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Rock en Seine

Paris, du 25 au 26 août 2005

Live-report rédigé par Fab le 1er septembre 2005

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vendredi 26
Les festivals organisés sur deux jours sont définitivement frustrants. A peine le temps de rentrer dans l'ambiance qu'il est déjà l'heure de rentrer chez soi. Mais avant de penser au moment du départ, cette seconde journée de Rock en Seine s’annonçait déjà sous les meilleurs auspices...

A commencer par Goldfrapp. Venue présenter son nouvel album, Alison Goldfrapp, sans Will Gregory, aura délivré une prestation tout à fait convaincante malgré quelques problèmes de gorge.
Accompagnée de plusieurs musiciens sur scène, mais aussi de deux danseuses plus ou moins dénudées selon les morceaux joués, la belle n'a pas eu à forcer beaucoup son talent pour mettre le public de son coté. Après avoir lancé le show par l'excellent Train, le mélange des titres tirés de ses deux derniers albums aura suffit pour faire adhérer un public enthousiaste. On retiendra notamment Strict Machine, Horse ou Ohh La La parmi les meilleurs moments de ce show aussi visuel qu'auditif.

Jouissant d'une bonne cote de popularité en région parisienne depuis de nombreux mois, Herman Düne figurent parmi les jeunes groupes invités par le festival. Et si leur talent ne faisait plus aucun doute, la formation aura délivré un set à la fois accrocheur et authentique, surprenant les curieux et satisfaisant leurs fans. Aucun doute possible, Herman Düne semblent promis à un bel avenir.

La suite de la journée, censée être « normale », va s'avérer nettement plus chaotique que prévu en raison d'une énième disparition de Pete Doherty. Programmés à 17h50 sur la Scène de la Cascade, les Babyshambles seront finalement déplacés sur la Scène de l'Industrie une heure plus tard, le temps de retrouver leur leader une fois de plus aux abonnés absents.

Les bénéficiaires de ce changement de dernière minute sont The Departure, ravis de se produire devant les fans des Babyshambles massés devant la scène. David Jones, dans une forme olympique, ne manque pas de railler, à juste titre, le fameux Pete Doherty entre chaque chanson pour la stupidité de son absence.
Coté concert, la prestation du groupe, desservie par un son toujours très moyen sur la Scène de la Cascade, fut convaincante sans atteindre le niveau affiché au Paléo Festival il y a quelque semaines, ce qui n'aura en aucun cas empêché le public de se déchainer sur Be My Enemy ou All Mapped Out.

Place donc aux Babyshambles dont la présence en devient presque l'événement de la journée. Le jeune public est venu en masse pour applaudir ses idoles, et la fosse ne ressemble qu'à un carnaval ridicule composé de clichés ambulants.
Mais parlons plutôt du concert en lui-même, ou plutôt de ce qu'on tente de nous vendre comme un concert. Entouré de son « junkie band », Pete Doherty est au centre de toutes les attentions, faisant passer le reste du groupe pour de simples faire-valoir. Et si le jeune homme possède un charisme indéniable, le show tourne rapidement à la parodie. Musicalement, le néant est proche, et mieux vaut se tourner vers la fosse pour trouver un palliatif à ce spectacle affligeant. On se surprend donc à observer un public totalement fasciné par la personnalité de Pete Doherty, slammant et pogotant comme si ce concert était le dernier. Si seulement...

La fin de journée est heureusement de bien meilleure facture. Menés par un Dave Grohl totalement intenables, les Foo Fighters ont livré un show carré mais terriblement efficace.
Le groupe a préféré composer sa setlist du soir à l’aide de ses principaux tubes, délaissant au final quelque peu le dernier album. Mais peu importe, avec All My Life, Break Out, Learn To Fly, Best Of You, Everlong (joué en solo par Dave Grohl) ou My Hero, chacun y trouve son bonheur. Mention spéciale à l'énorme Stacked Actors ponctué par une prestation impressionnante de Taylor Hawkins à la batterie.

Le dernier groupe à se produire au sein du festival n'est certainement pas le moins attendu de la journée. Mois après mois, Franz Ferdinand continuent de faire grimper leur cote de popularité à force de concerts dans l'hexagone. Si personne ne doute du succès de leur futur second album, nombreux sont ceux qui espèrent que des titres inédits seront présentés au public. L'ouverture du concert par Michael se veut classique, suivi de près par Tell Her Tonight puis Jacqueline. Mais le véritable intérêt de ce concert vient évidemment des nouvelles compositions des écossais. Mis à part le single Do You Want To, diffusé depuis quelques temps en boucle sur les radios, on retiendra surtout les excellents I'm Your Villain et Evil And A Heathen, toujours plus convaincants de concert en concert.
Inutile de préciser que Take Me Out ou Matinée provoquent un véritable déchaînement du public, tandis que le rappel attendu verra le groupe jouer deux titres : You Could Have It So Much Better puis le traditionnel This Fire.
Le temps des débuts sur scène de Franz Ferdinand, pas si lointain, semble désormais bien éloigné. Le groupe propose dorénavant des prestations totalement maitrisées pour le plus grand plaisir d’un public qui n'en attendait pas moins.

Que retenir de cette troisième édition de Rock en Seine finalement ? Si les principales têtes d'affiches ont su tenir leur rang, notamment les Foo Fighters, Queens Of The Stone Age et Franz Ferdinand, difficile de ne pas rester sur sa faim vis-à-vis des jeunes groupes plutôt décevants, à l'image d'Athlete, The Subways ou encore Babyshambles. Quelques déceptions donc mais ne boudons pas le plaisir procuré par les grosses tête d'affiche à Saint-Cloud cette année !
artistes
    Asyl
    La Phaze
    Hopper
    Goldfrapp
    Herman Düne
    Amp Fiddler
    The Departure
    Saian Supa Crew
    Babyshambles
    Feist
    Foo Fighters
    The Film
    Robert Plant
    Franz Ferdinand
    Sayag Jazz Machine