logo SOV

Nox Orae

La Tour-de-Peilz, du 13 au 14 août 2011

Live-report rédigé par Amandine le 19 août 2011

Bookmark and Share
dimanche 14
Deuxième soirée pour cette seconde édition du Nox Orae avec, encore une fois, une fort belle affiche qui nous attend.

Nous arrivons pour la fin du set de Buvette. Derrière ce nom de scène un peu ridicule, il faut bien l'avouer, se cache un jeune artiste local. Loin d'en être à ses débuts malgré son visage poupon, il a déjà officié auprès de Devendra Banhart. S'occupant également d'un label vaudois en vogue, il y a de fortes chances de le croiser à chaque festival de Suisse romande. Malheureusement pour nous, les circonstances ont toujours joué en notre défaveur et une fois encore, nous ne pourrons juger par nous-mêmes du talent du jeune artiste. Nous filons donc rapidement au bar prendre un verre en attendant la suite.

Passés les jeux de mots canins stupides pour introduire les artistes suivants, nous assistons à ce qui se révélera être la découverte du festival avec les Bernois de Labrador City.
Lorsque le quatuor entame son premier titre, on pense à la pop si particulière de Local Natives et l'empreinte vocale du chanteur va également dans ce sens. Parfois, on pense aussi à Alec Ounsworth, chanteur autant adulé que détesté de Clap Your Hands Say Yeah!. C'est frais, bien ficelé et on adhère dès les premières notes. Même s'ils ne réinventent pas le style, Labrador City réussissent à donner de la vigueur et un renouveau à un genre semblant se liquéfier au fil du temps par trop de groupes en mal d'inspiration. Ici, c'est original, présenté simplement. Le chanteur propose même de donner des vinyles de leur premier EP auto-produit, Volcano, aux spectateurs des premiers rangs. Les membres d'Electrelane semblent elles aussi apprécier ce que le groupe propose puisqu'elles sont assises dans l'herbe et écoutent attentivement. Quarante-cinq minutes passées le sourire aux lèvres avant d'en sortir heureux de pouvoir encore découvrir de petits talents dans de telles conditions.

Avant l'arrivée sur scène d'Electrelane , nous effectuons un bref tour d'horizon et réalisons que le public semble encore moins nombreux que la veille. Même si de petites averses parsèment la soirée, nous ne pouvons croire que la météo est la cause du succès mitigé du festival. Manque de publicité ? Période peu propice ? Artistes moins populaires en Suisse qu'ailleurs en Europe ? Ces questions restent sans réponse et nous ne bouderons pas pour autant notre plaisir d'assister pour la deuxième fois en quelques semaines au retour estival des quatre Wonderwomen.
On les avait laissées quelques semaines auparavant sur la « plage » du Glaz'art avec un sentiment de jouissance presque enfantine d'avoir eu la chance de revoir les prêtresses anglaises. Même si leurs principaux titres sont repris, la setlist est différente de celle de leur prestation parisienne et, surtout, les filles semblent encore plus à l'aise. Musicalement, peut-être aussi grâce à des balances plus justes, elles sont tout bonnement parfaites. MMoins bavardes que la première fois, elles sont bien plus énergiques et leur concert gagne encore en qualité. La version de On Parade restera l'un des temps forts de la soirée.
Malgré tout, l'ambiance dans la fosse est foncièrement différente de celle qui animait les esprits le 22 juillet dernier. Le public est presque passif et quelques éléments peuvent venir changer l'appréhension d'un concert. Si le son est bien meilleur que durant leur prestation dans la capitale, le manque de retour de la part du public est presque bluffant. Le faible nombre de spectateurs y est certes pour quelque chose mais rester statique devant une telle frénésie est surprenant. Pour autant, Verity Susman et sa bande ne se laissent pas perturber. Comme à son habitude, Mia Clarke est déchaînée, elle s'allonge sur son ampli, cherche toujours à produire le plus d'effets possibles.
Toujours pas l'ombre de nouveaux titres à l'horizon et pourtant, pour la deuxième fois en quelques semaines, on se laisse assommer par la maîtrise des représentantes d'Albion. « At the moment, our plan is just to play live this summer » annoncent-elles sur leur site officiel. Espérons que ce ne soit que le début d'un grand retour.

Le festival Nox Orae touche à sa fin et la pluie s'invite pour accompagner ceux qui auront l'honneur de clôturer cette année : les Canadiens de Destroyer.
Avant tout le projet d'un homme, Dan Bejar, il est ce soir accompagné d'une véritable fanfare composée d'une dizaine de personnes parmi lesquelles un joueur de flûte traversière, un saxophoniste ou encore un pianiste. Depuis 1995, il a sorti pas moins d'une dizaine d'albums tous plus acclamés les uns que les autres. Considéré comme l'un des auteurs-compositeurs les plus talentueux d'Amérique ces dernières années, il vient aujourd'hui nous proposer son blues folk baroque et barré.
Si son style négligé et nonchalant n'a pas de quoi séduire de prime abord, Bejar sait faire taire les médisants dès lors qu'il commence à chanter : sa voix forte et fragile, androgyne et un peu nasillarde comme peut l'avoir Bowie vous berce instantanément. Les mélodies semblent toujours vouloir prendre le versant de l'improvisation. Les compositions lyriques se combinent à merveille à la pluie qui commence à se faire plus persistante.
Se dire, qu'en plus de Destroyer, Dan Bejar c'est aussi The New Pornographers et plus récemment Swan Lake, side-project mené avec le frontman de Sunset Rubdown et Wolf Parade, Spencer Krug, laisse rêveur sur le talent sans borne du Canadien.

Décidément, la Suisse a ce petit truc en plus pour dénicher des programmations pertinentes. Reste maintenant à tester le quinzième anniversaire du For Noise Festival qui débutera dans quelques jours.
artistes
    Buvette
    Labrador City
    Electrelane
    Destroyer