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Solidays

Paris, du 22 au 24 juin 2012

Live-report rédigé par Maxime Delcourt le 30 juin 2012

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Malgré les averses et la fraicheur, va-t-on pouvoir profiter pleinement des derniers concerts concoctés par Solidays ? Peu importe les conditions météorologiques, c’est jour de fête. La journée est devant nous et l’envie de la croquer avec !

En ce dimanche, les concerts commencent à l’heure de la sieste, de Vivement Dimanche ou du réveil suivant les catégories d’âges. Il est 14h et c’est sous une forte pluie que démarre ce troisième jour à Solidays. C’est triste à dire, mais ce sont Electro Deluxe et Beat Assailant qui en font les frais. Eh oui, certainement comme une majorité de spectateurs, la météo modifie considérablement notre programme de la journée et c’est sous les chapiteaux que l'on s’abrite en espérant tout de même faire de belles découvertes. C’est regrettable tant Beat Assailant, d’une performance simple et sans accrocs, parvient à donner une seconde vie à son hip-hop futuriste, sorte de mélange entre rap jazzy et beats lourds typiquement américains.

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C’est donc à contre-cœur qu’on l’abandonne pour aller voir Hyphen Hyphen et Crane Angels sur la scène du César Circus, au sec. Entre mille idées et quelques axes majeurs, Hyphen Hyphen sortent grand vainqueur de cette programmation établie par le Prix Chorus des Hauts De Seine, qui occupait le temps d’une heure la scène de Solidays. Une victoire symbolique mais de haut-vol tant les niçois ont proposé une prestation brutale et dynamique, tribale et tyrannique, que l’on n’est pas prêt d’oublier. De même pour Crane Angels, mais pour les raisons inverses : les compositions de la chorale bordelaise, souvent bruyantes, se distinguent à peine les unes des autres, tout comme les boucles rythmiques que les guitares de Botibol et compagnie se font un malin plaisir à ériger en pyramides compliquées. Alors oui, sur disque le résultat est formidable, mais à dire vrai, c’est exactement cette volonté à trop bien faire qui nous fait perdre foi en l’humanité. N’est pas The Band qui veut.

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Conscience professionnelle oblige, après une heure de glandouille à l’abri de la boue et du déluge, on se remet sur pied pour aller assister à la grande Messe des Sœurs. Il est 18h30, Tiken Jah Fakoly et Arthur H sont en train de jouer à quelques mètres de là, mais nous, on se dit qu’avec tout ce qu’on a pu faire ce week-end, une messe pourrait nous être utile. Rassurez-vous, votre serviteur n’a pas viré sa cutie, les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence sont venues prêcher le sexe protégé, la fête, la tolérance et l’indulgence - ce qui au fond est un bonne manière de poursuivre un week-end déjà bien entamé. Quelques minutes plus tard, Airnadette, comédie musiculte de Air Band, transforme le César Circus en énorme terrain jeu, faisant largement participer les petits et les grands. Ce n’est pas un concert à proprement parler, plutôt une recréation à la fois drôle et décontracte, et pourtant, ça fonctionne parfaitement. Ces fanfarons impressionnent tellement qu’Ils arrivent même à faire chanter du Patrick Bruel à une foule venue en nombre, c’est dire ! A côté, les histoires quotidiennes contées par les rappeurs de 1995 paraissent bien sérieuses. Pourtant, eux aussi sont venus pour s’amuser, pour remonter à la source comme ils disent. Et c’est tant mieux. C’est fluide, minutieux et ça nous offre un formidable parallèle avec l’un des rappeurs grâce à qui tout est parti en France : Joeystarr.

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Seulement, pour se rendre au concert de la moitié de NTM, c’est un peu comme passer une épreuve de Koh-Lanta : il faut éviter les grosses flaques de boue, marcher lentement pour éviter de glisser et s’énerver contre le premier qui aura le malheur de nous éclabousser. Une fois ce parcours du combattant terminé, qui nous aura tout de même permis d’apercevoir le rappel du concert de Charlie Winston sur la scène principale, c’est avec une joie évidente que l’on retrouve Joeystarr.

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Accompagné par son posse Natty (qui nous gratifiera d’un solo d’une mièvrerie et d’une naïveté rarement égalée), d’une bonne bouteille de rhum et de ses cris de jaguar, Joeystarr pousse la foule à l’euphorie la plus totale. Mieux : c’est sans états d’âmes pour nos conditions de pauvres petits spectateurs sous la pluie qu’il nous convie à son carnaval d’une voix plus puissante que jamais. Levez les mains en l’air, sautez à pieds joints et participez au carnaval orchestré par le Jaguar Gorgone dans la boue n’aura jamais été si euphorisant. Un beau moment de bonheur collectif qu’il faut bien quitter pour aller retrouver Garbage, ces fausses ordures du rock que l’on avait perdu de vue depuis presque sept ans.

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Ces dernières années, effrayé à l’idée d’affronter son statut aux yeux du monde, il était devenu raisonnable, voire méconnaissable. Enfermé dans un cocon minuscule et ennuyeux, le groupe n’était plus lui-même, jouait le rôle d’un autre. Mais, heureusement, cette méconnaissance n’aura pas tenu bien longtemps. Cette année, ses compositions ont retrouvé toute leur maitrise. Et ça s’entend sur scène. Reformé il y a peu, Garbage offre aux plus de 50 000 spectateurs, pour un total 160 000 venus durant le week-end, - même si beaucoup préfèrent se restaurer – un dernier show brut et maitrisé, dense et intense. Qu’on se le dise, Garbage a pris le contrôle du festival, bombardant la foule de son rock surpuissant mais sans abus de testostérone. Les fans s’en donneront à cœur joie. Pour les autres, le set offre une merveilleuse introduction à l’univers de Garbage et une formidable conclusion à ces trois jours de fête contre le sida.

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Il y a de grandes chances pour que cette mobilisation soit aussi importante à la même époque l’an prochain !
artistes
    Garbage
    JoeyStarr
    Amadou & Mariam
    General Elektriks
    Beat Assailant
    Brigitte
    Tiken Jah Fakoly
    Charlie Winston
    Bernhoft
    1995
    Arthur H
    Irma
    Airnadette
    Loud Cloud
    Hyphen Hyphen
    Crane Angels
    Electro Deluxe
    A Freak In Space
    Céline Sundae & Vadim Svoboda
    Make The Girl Dance
    Stephan & Tibo'z