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Les Paradis Artificiels

Lille, du 16 au 25 avril 2012

Live-report rédigé par Maxime Delcourt le 18 avril 2012

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mercredi 18
A l’instar des grands philosophes, Les Paradis Artificiels synthétisent leur line-up dans leur nom. Du moins, pour cette soirée au Grand Mix. Avec Rebecca Mayes, Rover et Baxter Dury au programme, c’est une partie inexplorée de nos rêves qui se réalise ici. Reste à savoir comment la cohérence entre ces artistes venus d’horizons divers va s’imposer.

Avec ses cornes mythologiques et sa robe brillante, Rebecca Mayes ouvre le bal. A la vue sa tenue, on aurait pu s’attendre à une fête disco au pays des elfes, c’est pourtant tout l'inverse qui se produit face à nous. Celle qui se promène dans les mêmes plaines scandinaves que Joanna Newsom livre une performance intimiste et épurée, mais trop peu fantasque et innovante pour emballer ses mélodies intelligemment bricolées.

Ainsi, on divague, peu à peu on s’évade, notre esprit nous pousse dans les retranchements du temps. Rover, et son allure de jeune Depardieu, nous prend en chemin pour un voyage sans passeport et sans retour. Il est belge, certes, mais il n’a rien d’un diable rouge. Avec sa voix de velours et ses mélodies crève-cœurs, son influence est davantage à chercher dans les régions montagneuses de l’occident que dans les bars à bières wallons. Cependant, ce chant de la terre, un peu conventionnel tout de même, ne sonne pas pour autant le glas de l’être humain et laisse place à l’enfant prodigue de Ian Dury et de toute l’Angleterre : Baxter Dury. Secret le mieux gardé du Royaume, ce héros trop discret s’assoit sur le même sofa que Pulp et Gainsbourg avec un temps de paroles équivalent.

S’en tenir à ces quelques références serait petit bras tant Baxter Dury semble difficilement qualifiable. Névrosé, visionnaire à coup sûr, fonceur sans doute, l’anglais est au top de la pop. Il en fait d’ailleurs son hilarant terrain de jeu. Dans une atmosphère somme toute décontractée, les tubes imparables s’enchainent, les blagues tordues également. La salle est bourrée, lui, l’est probablement légèrement. Mais c’est tout à son honneur. Cela le rend encore plus délicieux. Sur son trente et un pour l’occasion, son set est du même acabit : élégant, précis et poétique.

Pas étonnant que l’on n’en finisse plus de l’applaudir.
artistes
    Baxter Dury
    Rover
    Rebecca Mayes