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Main Square Festival

Arras, du 29 juin au 1er juillet 2012

Live-report rédigé par Charlotte Haas le 28 juillet 2012

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dimanche 1er
En ce troisième et dernier jour du festival, on commence doucement avec une petite mise en jambe du côté de la grande scène.

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On y retrouve les garçons de The All American Rejects venus délivrer leurs mélodies pop-rock adolescentes. Après quelques problèmes au niveau du son (c'est toujours mieux quand le micro fonctionne), le concert peut alors commencer. On peine à trouver un véritable intérêt au groupe, les chansons se suivent et se ressemblent. Tout comme le chanteur agace, les instruments sont pesants. Avec deux guitaristes et deux bassistes pour des morceaux aussi simplistes, on cherche encore la raison de cet excès. Le public, réceptif, se réjouit de pouvoir entendre les nombreux single entendus à travers des séries telles que Smallville, les Frères Scott ou encore Glee. Heureusement le concert est aussi l'occasion de découvrir quelques chansons du nouvel album Kids In The Street, sorti en mars 2012, lesquelles se fondent parfaitement avec les morceaux plus anciens.

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Le set se terminant dix minutes avant l'heure prévue, cela nous permet de nous rendre tranquillement du côté de la Greenroom pour assister à la prestation de Michael Kiwanuka. Le passage qui mène d'une scène à l'autre est désormais recouvert par une épaisse couche de paille en vue d'absorber la boue compacte qui s'est formée la veille. Arrivée devant la scène, la foule s'assoit en tailleur pour apprécier la folk-soul apaisante du chanteur britannique. Comparé à Otis Redding et Bill Withers, Michael Kiwanuka a été désigné meilleur son de l'année 2012 par un sondage de la BBC. Et on comprend pourquoi à l'écoute les morceaux de son tout premier album, Home Again. Cet après-midi, folk et soul se marient parfaitement durant un Tell Me A Tale enivrant. À la fois blues et jazzy, les guitares amènent un agréable parfum d'été elles-mêmes complétées par une voix soul éraillée qui réchauffe les coeurs. On reste scotché devant tant de maîtrise lorsque Michael Kiwanuka entonne les premières notes de May This Be Love de Jimi Hendrix. Il a déjà tout d'un grand !

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On part ensuite retrouver Gaz Coombes sur la grande scène. Le chanteur et guitariste de feu Supergrass est venu défendre son album solo Here Come The Bombs. Entre sa voix qui porte et les multiples pistes rythmiques, la musique de Gaz Coombes surprend et donne à entendre un rock brutal et sirupeux. Quand celui-ci passe à la guitare acoustique, c'est pour se mêler avec une batterie dansante. Malheureusement, l'utilisation massive des boucles de sons et l'alternance entre saturé et clair peut vite s'avérer usante. Lorsque les premières notes de Break The Silence résonnent, on se réjouit enfin. Pourtant, le morceau très rythmé ne parvient pas à rompre le silence et le public semble rester dans l'expectative. On a du mal à comprendre. Là encore le concert finira avec dix minutes d'avance.

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Toujours en place sur la grande scène, on observe l'installation de l'immense bâche noire estampillée d'un signe Peace géant dégoulinant de couleur verte. Ce sera la toile de fond du concert de Wiz Khalifa. Le rappeur américain de 24 ans met tout le monde d'accord, le public étant déjà conquis d'avance. Wiz Khalifa à l'aise avec l'exercice de la scène, arrive à nous captiver avec son flow hip-hop imparable. Il en va de même lorsqu'il se laisse aller avec quelques nouveaux titres tirés de son prochain album O.N.I.F.C dont la sortie est prévue le 27 août. Finalement, sa crainte, postée la veille sur son compte twitter, quant à l'apparition de maux de gorges persistants, ne fut que de courte durée.

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Notre route se poursuit ensuite vers la Greenroom pour retrouver Charlie Fink et sa bande : Noah And The Whale. Le groupe indie folk londonien délivre une musique classieuse proche de la perfection. Même si la retenue est de mise, les variations au fil des morceaux ouvrent progressivement vers plus de spontanéité permettant ainsi au groupe un lâcher prise des plus attendu. Au cours du concert, Charlie Fink demande si le public a passé un bon moment tout en affirmant ensuite : « Je vais faire de cette nuit la meilleure du festival ». La promesse est tenue, entre violon et velours rouge la musique de Noah And The Whale sait nous charmer tout en nous faisant passer un des moments les plus agréables de la soirée. Pas de dérapage, mais cette sensation d’avoir pu partager un moment rare et privilégié. On finit en choeur le concert sur un L.I.F.E.G.O.E.S.O.N. endiablé. Le public conquis par la prestation de Noah And The Whale, trace sa route à travers les allées en chantant à tue-tête ce refrain.

