Malheureusement, nous avons encore un peu de mal à gérer le temps de trajet et nous arrivons donc sous la tente de la Cannibal Stage alors que les Franco-californiens d'Uncommonmenfrommars ont déjà débuté.
Malheureusement, la suite va nous le rappeler. Comme la Jupiler coule à flots depuis trois jours et que les stands de restauration sont nombreux et offrent une nourriture variée et délicieuse pour un festival, notre budget est déjà épuisé et il faut passer au distributeur. Ceci peut paraître un détail insignifiant mais il s'avérera être une épopée, comme chaque détail de la vie quotidienne semble l'être pendant ce festival. Si Dour se targue d'avoir amené plus de 160 000 festivaliers durant ces quatre jours, les organisateurs omettent d'annoncer qu'ils n'ont prévu que quatre appareil pour retirer de l'argent sur l'ensemble du site.
Heureusement, nous nous trouvons juste à côté de La Petite Maison Dans La Prairie et décidons donc de juger ce que vaut Yussuf Jerusalem. Grosses guitares et batterie qui n'est pas en reste, sur le papier (et sur disque), le groupe avait tout pour nous séduire, sauf, une fois encore, un son épouvantable qui aura raison de nous. Nous prenons donc notre courage à deux mains pour affronter l'averse et nous poser sous une tente un peu plus au calme.
Pas de temps à perdre, Fool's Gold jouent à 18h30. L'an dernier, nous avions eu la chance de profiter de la musique de ce groupe hétéroclite lors d'un petit festival suisse. Le temps était radieux et seyait à merveille aux mélodies du soleil. Le tableau aujourd'hui est foncièrement différent. Alternant chant en hébreu et en anglais, les percussions africaines se mêlent à un rock plus occidental. Leurs nouvelles compositions sont aussi efficaces que celles déjà entendues et l'ensemble offre un moment fort agréable.
Autant dire que nous sommes trempés, des pieds à la tête et qu'il faut se balader en tee-shirt pendant une bonne heure histoire de ne pas croupir sous le sweater mouillé. IAMX nous sera d'une compagnie chaleureuse pendant ce temps. Le concert de Chris Corner est acclamé par une foule dense et en alerte. Leur new-wave sombre déclinant tous les vices et les déviances de notre société s'avère prendre son ampleur en live et nous sommes agréablement surpris de la présence scénique de Corner. Une fin grandiloquente sur President et c'est un peu plus secs et ravis que nous nous dirigeons vers la grande scène pour enfin assister à la messe donner par Suede.
Même si la météo se calme quelque peu (ce sera de très courte durée), le champ de boue a sans doute découragé les curieux car les spectateurs ne se bousculent pas. Pourtant, Brett Anderson, le Bowie revival, est en forme et le groupe n'a cure des conditions météorologiques. Comme leurs compatriotes la veille, Suede vont passer en revue leur discographie et en extraire les pierres les plus précieuses : Trash, Animal Nitrate, We Are The Pigs, So Young ou encore, un peu plus tard dans la soirée, Beautiful Ones, nous aurons droit aux plus grands titres. Même si, au final, la pluie aura été l'invitée d'honneur, nous sommes aux anges de voir gesticuler le filiforme chanteur qui garde son androgynie et sa rebel attitude comme à la grande époque des 90's.
Il est rageant de se dire que pendant un tel festival, il faut faire des choix cornéliens comme nous sommes en train de le faire (le line-up aura voulu que Les Savy Fav soient programmés en même temps que Suede) mais les Anglais sauront ne pas nous faire regretter. Comme la veille, nous bénissons les organisateurs de Dour pour leur bon goût et leurs choix judicieux.