de groupes britanniques mais aussi une faible proportion d’Anglais dans le public, contrairement aux autres festivals français. Une nouvelle fois, la fête a battu son plein tout le week-end. C’est à The Go! Team, Morcheeba, IAM et Moby que reviennent la palme des meilleurs prestations scéniques. Les styles musicaux métissés et les diverses animations proposées ont ravi les festivaliers. Vivement l’année prochaine, avec, on le souhaite quand même, un peu plus de rock britannique !
artistes
    Gaëtan Roussel
    Aloe Blacc
    IAM
    Moby
    Asaf Avidan & The Mojos
    Cocoon
    Bernard Lavilliers
    Fool's Gold
    HK & Les Saltimbanks
    Orchestre National de Barbès
    Bumcello
    S6X
    Têtes Raides
    Puggy
    True Live
    Yodelice
    Anissa Bensallah
    Lonah
    Stuff Session
    Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence