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Nuits Secrètes

Aulnoye-Aymeries, du 5 au 7 août 2011

Live-report rédigé par Thibaud le 23 août 2011

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dimanche 7
Troisième jour de festival, et le temps n'est toujours pas clément avec les festivaliers. Néanmoins, l'ambiance est toujours au beau fixe sur le camping, même si celui-ci se vide de plus en plus. Il reste encore du monde par rapport aux années précédentes, sûrement grâce à une programmation plus attirante : en effet, les Nuits Secrètes ont souvent pris l'habitude d'avoir une affiche dominicale beaucoup plus légère, avec des groupes ou artistes grand public (et donc beaucoup de personnes qui profitent de la scène gratuite et ne s'embarassent pas d'une nuit au camping.

Entre quelques parties de cartes, des apéros et des douches tardives, tout le monde s'attarde sur l'affiche, le programme étant pour ma part tout tracé : en effet, après avoir entraperçu Bob Log III dans la petite salle du Drugstore, il me semblait primordial d'aller voir le phénomène sur la grande scène, avec une question sur les lèvres : si Bob sait dompter un public restreint dans une atmosphère pleine de sueur, qu'en sera-t-il devant une large audience sur une scène où l'artiste paraitra bien seul ? A vrai dire, à quelques heures du commencement, j'ai hâte de voir ce que cela va donner...

Nous nous dirigeons donc en fin d'après-midi vers les scènes, en faisant une halte à une friterie toute aussi délicieuse (et grasse) que celle des soirées précédentes. C'est donc le ventre lourd que l'on entend au loin un obscur groupe dans le Drugstore (sûrement Healer Selecta), tandis que l'on se dirige vers la grande scène. Bob Log III est déjà en train de dominer la scène et le public semble conquis : on retrouve des festivaliers qui étaient déjà allés voir le bonhomme au Drugstore, mais surtout beaucoup de têtes ébahies et ébétées, tellement le spectacle est à la fois intriguant et jouissif. Bob se permet même d'accueillir deux jeunes femmes du staff sur ses genoux et de jouer en même temps... Non content d'assurer un show diablement efficace et de voler la vedette à de nombreux groupes présents sur le festival, il semble être l'élu des groupies (si ce n'est Carl Barat le premier jour...).

A peine remis de la fin du concert, et après avoir acheté quelques bières sans âme, voilà The Jim Jones Revue qui arrive sur la Grande Scène à 19h30. J'avais déjà assister à un set du groupe à Dour l'année dernière, et j'avais été subjugué par l'énergie folle de ces vieux rockeurs puant sévèrement la classe et la sueur, tout en jouant l'un des albums les plus furieux de ces dernières années. Immanquable donc sur cette dixième édition des Nuits Secrètes, et le public qui s'est lentement amassé devant la scène a bien compris pourquoi : le groupe propose en effet un set d'approximativement une heure avec une batterie de titres plus furieux les uns que les autres.
Très vite l'avant du public pogote (même si l'on n'échappe malheureusement pas aux coups de coude mal placés), et c'est avec un temps clément que l'on assiste donc à un show brillant, sans doute un peu trop expéditif mais qui aura su marquer ceux qui n'avaient jamais vu le groupe en live. Oui, les Jim Jones Revue sont à suivre, si vous êtes un vrai fan de rock. Mention spéciale d'ailleurs au claviériste, véritable homme-bête...

The Jim Jones Revue terminé, je m'éloigne de la Grande Scène en attendant LKJ, programmé en tête d'affiche du festival, et croise la Stereo Car Parade. Ce nouvel événement du festival, que j'avais manqué les deux jours précédents, est en réalité une sorte de rassemblement de voitures avec des thèmes bien précis. Même si j'ai malheureusement raté les lowriders, le public du festival a pu assister en ce dimanche à un défilé de voitures des années cinquante, avec un DJ set pour accompagner. Une initiative sympathique, qui remplace en quelque sorte la fête foraine qui se trouvait au même endroit les années précédentes.