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S’ensuit une rencontre des plus mémorables, avec le concert de Ben Howard, toujours sur la Greenroom. Le folk-rock du jeune londonien de 25 ans nous entraîne dans un voyage poétique où l’impression de toucher les étoiles devient réalité. L’immense lune dressée en toile de fond prend alors tout son sens. On se laisse ensuite agréablement porter par Burgh Island, un nouveau titre que Ben Howard interprète seul à la guitare électrique dans un moment rare de célébration durant lequel ses musiciens se placent en retrait devenant ainsi spectateurs de leur propre concert. La bonne humeur est de la partie et la communion avec le public est décidemment bien présente. Le concert se termine avec The Fear, final électrisant la foule jusque dans le passage qui mène à la grande scène. Avec Noah and The Whale, ce soir le folk londonien aura su gagner le coeur de chacun des spectateurs.

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Cette dernière soirée du Main Square festival prend une tournure assez folle avec la prestation survoltée de Shaka Ponk, véritable machine expérimentale mélangeant à la fois des styles de musique variés allant du rock au hip-hop et la technologie de l'animation pour un rendu surprenant. On est scotché dès l'arrivée du groupe sur scène avec ce sentiment étrange d'assister au final d'un concert qui en réalité ne fait que commencer. Pas une seule minute de répit n'est accordée au public qui ne saît où donner de la tête entre l'écran géant transmettant des images d'animation à une vitesse folle et les différents membres du groupe qui parcourent la scene de part en part sans discontinuer. Les Shaka Ponk sont des bêtes de scène qu'il faut voir en vrai sur leur terrain de jeu favori.

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On rejoint ensuite The Mars Volta, groupe texan de rock progressif formé en 2001, sur la pelouse de la Greenroom quasiment déserte. Le public a fait le choix risqué de plutôt suivre la prestation de Shaka Ponk, passant alors à côté d'un autre concert énergique et déjanté. Cedric Bixler-Zavala, chanteur charismatique du groupe, semble sortir tout droit d'une autre planète. Très joueur, il saute un peu partout, lance en l'air son micro argenté, démonte la batterie, prend le plot d'un caméram, colle un chewing-gum sur une des caméras, se couvre la tête d'un immense tissu noir faisant partie du décor... Sans offrir une prestation extraordinaire, le groupe, ce soir, a su tenir sa réputation en terme d'énergie déployée sur scène. Décoiffant !

Avant d'assister au concert de M83, vient l'heure d'un détour par la grande scène pour Blink 182. Célèbre trio de punk-rock californien, le groupe s'est récemment reformé, quatre ans après leur séparation en 2005. Après une succession d'évènements tragiques et malgrè les nombreux projets parallèles des différents membres du groupes (ndlr : +44, Angels & Airwaves), ce qui aurait pu définitivement mettre un terme à l'existence de la formation n'empêche pas le groupe de continuer sa route et même de renouer depuis peu avec la scène. C'est avec une certaine excitation que le public attend de pouvoir assister à ce grand retour marqué notamment par la sortie de Neighborhoods, nouvel album sorti en 2011. Le concert est l'occasion de renouer avec des morceaux phares du groupe. On retrouve aussi l'humour et l'entente des débuts du trio. Mark, Tom et Travis sont désormais plus soudés que jamais. Le public est ravi.

On termine cette très belle édition du Main Square festival avec M83. Le groupe français nous plonge dans un songe électro-pop ambiant qui éveille nos sens jusqu'à provoquer cette envie irrésistible de vouloir danser toute la nuit sans jamais s'arrêter. Difficile alors de se dire qu'il faut quitter le festival. S'il fallait retenir trois prestations de groupes britanniques qui nous ont marquées durant le festival, Editors, Florence And The Machine et Noah And The Whale seraient nos élus !
artistes
    The All-American Rejects
    Gaz Coombes
    Wiz Khalifa
    Incubus
    Shaka Ponk
    Blink-182
    Étienne De Crécy présente Beats'n'Cubes
    Girl's Toys
    Michael Kiwanuka
    Beat Assailant
    Noah And The Whale
    Ben Howard
    The Mars Volta
    M83
    The Young Professionals