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La Route du Rock

Saint-Malo, du 12 au 14 août 2005

Live-report rédigé par Fab le 15 août 2005

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Avec une programmation à la fois pointue et accessible, la Route du Rock reste année après année un des festivals français les plus attendus par les fans de rock. La programmation de cette édition 2005 ne fait que renforcer ce constat toujours vérifié : aux côtés des mythiques Sonic Youth et The Cure, des groupes reconnus comme Mercury Rev, The Wedding Present ou Yo La Tengo se mêlent aux jeunes formations prometteuses que sont Art Brut, Metric, The Organ ou Maximo Park. Une fois encore, chacun y trouvera son bonheur !

Parlons d'Art Brut justement. Quelle autre chanson que leur Formed A Band pouvait mieux lancer cette quinzième édition de la Route du Rock ? Mené de main de maître par Eddie Argos, le quintet qui se produisait pour la première fois en France n'a pas manqué son entrée. Ca joue fort, ça plaisante avec le public, ça part dans tous les sens... même si l'originalité n'est pas forcément de mise, tout le monde prend un plaisir certain.
Les titres de l'album Bang Bang Rock & Roll sont pratiquement tous joués durant les 40 minutes que le groupe passe sur scène, et les Emily Kane, Modern Art ou Rusted Guns Of Milan sont tous chantés en chœur par les quelques anglais venus suivre le quintet. My Little Brother restera indéniablement un des temps forts du set car parfaitement conclu par une série de « conseils » qu'Eddie Argos ne se retient pas de transmettre au public : stay away from Crack, stay away from Pete Doherty, stay away from Poptones Records... les anglophobes n'y ont certainement rien compris mais les autres auront apprécié !
Ne manquant pas une occasion de se faire remarquer et de communiquer avec le public, le toujours très présent Eddie Argos repartira même avec une chaussette « neuve » échangée avec un fan du public. Une anecdote qui n'aura pas manqué de faire sourire les festivaliers ravis après une prestation très réussie au final !

Le reste de la soirée n'est malheureusement pas aussi convaincant. Appelés à la rescousse une dizaine de jours avant le début du festival afin de pallier l'annulation des Futureheads, Alamo Race Track ont livré un set très mitigé. Parfois convaincants, le plus souvent très moyens, les hollandais sont encore trop inconstants pour gagner le cœur du public. Gageons toutefois que quelques curieux charmés par certaines compositions ne manqueront pas de découvrir leur album Birds At Home peu mis en valeur lors de la soirée.

Absents durant une dizaine d'années, The Wedding Present revenaient en février dernier avec un nouvel album intitulé Take Fountain. Six mois plus tard, et après avoir récemment rempli la Maroquinerie de Paris, David Gedge et ses acolytes se produisent à nouveau en France à la Route du Rock.
Devant un public attentif et discipliné, les anglais livrent une prestation peu à même de convaincre les sceptiques. Un concert plat, sans saveur, et que beaucoup ont certainement déjà oublié. Un « jour sans » probablement.

La suite de la soirée est marquée par l'entrée en scène des poids lourds américains. Yo La Tengo, dans un premier temps, livrent un set oscillant entre expérimentations pop et jazzy et autres titres plus violent et noisy. Si tout leur répertoire n'est pas forcément accessible pour le novice, force est de constater que le groupe maitrise parfaitement son sujet et satisfait à merveille les fans présents. Pas de doute possible, les programmateurs ont fait le bon choix en invitant les américains pour cette quinzième édition.

C'est aux alentours de 1h du matin que Mercury Rev montent sur scène devant un public devenu impatient à cette heure avancée de la nuit. Fidèles à leur réputation, les américains partagent les avis malgré un set bien huilé conclu par le splendide The Dark Is Rising. Si leur prestation est totalement au point, l'attitude grandiloquente de Johnathan Donahue et les irritantes vidéos diffusées sur l'écran géant placé en fond de scène gâchent indéniablement le plaisir. Chacun se fera son idée, mais une attitude différente du groupe une fois monté sur scène ne pourrait que leur être bénéfique.

C'est à The National qu'incombe la tâche de clôturer cette première journée avec un concert débutant à 2h30 devant une fosse tristement vidée de moitié à la fin du set de Mercury Rev. La fatigue jouant son rôle, la vingtaine de minutes passées devant la formation finira de me convaincre sans regret que l'heure du repos a sonné. En attendant la journée du lendemain !
artistes
    Art Brut
    Alamo Race Track
    The Wedding Present
    Yo La Tengo
    Mercury Rev
    The National