Mais à peine le temps d'admirer ces antiquités que j'arrive en retard à LKJ. Celui-ci ne sera au fond pas vraiment pénalisant : en effet, LKJ, un des grands patrons de ce que l'on appelle les Dub Poet, démarre très lentement ce concert qui approchera une heure et demi. Le public est nombreux, mais beaucoup ne semblent pas connaître l'artiste, et on assiste donc à un démarrage un peu bancal, LKJ n'étant effectivement plus tout jeune et le public n'étant pas forcément réceptif.
Néanmoins, le groupe de LKJ est là pour réchauffer l'ambiance et l'on assiste dès la deuxième moitié du concert à un show beaucoup plus enjoué, avec des musiciens qui semblent se lâcher. Le public n'est pas en reste, et ceux devant la scène ont pu constater que l'endroit s'est quasiment transformé en dancehall dub, jusqu'à un final surprenant, épique diront certains, nous laissant particulièrement sur notre faim tellement on aurait aimé un concert beaucoup plus dans cette tonalité.

Au sortir de ce concert, je ne sais plus trop où donner de la tête. Rester pour Dave Clarke ? Aller du côté du Jardin pour voir Matthew Dear ? Je décide de couper la poire à deux, et je pars donc pour le Drugstore, en espérant découvrir une bonne surprise. Et c'est le cas, puisque ma route croise celle de Scott H Biram, dont on m'avait beaucoup parlé. Une aubaine donc, et c'est au premier rang de cette petite salle que je m'infiltre et apprécie sûrement l'un des concerts les plus « cool » du festival : Scott H Biram est en effet très détendu et plutôt généreux. Il offre à son public (beaucoup de fans sont présents) un set intense, avec une énergie redoutable. Alors que celui-ci s'apprête à quitter la scène, les fans font pression, et il reviendra à deux reprises. Un bel esprit, une bonne musique, cette dernière soirée est décidément l'une des plus agréables du festival.

Mais à peine le concert fini, j'entends dire que Bob Log III va monter une dernière fois sur la scène du Drugstore. Je n'ai personnellement pas fait les comptes, mais celui-ci semble avoir joué plusieurs fois tout au long du festival, notamment sur cette scène, et le public est donc impatient de savourer la révérence de l'homme au casque téléphonique sur ce festival. Et déjà, pendant les préparatifs, une surprise ! Bob Log III, sans sa tenue, s'occupe des tests, et on découvre donc derrière ce masque une sorte de Woody Allen un peu plus jeune (mais beaucoup moins moche, surtout) et filiforme. Un choc pour certains, qui s'imaginaient voir quelqu'un de beaucoup plus jeune (à l'image de The Legendary Tigerman).
Une bonne surprise pour ma part, et la suite est l'un des meilleurs moments du festival : en effet, ce dernier concert de Bob Log III voit le public se déchaîner, et l'artiste lui-même assure un show dévastateur où il laisse peu de temps à ses auditeurs pour reprendre leur souffle. L'ambiance est quasi suffocante, le Drugstore est bondé et beaucoup de personnes finissent par se marcher dessus, pogoter... ou tomber par terre. Un vrai concert de folie, pour un artiste protéiforme qui aura su dominer à lui seul une large partie du festival.

On sort donc complètement trempé du concert, et en se faufilant pour sortir de la salle, une seule envie : de l'air frais ! Et là, en sortant, une forte pluie... qui ne fait que commencer. Si les premières minutes de celle-ci font énormément de bien, je réalise peu à peu que le temps n'a vraiment pas envie de se calmer et tourne quasiment au mini-déluge. Le festival se vide peu à peu tant la pluie s'infiltre partout et nous trempe jusqu'aux os. Exténué par le concert et refroidi par cette pluie, je décide donc de rentrer au camping, et c'est après avoir mangé une dernière frite à l'abri que nous montons pour la navette, à l'ambiance plus que survitaminée. Le retour au camping est donc mouvementé, mais une fois sur place la pluie ne nous laisse comme seul choix que de nous abriter sous nos tentes, et de débriefer tranquillement cette journée qui restera sans doute la plus intéressante du week-end au niveau des prestations, notamment avec la confirmation Bob Log III et les explosifs The Jim Jones Revue. Un festival qui s'achève donc tristement de par le temps, mais comme chaque année, avec des souvenirs plein la tête. On pensait que la programmation porterait préjudice à cette édition, elle fût surtout l'occasion de faire de belles découvertes... En espérant encore mieux l'année prochaine !
artistes
    Bob Log III
    The Jim Jones Revue
    LKJ
    Dave Clarke
    Dee Fly and The SQS
    Scott H Biram
    Wild Beasts
    Triggerfinger
    Matthew Dear
    DJ Food
    Swingin' Kitten & Miss Chazzmatazz
    Bobik Ou Sacha
    Lena Deluxe
    Scott H Biram