logo SOV

Dour Festival

Dour, du 12 au 15 juillet 2012

Live-report rédigé par Maxime Delcourt le 20 juillet 2012

Bookmark and Share
La semaine passée, Dour faisait son festival : soit quatre jours de concerts flamboyants, pointus et fédérateurs. Un éclectisme et un courage finalement assez rare sous les sunlights des festivals d'été. C’est parti !

Alors que les Jeux Olympiques de Londres vont bientôt commencer, on s’est offert notre propre épreuve : voir le plus grand nombre de concerts possibles en un minimum de temps et avec un minimum de soleil. Toutefois, cette abondance de biens pose le même problème que celui des sables mouvants : plus on ajoute de groupes à la liste, plus on court le risque de s'enfoncer dans une course infernale, quitte à ne regarder que quinze minutes d'une performance pour aller en voir un autre. Avouons-le, ça nous est souvent arrivé durant quatre jours. Mais ça, c'est un problème de riche.

SOV

La preuve : il est 14h, on vient à peine d’arriver sur le site et c'est déjà l'heure de la discorde entre Juveniles et La Femme. Que faire ? Si les deux représentent l'avenir de la pop française dans la langue de New Order, qui choisir ? Péniblement, on opte pour Juveniles, mais on jure que rater le concert de La Femme était à contrecœur. Juveniles, c’est écrit dans leur nom, sont encore jeunes. Cela ne les empêche pas d’être ambitieux (il faut qu'ils admettent qu'ils peuvent être les princes de la ville s'ils le veulent) et de le démontrer dès le deuxième morceau du set avec le très justement nommé Ambitions, titre aux sonorités claires et cristallines prêtant à faire guincher quiconque tendra l’oreille. Soignée et intelligente, leur performance flirte ouvertement avec la pop eighties, et nous, devant une telle offense à l'an 2012, on ne peut qu’admirer. Qui a dit qu’il n’y avait que les anglais pour nous faire aimer la pop ?

SOV

Suivent The Peas Project et Nick Waterhouse. Nous en sommes en Belgique, on commençons donc par les premiers. Question de chronologie également. Originaires de Bruxelles, les membres de , c’est le moins que l’on puisse dire, ne lésinent pas sur les efforts. Armés d’un funk futuriste aux accents hip-hop et afrobeat, ils livrent bien plus qu’une simple performance : c’est un modèle de ce que doit être une prestation réussie. Quant à Nick Waterhouse, sous ses faux-airs de Buddy Holly, il signe l’acte de réconciliation de la soul avec son passé. Bien vu.

SOV

C’est pour une nouvelle troupe belge que l’on met le cap sur la scène du Club Circuit Maquee à 18h : School Is Cool. Et on comprend pourquoi ils pensent cela : pour eux, l'école est comme un jeu, une immense récréation où tout est permis, où les rôles s'échangent, où l'amusement n’est pas une obligation mais une manière de vivre. Un peu à la manière des Talking Heads, dont ils reprennent le jovial Road To Nowhere en version moins tribale mais nettement plus organique. Où comment faire la passerelle entre deux générations de géniaux popeux.
En parlant de nouvelle génération, la scène belge, on le constate, a de quoi bomber le torse. C'est d'ailleurs lorsque Great Mountain Fire, nouveaux prodiges de la pop au pays des frites, rejoignent School Is Cool sur scène pour conclure le set de ces derniers que l'on prend conscience de toute cette démesure.

SOV

Et puis tant qu’on y est, inversons les rôles : cette fois-ci c’est au tour des School Is Cool – jusqu’ici très dynamiques en backstage - de rejoindre très naturellement les Great Moutain Fire deux heures plus tard sur la même scène pour un moment barré, mais tellement brillant. Copains copains quoi. Quant au quintet de Great Mountain Fire à la pop malicieuse et astucieuse, on ne regrette pas une seconde de les avoir mis en avant dans notre top 20 des groupes à suivre pour Dour. Quoique, ne pas avoir écrit leur texte en gras et police 18 fut une fatale erreur. Avec tout ça, on en aurait presque oublié la performance de Black Box Revelation. Remarquez, ce n'est pas avec leurs solos de guitares incessants et à rallonge que l'on risque de se tripoter la nouille. On zappe.

SOV

Il est 21h, c'est l'heure du temps mort (et du casse-croute, ne l'oublions pas). On en profite pour se poser tranquillement devant la soul soignée, mais surproduite, de Selah Sue. De toute manière, c'était soit elle, soit les bouseux de Shaka Ponk, alors... D'autant qu'un peu de repos ne fera pas de mal à nos jeunes jambes avant le marathon (nous y voilà) de la soirée. C'est Caribou qui ouvre le bal, en beauté et avec un savoir-faire évident. A l’écoute de son set, on sent un réel concept, franchement maitrisé mais légèrement pompeux. C'est comme s'il souhaitait capter l'attention, la maintenir, la compresser pour, au final, la faire exploser sur l’incandescent Odessa.

SOV

Puis, patatras, la pluie s'en mêle. C'est donc sous de grosses gouttes d'eau que l'on assiste au retour sur scène des écossais de Franz Ferdinand. Toujours aussi fédérateur, le quatuor parvient à faire sautiller la foule malgré la boue naissante, glissant ci et là quelques nouveaux titres qui, malgré une réelle efficacité, ne sont en rien surprenants. On préfère vous prévenir. Malgré tout, sous ses allures de marlou à moustache, Alex Kapranos est ouvert et généreux, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

SOV

Minuit passé, une seule certitude : le rock a fait son temps, place à l'électro. Comme on ne sait que choisir, on alterne. Des claquements de basses de Rone à l'electronica synthétique de Squarepusher, de la sauvagerie douce de Clark aux coups de beats poisseux de Joris Voorn, la soirée zqr très belle. On s'excuse, on n'a pas tenu jusqu'au set de Sebastian et de Feadz, trop loin dans la nuit !
artistes
    Kaer
    La Ruda
    Black Box Revelation
    Selah Sue
    Franz Ferdinand
    Nero
    Steak Number Eight
    Juveniles
    Merdan Taplak
    School Is Cool
    Great Mountain Fire
    Caribou
    Rone
    Joris Voorn
    Adam Beyer
    Max Cooper
    Compact Disk Dummies
    Souleance
    Nick Waterhouse
    Owiny Sigoma Band
    Shaka Ponk
    Scuba
    Squarepusher
    Clark
    Herrmutt Lobby
    Magic Soundsystem
    The Peas Project
    La Phaze
    Montevideo
    Mickey Moonlight
    Breakbot
    Busy P
    SebastiAn
    Feadz
    Roscoe
    La Femme
    CasioKids
    Dan San
    Plants and Animals
    Africa Hitech
    Agoria Presents Forms
    Murdock
    Wilkinson
    Fred V & Grafix feat. Script MC
    S.P.Y. feat. MC Lowqui
    London Elektricity & Mc Wrec
    Danny Byrd
    DJ Hype feat. Daddy Earl
    Die & Break